Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 30/07/2020

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de M. le Premier ministre sur l'inquiétude grandissante de dizaines de milliers de jeunes diplômés.

En effet, du fait de la crise, ils devront, dès la rentrée 2020, commencer à rembourser leur prêt étudiant alors qu'ils n'auront, pour la plupart, pas trouvé d'emploi et, par conséquent, pas de revenu. Ces jeunes, issus de familles modestes, se sont endettés sur 4, 5 ou 10 ans, parce que leurs parents ne pouvaient pas les aider…

Alors qu'ils sont ingénieurs, sortent fraîchement d'école de commerce, sont diplômés d'université, ils devront sans doute, dans la conjoncture actuelle, se contenter de « petits boulots » n'ayant rien à voir avec leurs compétences, qui leur permettront de survivre mais pas de rembourser leurs prêts.

Cela signifie que ces dizaines de milliers de jeunes diplômés en 2020 risquent d'être étranglés financièrement et écrasés par des dettes avant leur entrée sur le marché de l'emploi...

Il serait donc utile – au vu des circonstances exceptionnelles de la crise sanitaire et économique – que les banques acceptent de repousser d'un an le début du remboursement des prêts étudiants pour ces diplômés. Par conséquent, il lui demande s'il entend soutenir les jeunes diplômés en travaillant en ce sens avec les établissements bancaires.

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Transmise au Ministère de l'économie, des finances et de la relance


Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la relance publiée le 03/12/2020

Le Gouvernement est conscient des difficultés financières que peuvent rencontrer les étudiants en cette période de crise sanitaire, et qui tiennent notamment aux difficultés pour rembourser les prêts contractés pour financer leurs études. Il convient de préciser que des mesures fortes ont été prises pour limiter leur perte de revenus par le versement de la prime pour étudiants et jeunes actifs notamment. Ces mesures d'appui au revenu, qui sont en premier lieu destinées à aider ces étudiants, ont aussi pour objectif d'éviter d'avoir à prendre des mesures générales de report des remboursements d'échéances de crédit, et ce faisant, de grever davantage les bilans bancaires, qui sont déjà fortement sollicités pour soutenir le maintien de l'activité économique, via la distribution des prêts garantis par l'État, qu'ils se sont engagés à faire sans marge, et via la restructuration des créances existantes sur les entreprises, qu'ils se sont engagés à proposer au cas par cas, sans frais pour l'emprunteur. Il convient de souligner toutefois qu'en cas de difficultés, les contrats de crédit aux particuliers –qu'il s'agisse des crédits immobiliers ou des crédits à la consommation- peuvent déjà prévoir des clauses permettant de moduler le rythme de remboursement. Au-delà même de ces clauses, les emprunteurs peuvent solliciter, dans le cadre de leur relation habituelle avec les prêteurs, des reports d'échéance via la signature d'avenants. En pratique, compte tenu du contexte, le Gouvernement attend des établissements prêteurs qu'ils étudient avec le plus de bienveillance possible les demandes de leurs clients.

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