Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 06/06/2019

M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur l'augmentation des cas de tuberculose en Île-de-France.
Dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 7 mai 2019, Santé publique France publie un article concernant l'épidémiologie de la tuberculose en Île-de-France. Le constat est alarmant : le taux de déclaration de cette maladie infectieuse a augmenté de façon significative entre 2015 et 2017 (1 927 cas, + 9,6 %). Transmise par voie aérienne, la tuberculose touche le plus souvent les poumons, mais peut se propager au cerveau. Elle est généralement guérie avec une cure de six mois de plusieurs antibiotiques mais, dans certains cas, elle peut laisser des séquelles voire s'avérer fatale.
En Île-de-France, les populations concernées sont « celles souffrant le plus de précarité et de promiscuité, notamment les personnes nées à l'étranger, en hébergement collectif ou sans domicile fixe et celles arrivées récemment en France ».
En conséquence, il lui demande si elle compte, comme le suggère l'article du BEH, « poursuivre et renforcer l'adaptation du dépistage de ces populations à risque ».

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 03/10/2019

La France est un pays à faible incidence de tuberculose avec un taux en 2017 de 7,5 pour 10 000. Cependant, il existe des disparités territoriales importantes. Le taux de déclaration de la tuberculose a diminué en Île-de-France depuis 2000 et s'est stabilisé ensuite de 2011 à 2014. Plus récemment, en 2016, une hausse des cas a été décrite. Les populations concernées par cette augmentation sont celles souffrant le plus de précarité et de promiscuité, avec des facteurs de risque bien identifiés, qui entraînent un risque d'acquisition de l'infection puis un risque de passage de l'infection à la maladie. Quelques-uns de ces facteurs de risque sont médicaux - comme les déficits immunitaires ou certains traitements – d'autres sont biologiques (comme le jeune âge) et d'autres sont sociaux (comme les conditions de vie et de logement ou la provenance et les séjours en pays de forte endémie). La lutte antituberculeuse relève de la responsabilité de l'État. C'est la raison pour laquelle, le 27 mars 2019 a été annoncé une feuille de route à 5 ans qui fixe les actions à mettre en œuvre pour mettre fin à la tuberculose comme problème de santé publique à l'horizon 2023. Plusieurs de ces actions ont pour objectifs de renforcer la prévention et le dépistage de la tuberculose. Ainsi, le Haut conseil de la santé publique va produire des recommandations pour le dépistage des infections tuberculeuses latentes ; les missions et le pilotage des centres de lutte anti tuberculeuse, en charge notamment du dépistage et du suivi des patients tuberculeux vont être renforcés.

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