Question de M. FOUCHÉ Alain (Vienne - Les Indépendants) publiée le 18/06/2020

Question posée en séance publique le 17/06/2020

M. le président. La parole est à M. Alain Fouché, pour le groupe Les Indépendants – République et Territoires.

M. Alain Fouché. Monsieur le ministre de l'intérieur, malgré le terrorisme, les casseurs et la délinquance ; les policiers et les gendarmes assurent jour et nuit le maintien de l'ordre, souvent au péril de leur vie.

C'est dire à quel point est malvenue la campagne contre les violences policières menée par des identitaires racialistes, dont l'idéologie et les objectifs sont à l'opposé de l'antiracisme qu'ils font mine de professer.

Cette campagne vise à imposer une grille de lecture américaine sur la situation française, qui n'a pourtant rien à voir. Une grande majorité de nos concitoyens en sont choqués et refusent les antagonismes suscités par ceux que le Président de la République a appelés les « séparatistes ».

La vérité est que l'immense majorité des violences que constatent les Français portent atteinte à l'ordre républicain : je citerai les guets-apens tendus aux forces de sécurité, les trafics de drogue, l'incroyable guerre des gangs qui vient d'avoir lieu à Dijon.

Dans ces conditions, les discours scandaleux de certains agitateurs bien connus, pleins d'arrière-pensées, qui portent atteinte à la réputation des policiers et des gendarmes sont plus qu'inconvenants. La police française n'est pas raciste, et ses membres acceptent pleinement que les fautes de certains soient sanctionnées, car c'est la condition de leur exemplarité.

Les forces de l'ordre doivent savoir qu'elles bénéficient de l'entier soutien des institutions de la République, de leurs autorités de tutelle et de la très grande majorité du peuple français. Monsieur le ministre, les syndicats de policiers demandent que vous réarmiez la police juridiquement, moralement et matériellement. Comment comptez-vous faire ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Indépendants, ainsi que sur des travées des groupes UC, RDSE et Les Républicains.)


Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 18/06/2020

Réponse apportée en séance publique le 17/06/2020

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.

M. Christophe Castaner, ministre de l'intérieur. Monsieur le sénateur Fouché, vous l'avez dit, chaque jour, chaque nuit, à chaque instant, la police et la gendarmerie interviennent sur nos territoires, urbains comme ruraux, dans des moments de tension, dans le quotidien, pour protéger les Français. Trop souvent, en effet, ils doivent faire face à des provocations, à des insinuations, à des menaces, à des injures et à des mises en cause incessantes.

Je vous remercie de votre témoignage, qui reflète l'expérience d'un homme de terrain et montre bien que, chaque fois qu'elles sont sollicitées, la police et la gendarmerie répondent présentes et s'engagent totalement. C'est la raison pour laquelle je suis fier de les défendre sans cesse depuis vingt mois. Je suis le premier défenseur de nos forces de sécurité intérieure, des femmes et des hommes qui les composent, parce qu'ils sont les gardiens de la paix et de ce que nous avons de plus précieux : le pacte républicain.

Vous avez raison, monsieur le sénateur : certains agitateurs, par jeu politique, cherchent à casser ce pacte républicain, en s'en prenant à ses gardiens, c'est-à-dire à nos policiers et à nos gendarmes. Nous avons bien évidemment l'obligation de défendre ceux-ci systématiquement. Nous le faisons en les réarmant, grâce un budget alloué aux forces de sécurité qui a augmenté d'un milliard d'euros depuis le début de ce quinquennat. Nous devons le faire techniquement, matériellement, mais aussi juridiquement.

À cet égard, nous proposons d'équiper de façon beaucoup plus massive nos forces de sécurité intérieure de caméras-piétons efficaces, dotées de batteries suffisamment durables, pour faire en sorte qu'ils soient protégés dans le jeu des images qu'on leur oppose si souvent.

Nous devons en outre les défendre juridiquement. Dans cette optique, j'ai demandé qu'un groupe de travail soit mis en place auprès des directeurs généraux de la gendarmerie nationale et de la police nationale pour que, systématiquement, quand ils sont victimes d'outrages, de violences, de menaces, ils bénéficient d'une procédure simplifiée et que nous puissions leur assurer la défense juridique à laquelle ils ont droit. (Applaudissements sur des travées du groupe LaREM.)

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