Question de M. GAY Fabien (Seine-Saint-Denis - CRCE) publiée le 03/10/2019

M. Fabien Gay attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique et solidaire sur les conclusions du rapport du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), publié le 25 septembre 2019, portant sur les conséquences du réchauffement climatique sur les océans et la cryosphère.
Les conséquences du réchauffement climatique sont désastreuses pour la planète et la biodiversité, y compris l'être humain. L'océan produit cinquante pour cent de notre oxygène et absorbe trente pour cent des émissions de dioxyde de carbone. Or, les océans deviennent plus acides et moins riches en oxygène, ce qui a des conséquences sur leur faculté de stockage des émissions de CO2 mais aussi sur les écosystèmes marins. La hausse des températures entraîne également une dilatation des océans qui, associée à la fonte des glaces, fait monter le niveau des mers.
Ce nouveau rapport du GIEC indique en somme, comme les précédents, que le scepticisme à l'égard du réchauffement climatique n'est plus de mise et qu'il est temps d'agir très concrètement et très rapidement. Or, de nombreux projets néfastes pour l'environnement et le climat continuent à voir le jour, tels les projets miniers en Guyane, le projet EuropaCity sur le triangle de Gonesse, etc.
Les ambitions sont insuffisantes et les moyens manquent cruellement pour mettre en œuvre une véritable politique publique pour limiter le réchauffement et réduire l'empreinte carbone de la France. Il manque également une véritable filière industrielle adaptée à ces impératifs, reflet d'un manque de vision pour une politique industrielle de notre pays.
Il souhaite donc savoir comment le Gouvernement va adapter ses objectifs et ses moyens à l'urgence, pointée à de nombreuses reprises par les scientifiques.

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Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 18/06/2020

À l'heure où les impacts du changement climatique se font déjà ressentir, l'état d'urgence climatique n'est en effet plus à démontrer. Face à ces enjeux, le Gouvernement se mobilise depuis le début du quinquennat. Dès juillet 2017, en adoptant le Plan Climat, le Gouvernement a fait de la lutte contre le changement climatique une priorité en visant l'atteinte de la neutralité carbone du territoire dès 2050. S'appuyant sur les dernières avancées scientifiques ainsi que sur le rapport du GIEC publié le 8 octobre 2018 sur « les impacts d'un réchauffement climatique global de 1.5°C par rapport à 2°C et les trajectoires d'émissions de gaz à effet de serre à suivre pour limiter le réchauffement à 1.5°C », la France vise désormais de n'émettre pas plus de gaz à effet de serre que ce qui peut être absorbé par ses forêts et ses sols. Cet objectif implique une évolution sans précédent de notre économie et nécessite des mesures fortes : sur notre système énergétique, sur les transports, sur la rénovation énergétique des bâtiments, sur l'économie circulaire. La Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) révisée a pour objectif d'orienter les décisions politiques sur les mesures à mettre en place pour respecter les objectifs 2030 et atteindre l'objectif de l'atteinte de la neutralité carbone à l'horizon 2050. Cette révision se fait de manière conjointe à celle de la programmation pluriannuelle de l'énergie de la métropole. L'atteinte de la neutralité carbone à l'échelle nationale implique d'accentuer fortement la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en réduisant fortement les consommations d'énergie dans tous les secteurs et en décarbonant complètement d'ici 2050 l'énergie que nous consommons. La Programmation pluriannuelle de l'énergie révisée, couvrant la période 2019-2028, reprend ces objectifs et vise en particulier l'accélération de la réduction de consommation d'énergies fossiles. Il entérine notamment la fermeture des centrales à charbon d'ici 2022. Par ailleurs, la France est également très impliquée pour engager les autres pays du monde dans la transition. Elle a notamment fait du climat et de la biodiversité le sujet principal du G7 environnement. L'organisation des sommets successifs du One Planet Summit continue à fédérer une variété d'acteurs (entreprises, Etats, régions, villes, philanthropies, détenteurs d'actifs financiers, banques de développement, etc.) autour de la redirection des flux financiers vers la transition écologique, ainsi qu'au renforcement de l'action sur la réduction des émissions de gaz à effet de serres et l'adaptation aux conséquences du changement climatique. Enfin en conseil de défense écologique, le Gouvernement a mis fin aux projets en l'état de la montagne d'or et d'Europacity.

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