Question de M. CHEVROLLIER Guillaume (Mayenne - Les Républicains) publiée le 13/06/2018

Question posée en séance publique le 12/06/2018

M. Guillaume Chevrollier. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

Monsieur le Premier ministre, vous avez souhaité délocaliser vos conseils des ministres pour être au plus près des Français. L'intention est louable, mais avez-vous entendu, avez-vous compris les Français, qui, dans nos campagnes, dans nos villes, voient leur pouvoir d'achat fragilisé par la succession de taxes et d'impôts que vous leur réservez ?

Vous avez baissé les allocations familiales, vous avez augmenté la CSG, touchant de plein fouet huit millions de retraités, vous avez maintenu le prélèvement à la source pour janvier prochain, vous avez augmenté le prix des assurances, des mutuelles, du gaz et de l'électricité, du tabac et j'en passe.

Vous avez également augmenté le prix des carburants : le prix du pétrole grimpe et en même temps, vous augmentez les taxes sur les hydrocarbures. En un an, le prix de l'essence a augmenté de 6,5 % et le prix du gazole, de 12 %. Depuis 2013, jamais les prix n'ont été aussi élevés.

L'usage de la voiture est pourtant indispensable à nos concitoyens en milieu rural pour le travail et pour l'accès aux soins. Les conséquences sont lourdes pour leur mobilité.

Dans le « nouveau monde », la vie est chère, trop chère, particulièrement pour les classes moyennes. Nous vivons la saison 2 du choc fiscal, après celui du quinquennat Hollande.

Malgré les efforts demandés, plus ou moins justifiés, nos compatriotes ne voient ni l'amélioration de la situation budgétaire de la France, ni la baisse de la dépense publique pourtant nécessaire au redressement de notre pays.

Quel est le cap ? Où sont les économies structurelles ? Quelles réponses pouvez-vous nous apporter ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – Mme Nadia Sollogoub applaudit également.)

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministre de l'économie et des finances publiée le 13/06/2018

Réponse apportée en séance publique le 12/06/2018

Mme Delphine Gény-Stephann, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances. Mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Guillaume Chevrollier, la politique fiscale du Gouvernement est une politique de transformation visant à rendre notre économie plus efficace et dynamique. (M. Martin Lévrier applaudit. – Exclamations et sourires sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Marc-Philippe Daubresse. C'est un acte de foi.

Mme Delphine Gény-Stephann, secrétaire d'État. Elle vise à rendre aux Français du pouvoir d'achat (Nouvelles exclamations sur les mêmes.), à alléger les charges qui pèsent sur les entreprises, à reporter la fiscalité sur un certain nombre de sujets qui nous tiennent à cœur, comme la transition énergétique.

M. Jacques-Bernard Magner. La CSG !

Mme Delphine Gény-Stephann, secrétaire d'État. Vous avez noté l'augmentation du prix des carburants. Il est vrai que leur prix a augmenté depuis le début de l'année sous le double effet de la fiscalité…

Un sénateur du groupe Les Républicains. Et cela continue !

Mme Delphine Gény-Stephann, secrétaire d'État. … et de l'augmentation des cours internationaux du pétrole.

Nous ne méconnaissons pas l'impact de cette hausse sur le pouvoir d'achat de nos concitoyens, mais nous prenons des mesures pour protéger les plus vulnérables (Lesquelles ? sur des travées du groupe Les Républicains.) et pour alléger un certain nombre de charges qui pèsent au jour le jour sur nos concitoyens.

Nous baissons les taxes sociales qui pèsent sur les revenus du travail, parce qu'il faut que le travail paye mieux. Nous supprimons progressivement la taxe habitation. (Protestations sur plusieurs travées du groupe Les Républicains.) Nous apportons grâce au chèque énergie une aide moyenne de 150 euros par an à près de quatre millions de foyers. Nous revalorisons les prestations familiales et l'allocation de solidarité des personnes âgées. En octobre, nous revaloriserons la prime d'activité de 20 euros par mois. (Mme Dominique Estrosi Sassone s'exclame.)

Monsieur le sénateur, nous sommes déterminés à poursuivre dans cette voie, qui est celle de la justice, de l'efficacité et de l'équité. (Applaudissements sur des travées du groupe La République En Marche. – Ouh ! sur des travées du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à M. Guillaume Chevrollier, pour la réplique, en quelques secondes.

M. Guillaume Chevrollier. Madame la secrétaire d'État, j'entends la communication du Gouvernement, mais les Français vivent dans une autre réalité : augmentations ; diminution du pouvoir d'achat. Un jour, les réalités rattraperont la communication de votre gouvernement. (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains – Mme Nadia Sollogoub et M. Olivier Henno applaudissent également.)

M. Ladislas Poniatowski. Très bien !

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