Question de M. DAGBERT Michel (Pas-de-Calais - SOCR) publiée le 22/02/2018

M. Michel Dagbert attire l'attention de Mme la ministre du travail sur l'accès à l'emploi des personnes atteintes de diabète.

En effet, près de 4 millions de Français sont aujourd'hui touchés par le diabète et bon nombre d'entre eux considèrent avoir été victimes de discrimination dans leur vie professionnelle. Ces personnes se sont ainsi vu refuser l'accès à certains métiers, comme hôtesse de l'air, conducteur de train, marin, contrôleur de la SNCF, militaire, policier...

Si ces interdictions étaient initialement fondées sur les risques de santé spécifiques à cette maladie chronique, les textes en vigueur ne prennent pas en considération tant l'évolution des conditions de travail que les avancées médicales qui permettent aux diabétiques de mieux maîtriser les effets de leur maladie, comme les outils d'autocontrôle du taux d'insuline.

L'efficacité des traitements s'étant considérablement améliorée et le risque d'hypoglycémie et de complications étant désormais beaucoup mieux maîtrisé qu'auparavant, il semble opportun de modifier la réglementation limitant l'accès à l'emploi des personnes diabétiques afin de limiter les discriminations.

Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer sa position sur ce sujet.

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Transmise au Ministère des solidarités et de la santé


Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 21/06/2018

Le diabète est une maladie chronique qui concernait, en 2015, plus de 3,3 millions de personnes en France. Cette affection a un impact certain sur le travail des personnes qui en souffrent et, dans certains cas, peut interdire l'accès à certaines professions. Selon les termes de l'article L. 1132-1 du code du travail, le principe général est la non-discrimination à l'embauche, notamment en raison de l'état de santé. Ce principe prévaut dans la fonction publique. Cependant, l'article 22 du décret n°  86-442 du 14 mars 1986 modifié précise que l'admission dans certains corps de fonctionnaires peut être subordonnée à des conditions d'aptitude physique particulières. Les restrictions à l'embauche de personnes diabétiques concernent un nombre très restreint de professions et visent à protéger les professionnels de tout risque pour leur santé ainsi que celle de leurs collègues ou de tiers dans l'environnement immédiat de travail. Elles peuvent répondre aux exigences d'un cadre normatif supranational. Ces règles sont régulièrement réévaluées au regard des progrès médicaux et de l'environnement de travail. Ainsi, l'arrêté du 2 août 2010 relatif aux conditions d'aptitudes physiques particulières pour l'accès aux emplois de certains corps de fonctionnaires, abrogeant d'anciennes dispositions, restreint systématiquement l'accès aux diabétiques pour les seuls fonctionnaires actifs de la police nationale. Plus récemment, selon les termes du décret n°  2015 1575 du 3 décembre 2015 relatif à la santé et à l'aptitude médicale à la navigation, si le diabète insulino-dépendant entraîne l'inaptitude médicale à l'entrée dans la profession de marin et à la navigation, le diabète non insulino-dépendant fait l'objet d'une décision particulière prenant en compte la nature du traitement, les résultats des examens biologiques, la navigation pratiquée et les fonctions exercées à bord. Plus généralement, dans l'orientation professionnelle des personnes diabétiques, il convient aussi de prendre en considération les dispositions de l'arrêté du 18 décembre 2015 modifiant l'arrêté du 21 décembre 2005 fixant la liste des affections médicales incompatibles avec l'obtention ou le maintien du permis de conduire ou pouvant donner lieu à la délivrance de permis de conduire d'une durée de validité limitée. Enfin, le cas des personnes diabétiques est pris en compte du fait des risques d'hypoglycémie et des complications potentielles de la maladie (cardio-vasculaires notamment).

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