Question de M. GUERRIAU Joël (Loire-Atlantique - Les Indépendants) publiée le 04/10/2018

M. Joël Guerriau attire l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargée des affaires européennes sur la classification de Tripoli.

Tripoli, deuxième plus grande ville au Liban en nombre d'habitants et sur un plan économique, est toujours classée comme zone à risques ou zone orange par le ministère des affaires étrangères. Ce classement pouvait, en d'autres temps, se justifier mais il semble nécessaire désormais de le modifier.

En effet, Tripoli, comme d'autres villes au Liban, a été impactée de 2011 à 2015 par la guerre civile syrienne. Depuis, les forces armées libanaises ont effectué avec succès plusieurs opérations militaires importantes qui ont permis de sécuriser la ville dans un cadre de vie harmonieux.

La capitale du Nord du Liban est aujourd'hui considérée comme une des villes les plus stables avec un grand potentiel de développement écologique, économique et touristique.

Dans ce contexte, et sachant que Tripoli est devenue une destination souhaitée par les ressortissants français dans le cadre de relations d'affaires ou touristiques, il demande quelles mesures le Gouvernement compte prendre pour modifier la classification de cette dernière.

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Transmise au Secrétariat d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 13/12/2018

Les fiches de conseils aux voyageurs (FCV) publiées sur le site France Diplomatie du ministère de l'Europe et des affaires étrangères visent à informer les Français des risques encourus lors de séjours à l'étranger et à les sensibiliser aux mesures et comportements à adopter pour réaliser leurs déplacements dans les meilleures conditions. Elles sont élaborées sur la base d'informations vérifiées, de sources ouvertes et confidentielles, provenant notamment du réseau diplomatique et consulaire ainsi que des autres services de l'État concernés par la sécurité des citoyens français à l'étranger. Leur processus d'élaboration est certifié ISO 9001. S'agissant du Liban, une grande partie du pays est classée en zone de « vigilance renforcée » (correspondant au code couleur jaune sur la carte), compatible avec des déplacements touristiques ou professionnels, sous réserve du respect de mesures de prudence. Toutefois les zones frontalières demeurent formellement déconseillées (code couleur rouge sur la carte sécuritaire) en raison notamment de leur proximité avec la Syrie. Pour leur part, les déplacements dans la ville de Tripoli sont déconseillés sauf raison impérative (correspondant au code couleur orange sur la carte sécuritaire) compte tenu du risque d'affrontements et d'attentats. Pour mémoire, en octobre 2014, de violents affrontements s'inscrivant dans le contexte du conflit syrien ont causé la mort de plusieurs dizaines de personnes et un attentat, en janvier 2015, a fait plusieurs victimes. En outre, le 4 février 2018, une opération antiterroriste a fait un mort et plusieurs blessés dans les rangs de l'armée libanaise. Les déplacements professionnels à Tripoli demeurent cependant envisageables, sous réserve du respect des recommandations de la FCV. Avec l'engagement actif de l'ambassade de France au Liban, le centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l'Europe et des affaires étrangères, s'attache à accompagner les entreprises et ONG françaises intervenant dans la région de Tripoli. S'agissant des enjeux de développement, la France renforce son engagement en faveur de la stabilité et la prospérité du Liban. Organisée le 6 avril 2018 à Paris, la Conférence économique pour le développement du Liban par les réformes et avec les entreprises (CEDRE) a permis d'identifier des financements internationaux au bénéfice d'un plan d'investissement porté par le gouvernement libanais. Onze milliards de dollars d'investissement, conditionnés par la mise en œuvre, par le pays, d'un ambitieux programme de réformes, ont été promis par les participants. Une partie de cette somme profitera directement à la ville de Tripoli et à sa région.

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