Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 18/07/2019

M. Yves Détraigne appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur une des conséquences de la réforme précipitée du baccalauréat, à savoir la fourniture, dès la rentrée de septembre 2019, de nouveaux manuels scolaires.

En effet, la réforme prévue a entraîné la modification ou la création de soixante-quinze programmes scolaires pour les classes de seconde et de première. Alors que les usages recommandent un délai de dix-huit mois entre un changement de programme et la livraison de nouveaux manuels, les textes ministériels devant guider les éditeurs scolaires n'ont été publiés au bulletin officiel que le 22 janvier 2019 pour une rentrée scolaire prévue le 2 septembre…

Les professionnels du secteur ont donc dû travailler dans l'urgence. En outre, il semblerait que le conseil supérieur des programmes n'ait pas eu le temps de consulter les enseignants censés relire les projets de manuels et apporter leurs éclairages sur leurs contenus…

Force est de constater que de nombreux manuels risquent de contenir des erreurs, ce qui serait fâcheux au prix de l'investissement qu'ils supposent. En conséquence, il lui demande de quelle manière il entend s'assurer de la fiabilité des ouvrages scolaires mis à disposition des élèves…

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 19/12/2019

Les manuels scolaires sont des supports pédagogiques essentiels pour les professeurs et pour les élèves. Pour les élèves, ils constituent des outils de référence, indispensables à leur réussite, des vecteurs importants d'appropriation des savoirs, d'acquisition de méthodes, d'entraînement et de révision. Ils permettent de construire et de structurer les apprentissages dans le parcours scolaire des élèves. Pour les professeurs, ils sont des outils essentiels de déclinaison et de mise en œuvre des programmes officiels. En outre, en accompagnant l'action du professeur et en la prolongeant hors de la classe, les manuels scolaires sont aussi des intermédiaires entre l'école et les familles. À la rentrée 2019, de nouveaux programmes sont entrés en vigueur en classe de seconde et de première générale et technologique. Le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse a souhaité que ces programmes soient ambitieux. Ils doivent contribuer à la formation intellectuelle et civique des jeunes générations, leur donner les clés pour comprendre le monde dans lequel ils vivent. Ils doivent aussi permettre aux professeurs de mener un travail en profondeur avec leurs élèves. De nouveaux enseignements ont vu le jour, par exemple les spécialités « Humanités, littérature et philosophie » en classe de première ou « Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques ». Ces enseignements, qui associent plusieurs domaines ou disciplines d'enseignement prépareront mieux nos élèves à entrer et à réussir dans l'enseignement supérieur. Dans cette perspective, il était essentiel que les professeurs puissent disposer de manuels renouvelés, marqués par une haute ambition intellectuelle, qui tiennent compte de l'esprit et de la logique des nouveaux contenus d'enseignement et des nouvelles approches pluridisciplinaires, celles mêmes que le Gouvernement a souhaité pour le lycée de demain. Cela implique un travail important et exigeant de la part des éditeurs scolaires. C'est pourquoi le dialogue entre le ministère et les maisons d'édition s'est fait tout au long de la réforme du baccalauréat et du lycée général, technologique et professionnel. Des réunions ont eu lieu à échéance régulière avec les éditeurs d'éducation afin de leur permettre d'être pleinement informés et de publier les manuels scolaires et les ressources utiles à la bonne mise en œuvre des programmes. Les éditeurs scolaires ont aussi été reçus par le Conseil supérieur des programmes. Ce dialogue a permis aux maisons d'édition de disposer des informations nécessaires sur les nouveaux enseignements, notamment de spécialité, et sur les disciplines qui devaient connaître des modifications substantielles de programme. Pour les classes de seconde et de première générale et technologique, les projets du Conseil supérieur des programmes ont été rendus publics dès la mi-octobre 2018. Des ajustements ont été apportés à certains textes après la consultation de la communauté éducative. L'architecture des programmes et les contenus d'enseignement n'ont pas fait l'objet de bouleversements. Les professeurs ont d'ailleurs été en mesure de consulter les spécimens que les éditeurs ont mis à leur disposition dès le printemps dernier. Ils ont ainsi pu choisir les manuels qui correspondent le mieux à leurs attentes. Par ailleurs, les éditeurs ont depuis plusieurs années décliné des versions numériques des ouvrages papier. Aujourd'hui, le manuel numérique va bien au-delà, proposant de nombreuses ressources complémentaires et des fonctionnalités interactives. Le numérique a ainsi permis de développer des supports enrichis, axés sur une pédagogie individualisée et facilement mis à jour.

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