Question de Mme RAIMOND-PAVERO Isabelle (Indre-et-Loire - Les Républicains) publiée le 27/12/2018

Mme Isabelle Raimond-Pavero attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur l'absence de pesticide naturel autorisé en France pour lutter contre l'anthonome du poirier. L'anthonome du poirier, qui est en recrudescence, représente une préoccupation majeure en production biologique puisqu'il n'existe à ce jour aucune solution de lutte autorisée. Ce charançon peut faire des dégâts très préjudiciables car la présence unique d'une seule larve suffit à détruire une inflorescence. La poire tapée de Rivarennes, cette gourmandise tourangelle bien connue depuis tant d'années est également touchée. En effet, les vergers, qui sont aussi des conservatoires d'espèces de poiriers rustiques anciennes et rares de leur nom japoule, curé, aigre-papin, colmar ou queue-de-rat, font partie intégrantes de la biodiversité soutenue par le parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine. Elles représentent pour les générations futures, l'espoir de nouvelles molécules alimentaires ou médicales par exemple.
Toutefois, depuis 2018, l'anthonome du poirier a eu des effets dévastateurs ; la récolte s'estime à moins de 300 kg, pour trois à cinq tonnes pour les années précédentes sans ce phénomène.
Le certiphyto n'est pas donné aux associations, qui sont pourtant gestionnaires de ces vergers. Plusieurs essais cliniques ont été réalisés, notamment par le groupe de recherche en agriculture biologique -GRAB- mais n'aboutissent pas encore à de vraies solutions d'éradication et de sauvetage des poiriers.

Aussi, elle lui demande quelles mesures compte-t-il mettre en place pour le sauvetage des vergers face à l'anthonome.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 20/06/2019

L'anthonome du poirier (anthonomus pyri) est un danger sanitaire de troisième catégorie pour lequel les mesures de prévention, de surveillance ou de lutte relèvent de l'initiative privée. En production conventionnelle, il ne constitue pas un problème et ne fait l'objet d'aucune intervention spécifique car les applications d'insecticides visant les pucerons et les tordeuses permettent de contrôler ce parasite. En agriculture biologique et cultures peu traitées avec des insecticides, en l'absence d'intervention spécifique, l'anthonome est un véritable problème qui peut causer des pertes de plus de 50 % des fruits. L'anthonome du poirier fait l'objet d'un suivi dans le cadre de la surveillance biologique du territoire. Aucune situation alarmante n'a été remontée par ce réseau pour l'année 2018 dans la région Centre Val-de-Loire. Les bulletins de santé du végétal font le point chaque année de mars à mai sur la présence de ce ravageur et donnent des conseils pour sa surveillance afin de mieux cibler les traitements permettant sa maîtrise. En agriculture conventionnelle, des produits autorisés sur l'usage contre les coléoptères phytophages sont disponibles. En agriculture biologique, pour une intervention spécifique, le spinosad est efficace contre ce ravageur et est une matière active figurant à l'annexe II du règlement (CE) 889/2008. Par ailleurs des antagonistes naturels de l'anthonome, comme la punaise anthocoris nemoralis très présente dans les vergers de poiriers et certains champignons du genre beauveria, pourraient constituer à moyen terme des méthodes de régulation naturelle efficaces.

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