Question de M. CADIC Olivier (Français établis hors de France - UC) publiée le 04/07/2019

M. Olivier Cadic attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur l'importance de terminer le projet de dictionnaire islandais-français Lexia, sur lequel travaille une équipe de linguistes au sein de l'université d'Islande depuis 2015.
Il précise qu'il n'existe à l'heure actuelle aucun dictionnaire académique islandais-français en ligne, ce qui est un obstacle majeur à l'apprentissage de la langue française en Islande, la version papier datant de 1950.
Il souligne que le projet Lexia est le seul projet de coopération bilatéral entre les gouvernements français et islandais et est donc d'une importance symbolique forte pour la relation entre ces pays. Les deux gouvernements ont déjà versé plusieurs dizaines de milliers d'euros pour sa réalisation. Alors que celle-ci est proche (le dictionnaire pourrait être terminé dès le premier semestre 2020), il semblerait que la troisième et dernière tranche de subvention (40 000 euros) promise par le ministère de la culture ne sera pas versée et que le ministère de l'Europe et des affaires étrangères n'envisage pas d'y apporter son soutien. Le projet est donc actuellement à l'arrêt, faute de financement.
Il souligne que l'aboutissement du projet Lexia, auquel l'Islande est très attachée, est en pleine cohérence avec les priorités fixées par le président de la République dans le domaine de la défense de la francophonie et du plurilinguisme. Pour rappel, le président de la République, lors de son discours du 20 mars 2018 à l'Institut de France, déclarait « c'est ça le trésor de notre langue, c'est ça la richesse de votre académie et c'est ça la beauté du combat que nous continuerons à mener ; c'est que le français ne sera jamais une langue hégémonique, parce que c'est une langue de combat et d'intranquilité, parce qu'il continuera à être une langue de traduction et d'étymologie et parce qu'on aura beau écrire des dictionnaires, il faudra continuer à les refaire ».
Il l'interroge donc sur les solutions qui pourraient être mises en œuvre, en collaboration avec le ministre de la culture, pour permettre au dictionnaire islandais-français Lexia d'être achevé dans les meilleurs délais.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 28/11/2019

Le projet LEXIA s'inscrit dans le cadre d'une coopération qui a déjà permis la publication d'un dictionnaire français-islandais. Les travaux pour un dictionnaire en ligne islandais-français (LEXIA) ont été lancés en 2015, et sa rédaction est déjà réalisée à 75 %. Le budget prévisionnel, initialement estimé par l'opérateur islandais à 240 000 euros, s'élève en 2019 à 505 000 euros. Au total, la France et l'Union européenne ont contribué à hauteur de 244 000 euros, soit près de la moitié du coût total, l'autre moitié étant prise en charge par la partie islandaise. En 2015, l'État français a versé 40 000 euros, comme il s'y était engagé par une convention entre le Centre national du livre (CNL) et l'Institut Vigdís Finbogadóttir, le partenaire islandais de ce projet. Selon les termes de cette convention,  d'autres aides « pourraient être accordées à mi-parcours de la rédaction du dictionnaire et ensuite à la fin de la rédaction, une fois que la version finale du dictionnaire serait prête ». Entre 2015 et 2019, le ministère français de la culture (Délégation générale à la langue française et aux langues de France- DGLFLF) et le CNL ont versé en plusieurs tranches près de 80 000 euros, soit le double de leur engagement, auxquels s'ajoutent 10 000 euros versés par le Sénat. En cumulé, la France a donc versé 90 000 euros. Au soutien de la France s'ajoute une aide européenne de 154 000 euros sur trois ans (programme Partenariats stratégiques - Erasmus +). Le ministère français de la culture accompagne en outre les porteurs de LEXIA pour obtenir de nouveaux financements sur fonds de l'Union européenne. En lien avec le ministère de la culture (DGLFLF), le ministère de l'Europe et des affaires étrangères (MEAE) continue à suivre de près l'avancement de ce projet, qui a ainsi été évoqué entre le Secrétaire général du MEAE et son homologue islandais M. Sigurjonsson lors de leur entretien le 24 avril 2019 à Paris.

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