Question de M. GAY Fabien (Seine-Saint-Denis - CRCE) publiée le 16/04/2020

M. Fabien Gay attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur les conditions de vie des étudiants précaires à la suite de la pandémie de Covid-19.

Face à la pandémie de Covid-19, les étudiants comme le reste de la population sont appelés à rester confiner chez eux et à adopter des mesures barrières pour se protéger.
Bien qu'indispensables, ces restrictions viennent encore plus fragiliser la situation de nombre d'étudiants déjà en situation de précarité voire de pauvreté avant le début de cette crise.

Alors qu'une part non négligeable de la population estudiantine se voit contrainte de se salarier durant l'année pour payer sa scolarité et subvenir à ses besoins, les mesures de confinement pour faire face à la crise sanitaire et le chômage qui peut en découler accroissent la dégradation de leurs conditions de vie.
Cette situation engendre pour nombre d'entre eux de graves difficultés à payer leur loyer et les charges attenantes. Pour mémoire, le logement est le premier poste de dépenses chez les étudiants.

Le Gouvernement a annoncé fin mars 2020 que les étudiants qui avaient pu partir de leur chambre étudiante du centre régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) pour se confiner chez leurs parents à compter du 1er avril, même temporairement, ne paieront plus leur loyer jusqu'à leur retour. C'est un premier pas.
Cependant, cette annonce exclut tous les étudiants vivant dans un logement CROUS mais qui, par une situation familiale compliquée (orphelins, absence de famille en capacité de les accueillir, en conflit familial ou socialement isolés, étudiant Erasmus, étudiant ultra-marin), se retrouvent contraints de se confiner dans leur logement CROUS et donc de payer leur loyer, peut-être en absence totale de revenu.

Il souhaite donc savoir, compte tenu de la situation exceptionnelle, si le Gouvernement prévoit d'étendre cette interruption du versement des loyers à l'ensemble des étudiants locataires du CROUS durant l'intégralité de la période de confinement.

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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation


Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 08/04/2021

Le réseau des œuvres universitaires et scolaires est l'acteur historique en matière de politique de logement étudiant et gère près de 175 000 logements étudiants, environ la moitié des résidences dédiées existantes. Pour les étudiants logés dans les résidences Crous, le réseau des œuvres en accord avec sa tutelle, le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation (MESRI), a souhaité accompagner les étudiants durant la période de crise sanitaire. Les résidences étudiantes sont demeurées ouvertes pour accueillir les étudiants qui n'ont pas, ne veulent pas ou ne peuvent pas rejoindre un domicile familial. L'obligation de respecter le délai de préavis d'un mois pour les résidences Crous a été suspendue, permettant ainsi aux étudiants de quitter rapidement leur logement, même sans avoir eu le temps de le libérer de tous leurs effets personnels. Ils peuvent en déménager depuis que le confinement a été levé. Les étudiants restés confinés dans les résidences Crous continuent de payer leur loyer. Le MESRI soutient les initiatives des Crous et des établissements d'enseignement supérieur pour accompagner et aider les étudiants pendant la crise sanitaire, pour répondre aux demandes et leur accorder les aides nécessaires. Ainsi, il est conseillé aux étudiants de se rapprocher du Crous ou de leur établissement d'enseignement supérieur qui peuvent, grâce à la contribution vie étudiante et de Campus, leur proposer des aides de différentes natures : aides alimentaires et en produits de première nécessité grâce à des bons d'achat ou des dons de denrées, aide financière notamment ceux qui ont perdu un job étudiant ou un stage, prêts de matériel informatique, livraisons de forfait téléphonique et Internet pour les étudiants « isolés numériquement », etc. Ces aides sont accessibles à tous les étudiants qui en font la demande, étudiants boursiers et non boursiers. À ces aides s'ajoute l'accompagnement sanitaire et psychologique avec la mobilisation des personnels médicaux des services de santé universitaires et les services sociaux des Crous qui poursuivent leurs consultations à distance ou en présence lorsque cela est possible et accompagnent les étudiants malades logés dans les résidences universitaires. En plus de l'ouverture de lignes d'écoutes dédiées, le dispositif « santé psy » permet aux étudiants qui en ressentent le besoin de bénéficier d'un soutien psychologique sans avance de frais et entièrement gratuit. Depuis le 10 mars 2021, la plateforme nationale d'accompagnement psychologique « santepsy.etudiant.gouv.fr » est lancée. Cette plateforme recense près de 1300 psychologues volontaires et permet d'accélérer la prise en charge psychologique des étudiants qui en ressentent le besoin, où qu'il soit en France. La consultation d'orientation avant l'entrée dans le dispositif permet de mesurer l'urgence et d'y répondre. Ce parcours coordonné permet de s'assurer de la bonne orientation et d'inscrire les étudiants concernés dans un parcours de soin mettant en réseau les différents acteurs concourant à la prise en charge de la santé mentale. (Médecins généralistes, services de santé universitaires (SSU), Bureau d'Aide Psychologique Universitaire (BAPU), Centres Médico-Psychologiques, Psychiatres, Centres hospitaliers et psychologues.)  

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