Question de Mme PUISSAT Frédérique (Isère - Les Républicains) publiée le 25/06/2020

Mme Frédérique Puissat attire l'attention de M. le ministre auprès de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé de la ville et du logement, sur les obligations des fournisseurs d'énergie en matière de soutien au fonds de solidarité pour le logement (FSL).
Les fonds de solidarité pour le logement (FSL – un par département) accordent des aides financières à des personnes en difficulté d'accès à un logement locatif, ou qui se trouvent dans l'impossibilité d'assumer leurs obligations relatives au paiement du loyer, des fournitures d'eau, d'énergie ou de services de télécommunication (téléphonie et internet).
Tous les départements sont aujourd'hui confrontés à la multiplication du nombre de fournisseurs d'énergie. En Isère, par exemple, un client a le choix entre trente-quatre fournisseurs d'électricité et vingt fournisseurs de gaz différents. Parmi eux, seuls trois financent historiquement le FSL. Le FSL de l'Isère accorde des aides à tous les ménages qui le sollicitent, quel que soit son fournisseur d'énergie, qu'il participe financièrement au FSL ou non. Ces trois fournisseurs peuvent avoir légitimement l'impression de payer pour les autres. Pour répondre à cette situation, certains départements ont fait le choix d'aider de manière différenciée les clients des fournisseurs qui financent le FSL, mais cela crée une distorsion dans le traitement des ménages qui sont clients des autres fournisseurs.
La loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en œuvre du droit au logement indique qu'une convention est passée entre le département, d'une part, et les représentants de chaque fournisseur d'énergie ou d'eau ou de services téléphoniques ou d'accès à internet livrant des consommateurs domestiques, d'autre part, afin de définir le montant et les modalités de leur concours financier au fonds de solidarité pour le logement.
Or, le montant de la contribution financière aux FSL des fournisseurs (énergie, eau et télécommunication) n'est pas encadré par la loi et dépend du bon vouloir de chaque fournisseur, alors même que s'agissant des fournisseurs d'électricité l'État compense financièrement leurs contributions aux FSL selon des montants et dans des limites fixées par arrêté du 6 avril 2018.
Aussi, elle lui demande si le Gouvernement envisage de clarifier et d'encadrer la contribution financière aux FSL de tous les fournisseurs d'énergie, d'eau ou de services de télécommunication.

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Transmise au Ministère auprès de la ministre de la transition écologique - Logement


Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargé de la biodiversité publiée le 02/12/2020

Réponse apportée en séance publique le 01/12/2020

Mme le président. La parole est à Mme Frédérique Puissat, auteur de la question n° 1237, adressée à Mme la ministre déléguée auprès de la ministre de la transition écologique, chargée du logement.

Mme Frédérique Puissat. Madame la secrétaire d'État, le fonds de solidarité pour le logement, le FSL, accorde des aides financières à des personnes en difficulté d'accès à un logement locatif, ou qui se trouvent dans l'impossibilité d'assumer leurs obligations relatives au paiement du loyer, des fournitures d'eau, d'énergie ou de services de télécommunication.

Tous les départements sont désormais confrontés à la multiplication du nombre de fournisseurs d'énergie. En Isère, par exemple, un client a le choix entre trente-quatre fournisseurs d'électricité et vingt fournisseurs de gaz, différents. Parmi eux, seuls trois financent historiquement le FSL.

Or ils peuvent avoir légitimement l'impression de payer pour les autres, dans la mesure où tous les ménages qui sollicitent le fonds obtiennent des aides, que leur fournisseur le finance ou pas.

La loi du 31 mai 1990, visant à la mise en œuvre du droit au logement indique qu'une convention est passée entre, d'une part, le département, et, d'autre part, les représentants des fournisseurs qui livrent les consommateurs domestiques en énergie, eau, services téléphoniques ou accès à internet : il s'agit de définir le montant et les modalités de leur concours financier au fonds de solidarité pour le logement.

En réalité, le montant de la contribution financière de ces fournisseurs au FSL n'est pas encadré par la loi et dépend du bon vouloir de chacun, alors même que l'État compense financièrement la contribution au FSL des fournisseurs d'électricité, selon des montants et dans des limites fixées par arrêté.

Envisagez-vous de clarifier et d'encadrer la contribution financière au FSL de tous les fournisseurs d'énergie, d'eau ou de services de télécommunication ?

Mme le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Bérangère Abba, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargée de la biodiversité. Madame la sénatrice Puissat, comme vous l'avez dit, le Fonds de solidarité pour le logement accorde des aides financières à des personnes qui ont des difficultés pour accéder à un logement locatif, ou qui se trouvent dans l'impossibilité d'assumer leurs obligations pour payer leur loyer, leurs fournitures d'eau, d'énergie ou de services de communication.

Son financement est assuré non seulement par les départements, mais aussi par des contributeurs volontaires, tels que la caisse d'allocations familiales, ou les bailleurs sociaux.

Parmi les principaux contributeurs volontaires figurent les fournisseurs d'énergie, qui contribuent pour un montant d'environ 30 millions d'euros par an. Ces contributions sont en partie compensées par l'État, à hauteur d'un euro par client résidentiel d'électricité et dans la limite de 90 % des sommes versées ; cette compensation est ouverte à tous les fournisseurs.

Dans la mesure où les contributions des fournisseurs s'effectuent sur la base du volontariat, il n'est pas envisagé de les encadrer.

Mme le président. La parole est à Mme Frédérique Puissat, pour la réplique.

Mme Frédérique Puissat. À l'échelle départementale, cette situation pose des difficultés d'autant plus importantes qu'il faut parfois faire appel au médiateur national de l'énergie pour obtenir les adresses des fournisseurs. Les conseillers départementaux sont ainsi contraints de multiplier les démarches.

Le médiateur national de l'énergie a formulé dix propositions pour réformer le FSL et faire en sorte, notamment, qu'il ne transite plus par les fournisseurs d'énergie.

Peut-être faudra-t-il examiner cette question dans le cadre d'un texte de loi approprié ? En améliorant le fonctionnement des départements, on faciliterait la possibilité pour les ménages les plus précaires d'obtenir des aides.

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