Question de M. FRASSA Christophe-André (Français établis hors de France - Les Républicains) publiée le 28/03/2019

M. Christophe-André Frassa attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse du danger que fait peser, sur l'enseignement en classes de lycée de la langue portugaise, la réforme du baccalauréat.
Il lui précise qu'à partir de 2021, date de l'entrée en vigueur de la réforme du baccalauréat, la liste des enseignements de spécialité en langues, littératures et cultures étrangères (LLCE) ne comprend pas la langue portugaise qui, pourtant, est parlée par plus de 250 millions de locuteurs à travers le monde.
Alors que le choix de la langue au baccalauréat est un droit, permettant aux candidats de permuter les langues lors de l'inscription au bac, l'entrée en vigueur de la réforme ne permettra plus ce choix.
Il lui demande s'il est envisageable de maintenir cette permutation entre langue vivante (LV) B et LVA d'une part et, entre LVC et LVB pour les candidats suivant un enseignement de portugais dans leur établissement.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 18/07/2019

Le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse est attaché à la préservation et à la transmission des langues vivantes étrangères. Le portugais est la sixième langue vivante la plus apprise dans le système scolaire français.  Dans le cadre de la réforme du lycée et du baccalauréat, l'enseignement des langues vivantes A et B est obligatoire pour tous les élèves de la voie générale et des séries technologiques. Le portugais y est proposé au titre des langues vivantes A et B ainsi qu'au titre de l'enseignement optionnel LVC. Actuellement la situation des langues vivantes est privilégiée pour la série littéraire uniquement, soit un nombre restreint d'élèves (10,7 % des élèves de terminale). Désormais, du fait que la possibilité de présenter une épreuve à l'examen du baccalauréat est conditionnée au fait d'en avoir suivi l'enseignement, plus d'élèves pourront choisir le portugais en LVC ou LVB, voire en LVA, ce qui n'était pas forcément le cas des élèves bilingues ou connaissant la langue portugaise, qui préféraient élargir le nombre de langues apprises plutôt que de favoriser l'approfondissement linguistique. De plus, la mutualisation des enseignements inter-établissements est facilitée, notamment lorsque l'établissement de l'élève ne propose pas l'enseignement que souhaite suivre l'élève. Enfin il faut noter que l'enseignement suivi via le Centre national de l'enseignement à distance (CNED) permet, comme aujourd'hui, de présenter à l'examen une langue suivie à distance, dont le portugais. En 2017, 828 élèves suivaient l'enseignement du portugais (en LV1, LV2 ou LV3) via le CNED. Dans la voie générale du Baccalauréat 2021, un enseignement de spécialité Langues, littératures et cultures étrangères et régionales (LLCER) est également proposé en classe de première et de terminale. Il s'agit d'offrir la possibilité d'un enseignement de langue et cultures renforcées à tous les élèves et non pas uniquement aux élèves littéraires, ce qui permet d'élargir le nombre d'élèves qui potentiellement souhaitent approfondir l'étude d'une langue vivante. À ce jour, il n'est pas règlementairement prévu que la langue portugaise puisse être choisie en LLCER. Toutefois, une expérimentation de cet enseignement de spécialité en langue portugaise dans les académies de Guyane, Créteil, Paris et Versailles pour une durée de deux années, est en voie de mise en œuvre. Dans les sections européennes ou de langues orientales, le portugais figure parmi les onze langues proposées. Dans le cadre du baccalauréat 2021, le dispositif SELO est reconduit, tandis que la possibilité de suivre une (ou plusieurs) discipline non linguistique (DNL) hors SELO est facilitée, avec la mention de cet enseignement sur le diplôme, conformément aux dispositions de l'arrêté du 20 décembre 2018 relatif aux conditions d'attribution de l'indication section européenne ou section de langue orientale (SELO) et de l'indication discipline non linguistique ayant fait l'objet d'un enseignement en langue vivante (DNL) sur les diplômes du baccalauréat général et du baccalauréat technologique. La DNL hors SELO peut constituer un vecteur de développement important de la langue portugaise, notamment grâce à la simplicité de sa mise en œuvre. Quant aux sections internationales (SI) qui offrent un renforcement linguistique et culturel du primaire au lycée et qui délivrent l'option internationale du baccalauréat (OIB), le portugais fait partie des dix-sept langues proposées. À ce sujet, un accord de coopération éducative et linguistique signé le 28 mars 2017 entre la République française et la République portugaise est en cours de ratification. Enfin, en 2019,  cinq postes sont offerts au CAPES externe de portugais (trois en 2018) et sept postes au CAPES interne, qui n'en offrait aucun en 2017 et 2018. L'augmentation notable du nombre de postes offerts va permettre d'accroitre la ressource pédagogique en langue portugaise et donc son développement. L'augmentation du nombre de postes d'enseignants proposés au concours du CAPES et, dans le cadre du Baccalauréat 2021, l'expérimentation du portugais dans l'enseignement de spécialité LLCER, augurent d'une situation plus favorable pour la langue portugaise et témoignent de l'attention particulière qui lui est consacrée en vue d'en favoriser l'enseignement en France.

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