Question de M. ALLIZARD Pascal (Calvados - Les Républicains) publiée le 28/05/2020

M. Pascal Allizard attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation à propos des cas de contamination au Covid-19 dans les abattoirs.
Il rappelle que, depuis plusieurs semaines, les cas de contamination au virus Covid-19 se multiplient dans des abattoirs en France comme à l'étranger.
En France, une centaine de cas ont été confirmés par les autorités sanitaires ces derniers jours.
Ces chiffres suscitent l'inquiétude des professionnels de la filière des viandes ainsi que des consommateurs d'autant que les origines et le processus des contaminations ne semblent pas clairement établis à ce stade.
Par conséquent, au vue des risques liés à cette activité, il souhaite savoir si en lien avec les professionnels de la filière, le Gouvernement a soutenu la mise en place de mesures supplémentaires de protection ou, à tout le moins, un contrôle plus effectif des gestes barrières au sein des établissements. Il souhaite aussi savoir si l'analyse des chaînes de transmission est achevée. Enfin, compte tenu des cas détectés dans le monde, notamment en Europe, il lui demande si des échanges d'expérience sont prévus avec les autorités sanitaires des pays européens concernés (Allemagne, Espagne...).

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Transmise au Ministère de l'agriculture et de l'alimentation


Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 17/12/2020

Les abattoirs constituent des entreprises particulières avec un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire qui a justifié leur fonctionnement durant toute la période de confinement. La crise sanitaire a eu plusieurs conséquences sur l'activité des abattoirs en lien avec la réorganisation nécessaire des chaînes d'approvisionnement en viande, et a nécessité un dialogue constant avec les fédérations d'abatteurs. Si certains petits abattoirs ont fermé pendant tout ou partie de la période de confinement, la très grande majorité des abattoirs a continué de fonctionner avec des adaptations plus ou moins aisées à mettre en place du fait de la conception des locaux notamment. Des inquiétudes ont pu apparaître au démarrage de la crise lorsque les mesures de distanciation sociale nécessaires n'avaient pas pu être mises en place, ou lorsque l'abatteur refusait de les mettre en place si celles-ci impliquaient une réduction de la cadence d'abattage. Le ministre de l'agriculture et de l'alimentation a adressé un courrier aux fédérations d'abatteurs dès le 7 avril leur rappelant leurs obligations, ce courrier a également été adressé aux préfets. Dès le 11 mai, une fiche conseils métier, destinée aux employeurs, responsables de la santé et de la sécurité de leurs salariés, a été mise en ligne sur internet, document réalisé par les ministères du travail et de l'agriculture avec le concours de la mutualité sociale agricole. Cette fiche intitulée « travail dans un abattoir : quelles précautions prendre contre le covid-19 ? » préconise les mesures spécifiques à mettre en place pour protéger les travailleurs, salariés comme agents d'inspection, des risques de contamination au covid-19. Le Gouvernement a fait le choix d'une stratégie préventive visant à dépister les personnes positives mais asymptomatiques, qu'il convient d'isoler dans les plus brefs délais. L'ensemble de ces actions de dépistage sont cordonnées par les agences régionales de santé (ARS) en lien étroit avec les préfectures, les directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECCTE), les directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations et les directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt : elles visent à protéger les employés de l'unité de travail concernée (tout ou partie de l'atelier d'abattage, de découpe, de transformation…), élargie aux employés des autres unités de travail si l'organisation du travail, des ateliers et/ou des « parties communes » (vestiaires, salle de pause, cantine…) implique des contacts rapprochés et réguliers entre les employés des différents ateliers. Un protocole ARS/DIRECCTE, mettant en place une coopération renforcée entre les services de l'État afin de réagir rapidement et de manière coordonnée lorsqu'un cluster est détecté, a été signé le 28 août. Une attention toute particulière est portée à la qualité de vie au travail des professionnels de la filière viande mais également de l'ensemble des acteurs intervenant sur la chaîne alimentaire. Les fiches métiers sont actuellement en cours de mise à jour sous l'égide de la direction générale du travail et en lien ave les services du ministère pour les secteurs les concernant.

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