Question de M. PACCAUD Olivier (Oise - Les Républicains-R) publiée le 13/02/2020

M. Olivier Paccaud attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les outils à la disposition des maires pour lutter contre les incivilités.
Suite à l'adoption de la loi n° 2019-1461 du 27 décembre 2019 relative à l'engagement dans la vie locale et à la proximité de l'action publique, l'article L2212-2-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT) prévoit la possibilité pour le maire de procéder à une amende administrative d'un montant maximal de 500 euros en cas de non-respect d'un arrêté de restrictions horaires pour la vente d'alcool à emporter.
Cet article dote ainsi, en théorie, le maire de nouveaux outils afin de l'aider à maintenir la tranquillité publique. La pratique est toute autre. En sanctionnant un contrevenant, le maire entame une longue procédure : une notification mentionne la possibilité de présenter des observations dans un délai de dix jours. Si la personne n'a pas pris de mesures pour faire cesser le manquement, le maire met en demeure l'individu de se conformer à la réglementation dans un nouveau délai de dix jours. Nous en sommes donc à un minimum de vingt jours qui conduisent enfin à la prise d'une décision motivée et l'amende administrative.
Il s'agit davantage d'un miroir aux alouettes, une usine à gaz plutôt qu'un pouvoir de décision. Voilà une nouvelle contradiction entre la volonté affichée et sa transcription.
Il souhaite donc savoir si le Gouvernement compte mettre en place des outils efficaces, simplifiés et accélérés pour que les maires puissent lutter contre les incivilités qui polluent le quotidien de nos concitoyens et qui nécessitent des réactions rapides, voire immédiates.

- page 781

Transmise au Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales


Réponse du Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales publiée le 25/06/2020

L'article L. 2212-2-1 du code général des collectivités territoriales, issu de la loi n° 2019-1461 du 27 décembre 2019 relative à l'engagement dans la vie locale et à la proximité de l'action publique permet à un maire de sanctionner, notamment, le non-respect d'un arrêté de restrictions horaires pour la vente d'alcool à emporter sur le territoire de la commune. Cette sanction est subordonnée au respect d'une procédure contradictoire qui prévoit, d'une part, l'information du contrevenant des faits qui lui sont reprochés avec la possibilité de présenter des observations dans un délai de dix jours, et d'autre part, la mise en demeure de se conformer à la réglementation dans un nouveau délai de dix jours. Cette procédure contradictoire constitue une garantie essentielle du principe constitutionnel de respect des droits de la défense, afin de rappeler au contrevenant de bonne foi la réglementation applicable et de lui permettre de s'y conformer dans un délai raisonnable. Ce nouvel outil permet ainsi de renforcer l'effectivité des décisions prises par le maire afin d'en assurer l'application effective par la menace d'une sanction pécuniaire. Il vise d'abord à favoriser le dialogue entre le maire et ses administrés face aux incivilités du quotidien. La sanction prononcée n'en est pas la finalité première mais apparaît comme le constat de l'échec de la phase contradictoire et de la mauvaise foi du contrevenant.

- page 2944

Page mise à jour le