Question de M. ANTISTE Maurice (Martinique - SOCR) publiée le 19/12/2019

M. Maurice Antiste attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les métiers de l'enseignement agricole.

Il constate qu'il existe une totale méconnaissance de l'enseignement agricole au sein de l'opinion publique, tout comme du système éducatif en général. Cette méconnaissance favorise la diffusion d'idées reçues autour de l'enseignement agricole et des métiers qui y sont associés. C'est ainsi que l'opinion publique en a une vision très restrictive : il y est enseigné soit le métier d'éleveur soit celui d'agriculteur.

Il conviendrait donc de sortir du cliché selon lequel l'enseignement agricole ne permet de devenir qu'agriculteur. Pour ce faire, il serait important de communiquer sur le fait que l'enseignement agricole mène à de nombreux autres métiers très diversifiés, notamment à ceux des agroéquipements qui sont à la croisée de l'agriculture, du numérique et de l'industrie, et qui répondent à la révolution technologique du monde agricole qui est en train de s'opérer.

Compte tenu de cela, il souhaite connaître les mécanismes de soutien et de diffusion d'information qui pourraient être instaurés afin de permettre une meilleure communication autour de la modernité et de la technicité des métiers auxquels l'enseignement agricole peut aussi préparer les étudiants.

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Transmise au Ministère de l'agriculture et de l'alimentation


Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 06/08/2020

L'enseignement agricole est un dispositif de formation innovant, dont les taux de réussite aux examens et les taux d'insertion professionnels sont excellents. Néanmoins, l'enseignement technique agricole perdait des élèves depuis 10 ans, ce malgré la hausse des moyens publics et l'ouverture de nouvelles classes.  L'image de l'enseignement agricole et la méconnaissance des opportunités offertes par les formation dispensées, sont en grande partie à l'origine de cette désaffection. C'est pourquoi une grande campagne de communication et d'orientation « L'Aventure du Vivant » a été lancée dès février 2019 par le ministre de l'agriculture et de l'alimentation pour mieux faire connaître l'enseignement agricole aux jeunes et à leurs familles. Cette campagne a été financée par le ministère de l'agriculture et de l'alimentation et vise directement les jeunes au travers des outils de communication qui leur sont familiers : plusieurs millions de vues sur Snapchat et des milliers de visites sur le nouveau site internet www.laventureduvivant.fr. En complément, une coopération renforcée avec le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse a été mise en place pour que les formations de l'enseignement agricole soient mieux présentées aux élèves, notamment à ceux des classes de 4ème et 3ème. Cela s'est traduit notamment par une circulaire interministérielle, signée des deux ministres de l'agriculture et de l'éducation nationale et à l'attention des rectorats, des directeurs académiques des services de l'éducation nationale, des proviseurs de lycée et des principaux de collèges, sur l'orientation vers l'enseignement agricole lors du salon de l'agriculture de février 2020. Ces démarches ont fait évoluer les choses puisque dès la rentrée scolaire 2019, une légère hausse des effectifs a été constatée. Cette remontée des effectifs est un formidable signal adressé au monde agricole et rural : les formations et les métiers de l'enseignement agricole, très diversifiés (agriculture, aménagement des espaces, agroalimentaire, forêt, services à la personne) attirent de nouveau plus de jeunes.  Cette mobilisation va se poursuivre avec un objectif fixé à 200 000 apprenants scolarisés dans l'enseignement agricole d'ici la fin de la mandature. L'année 2020-2021 sera de fait particulièrement consacrée à la bonne prise en compte par les régions, des formations et métiers de l'enseignement agricole dans le cadre de la nouvelle mission d'information sur les métiers qui leur est désormais dévolue par la loi du 5 septembre 2018, pour la liberté de choisir son avenir professionnel.  La crise du covid19 a montré le besoin d'engagement de jeunes dans les filières agricoles mais aussi agroalimentaires, et métiers des services à la personne. L'enseignement agricole est prêt à relever le défi.

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