Question de M. HOUPERT Alain (Côte-d'Or - Les Républicains) publiée le 01/03/2018

M. Alain Houpert attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur, sur les risques d'accident causés par l'aménagement de couloirs réservés à la circulation des cyclistes, dans le sens opposé à celui de la route. En milieu urbain, la présence de stationnement de véhicules des deux côtés d'une voie de circulation à sens unique peut masquer la visibilité des automobilistes à l'approche d'un virage ou d'une intersection. Même si automobilistes et cyclistes respectent les règles de sécurité, l'effet de surprise est tel qu'il peut provoquer un accident. D'autre part, les bandes cyclables, à simple ou double sens de circulation, délimitées et signalées par marquages au sol, empiètent sur la surface de roulement de la voie de circulation, réduisant d'autant sa largeur. La généralisation de ces aménagements, notamment au centre des villes et l'utilisation de plus en plus fréquente de vélos électriques de ville qui roulent plus vite, de tricycles adultes, triporteurs pour enfants ou à marchandises, ainsi que l'augmentation du nombre de voitures à moteurs électriques ou hybrides, par définition silencieux, multiplient les risques d'accidents corporels graves. C'est pourquoi il lui demande s'il envisage de retirer du cadre législatif et réglementaire les pistes cyclables à contresens de la rue principale afin de renforcer la sécurité des utilisateurs de deux ou trois roues, notamment en centre ville. Il le remercie de sa réponse.

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Transmise au Ministère de l'intérieur


Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 25/04/2019

Les doubles sens cyclables ont d'abord été testés localement, puis déployés très progressivement, d'abord dans les zones 30 par décret du 30 juillet 2008 portant diverses dispositions de sécurité routière, puis sur l'ensemble des voies limitées à 30 km/h par décret du 2 juillet 2015 relatif au plan d'action pour les mobilités actives et au stationnement. Après plus de dix ans de retour d'expérience, les différentes études conduites sur le sujet concluent au fait que les doubles sens cyclables n'augmentent pas l'accidentalité cycliste et contribuent au contraire à la sécurité des cyclistes, notamment du fait que la vitesse moyenne des véhicules tend à diminuer en présence d'un double sens cyclable. C'est pourquoi la ministre des transports a annoncé le 14 septembre 2018, dans le cadre du plan national vélo, la généralisation des doubles sens cyclables à l'ensemble des voies limitées à 50 km/h. La mise à double sens cyclable peut s'accompagner de la réalisation de certains aménagements tels que des bandes cyclables pour que la circulation se fasse en toute sécurité. Les maires pourront toutefois décider de ne pas l'autoriser dans certains cas, s'ils estiment que la configuration de la rue ne le permet pas ou que les conditions de sécurité ne sont pas remplies, comme c'est actuellement prévu à l'article R. 412-28-1 du code de la route.

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