Question de M. BARGETON Julien (Paris - LaREM) publiée le 17/07/2020

Question posée en séance publique le 16/07/2020

M. Julien Bargeton. Ma question s'adresse à Mme la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion.

Cela a été annoncé par le Président de la République comme par le Premier ministre : la jeunesse est la priorité des mois qui viennent, car il ne faut pas ajouter à la crise sanitaire la difficulté des jeunes à accéder à l'emploi.

Les difficultés d'insertion professionnelle des jeunes ne datent pas du mois de mars dernier, et votre prédécesseure, madame la ministre, avait déjà entrepris beaucoup – je pense notamment au plan d'investissement dans les compétences.

Cette épreuve exceptionnelle appelle des décisions exceptionnelles, en particulier pour les quelque 700 000 jeunes qui vont entrer sur le marché du travail.

Notre jeunesse, dans sa diversité, a plus que jamais besoin de perspectives d'avenir. Le meilleur des plans de relance, c'est celui qui ne laisse aucun jeune en plan !

C'est pourquoi des mesures ambitieuses sont très attendues. Nous examinerons demain le troisième budget d'urgence, dans lequel figurent, notamment, une prime à l'embauche exceptionnelle pour le recrutement des apprentis, allant jusqu'à 8 000 euros, ou bien une prime de 200 euros pour les jeunes les plus précaires.

Prime à l'embauche pour inciter les entreprises à recruter des jeunes, accroissement des dispositifs d'insertion, renforcement du service civique : la bonne application de ces mesures dans les territoires sera la garantie du succès de cette démarche.

Dès lors, madame la ministre, et sans préjuger ce que sera la concertation avec les partenaires sociaux, quels sont les objectifs, les axes, le calendrier de mise en route des mesures de mobilisation pour l'emploi des jeunes ? (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)


Réponse du Ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion publiée le 17/07/2020

Réponse apportée en séance publique le 16/07/2020

Mme Élisabeth Borne, ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion. Vous avez raison, monsieur le sénateur Bargeton, il y a urgence pour notre jeunesse ! Afin de protéger nos aînés, nous lui avons demandé des sacrifices importants pendant le confinement ; nous devons aujourd'hui lui renvoyer l'ascenseur.

Notre objectif est donc clair : faire en sorte, grâce à des réponses adaptées à chaque situation, qu'aucun jeune ne reste sans solution.

Pour les jeunes les plus proches de l'emploi, nous allons favoriser les embauches, avec une compensation de charges de 4 000 euros par an appliquée aux CDI ou aux CDD dès lors qu'ils ont une certaine durée.

Pour les jeunes souhaitant s'engager sur un contrat d'apprentissage ou un contrat de professionnalisation, nous devons veiller à ce qu'ils puissent trouver une entreprise d'accueil. C'est ce que nous faisons en prévoyant une prime de 5 000 euros pour les moins de 18 ans, 8 000 euros pour les autres. Nous allons donc continuer à mettre le paquet sur l'apprentissage.

Par ailleurs, nous créerons 100 000 services civiques supplémentaires, pour permettre à des jeunes de s'engager dans des missions utiles à la société en attendant une conjoncture meilleure.

Pour les jeunes les plus en difficulté, 300 000 parcours ou contrats d'insertion supplémentaires seront déployés, en nous appuyant sur les dispositifs existants. Avec les acteurs locaux, nous devons faire de ces parcours et contrats d'insertion de véritables tremplins vers des emplois durables.

La réponse que nous proposons est donc globale. Ce plan fera l'objet, dès demain, d'une concertation avec les partenaires sociaux, conformément à la méthode qui, mesdames, messieurs les sénateurs, vous a été exposée ce matin par M. le Premier ministre. Vous aurez l'occasion de soutenir ces mesures lors de l'examen du troisième projet de loi de finances rectificative.

Notre jeunesse ne peut pas attendre ! C'est pourquoi nous préparons, avec les partenaires sociaux, avec les territoires, avec les parlementaires, une réponse à la hauteur des enjeux ! (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)

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