Question de M. BRISSON Max (Pyrénées-Atlantiques - Les Républicains) publiée le 17/09/2020

M. Max Brisson appelle l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports sur la réouverture, annoncée par le Premier ministre, de la ligne de trains de nuit « la Palombe bleue » reliant Paris, Pau, Lourdes et Hendaye. Fermée en 2017 malgré un taux moyen de remplissage bien supérieur aux autres lignes de trains de nuit, elle permettait de relier en terminus Paris et Hendaye.

Lors de la présentation, le 3 septembre 2020, du plan de relance baptisé « France Relance » et doté de 100 milliards d'euros, le Premier ministre a défini trois priorités d'action : la transition écologique, la compétitivité des entreprises et la cohésion sociale.

Au-delà de l'intérêt environnemental qu'il y a à rendre plus attractif le transport ferroviaire sur de telles distances et de l'attractivité du Pays basque sur le plan touristique, la nécessité d'améliorer la desserte ferroviaire du bassin de vie et d'emploi du Pays basque est aujourd'hui accentuée par les conséquences déjà palpables de la crise de la Covid-19 qui incite de nombreux franciliens à s'installer et travailler dans cette région.

Or, par un communiqué du 4 septembre 2020, la SNCF a précisé que les financements du plan de relance, à savoir 4,7 milliards d'euros, notamment pour la réouverture de deux lignes de train de nuit, concerneraient Paris-Nice et Paris-Pau-Lourdes-Tarbes, n'évoquant pas le terminus jusqu'à Hendaye.

Aussi, il lui demande de confirmer que l'étude de la réouverture de la ligne appelée jusqu'en 2017 « Palombe bleue » est bien à l'ordre du jour des réflexions menées conjointement par l'État et la SNCF, d'indiquer un calendrier de réalisation tenant compte des investissements nécessaires, notamment en matériel roulant, et d'annoncer que la seconde ligne de train de nuit annoncée par le Premier ministre assurera aussi la desserte des gares de la côte basque jusqu'à Hendaye.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargé de la biodiversité publiée le 06/11/2020

Réponse apportée en séance publique le 05/11/2020

Mme le président. La parole est à M. Max Brisson, auteur de la question n° 1280, adressée à M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports.

M. Max Brisson. Ma question concerne les trains de nuit, plus particulièrement La Palombe bleue.

La fermeture de cette ligne en 2017 a été fort controversée. Dès 2019, le Président de la République lui avait d'ailleurs montré tout son attachement en soulignant la nécessité d'investir au profit de cette ligne. Lorsque fut présenté, début septembre, le plan France Relance, la réouverture de deux lignes de train de nuit, à savoir Paris-Nice et Paris-Pau-Lourdes-Tarbes, a été évoquée, sans que soit explicitement citée la liaison avec Hendaye et, donc, avec l'Espagne.

J'apprécie la remise au goût du jour des trains de nuit, dont l'intérêt environnemental est certain. En revanche, je suis beaucoup plus inquiet sur le tracé de La Palombe bleue. Avant que ne commence la construction de la LGV Tours-Bordeaux, elle passait par Bordeaux et Dax, où se produisait une séparation en deux branches, l'une vers Pau et Tarbes, l'autre vers Hendaye. Les horaires de cette ligne étaient tels qu'ils permettaient, dans le sens nord-sud, d'atteindre Hendaye ou Pau et Tarbes tôt le matin et, inversement, d'arriver relativement tôt le matin à Paris, à la satisfaction générale des utilisateurs.

La modification du trajet via le centre de la France après 2011 a conduit à une augmentation considérable de la longueur et de la durée du voyage, faisant perdre à cette ligne son qualificatif de train de nuit, en particulier pour les gares de la Côte basque. Le retour au tracé d'avant 2011 permettrait de desservir à la fois le Pays basque et le Béarn, au moment où les aéroports de Pau et de Biarritz voient leurs liaisons aériennes avec Paris se raréfier de façon inquiétante.

Madame la secrétaire d'État, pouvez-vous nous confirmer la reprise des discussions entre l'État et la SNCF sur une réouverture prochaine des trains de nuit ? Pouvez-vous nous assurer que l'option historique, à savoir, à partir de Dax, une rame vers Hendaye et une autre vers Pau et Tarbes, est l'hypothèse privilégiée ? Enfin, pouvez-vous nous indiquer le calendrier de mise en œuvre ?

Mme le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Bérangère Abba, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargée de la biodiversité. Monsieur le sénateur Brisson, je suis très attachée à cette question, car je partage avec vous cet intérêt pour le redéploiement des trains de nuit.

Vous avez notamment appelé l'attention du ministre délégué chargé des transports sur le retour du train de nuit desservant la Côte basque, appelé La Palombe bleue. Le Gouvernement, que je représente aujourd'hui, est tout à fait convaincu de l'intérêt des trains de nuit, car ils constituent une offre de transport écologique et sociale. Il agit donc pour redynamiser cette offre, qui, disons-le, était en voie de disparition.

Tout d'abord, les deux lignes existantes, à savoir Paris-Briançon et Paris-Rodez/Toulouse-Latour-de-Carol/Cerbère, verront leurs matériels roulants rénovés d'ici à 2023. Les voitures devraient être livrées entre le début de l'année 2021 et le milieu de l'année 2023. C'est un investissement de 44 millions d'euros de la part de l'État, pour la rénovation de 71 voitures.

Ensuite, dans le plan de relance, figure une enveloppe de 100 millions d'euros pour permettre la remise en circulation de deux lignes de nuit arrêtées en 2017 sur décision du précédent gouvernement. Il s'agit de la ligne Paris-Nice, qui devrait revoir le jour en 2021, et de la ligne Paris-Tarbes, au service annuel 2022. Les 100 millions d'euros seront alloués à la remise en circulation de matériels de nuit actuellement garés, en complément des 71 voitures précédemment évoquées, ainsi qu'à l'adaptation d'installations de services et à des aménagements en gare nécessaires à l'exploitation de ces trains. L'État travaille avec la SNCF pour préciser ces conditions de remise en circulation.

Vous nous interrogez plus précisément sur la consistance du service Paris-Tarbes, que nous appelons aussi de nos vœux à compter de 2022. Cette offre est en cours de définition et sera, en particulier, liée au calendrier et à la vitesse de remise en état du matériel roulant. Le ministre a demandé à la SNCF de préciser ce calendrier et les modalités de réouverture jusqu'à Hendaye, notamment en haute saison. Je vous confirme que nous avons bien cet objectif de desservir de nouveau le Pays basque par train de nuit.

Enfin, nous tenons à rappeler que l'État réalise en ce moment une étude sur le développement des nouvelles lignes de TET, notamment de nuit. C'était une demande exprimée par les parlementaires dans le cadre de l'examen de la LOM. L'opportunité de la recréation à moyen terme d'un réseau de lignes de nuit y est étudiée. La partie technique et les auditions des représentants des régions, des opérateurs et des associations sont finalisées. Un rapport sera remis au Parlement d'ici à la fin de l'année, rapport auquel je suis évidemment très attachée, puisque je suis la rapporteure à l'origine de cette demande.

Je vous remercie, monsieur le sénateur, de cette question. Comme vous pouvez le constater, nous sommes pleinement attachés à la relance de ces trains de nuit.

Mme le président. La parole est à M. Max Brisson, pour la réplique.

M. Max Brisson. Madame la secrétaire d'État, nous avons une conviction commune : l'intérêt des trains de nuit. Vous l'avez affirmée avec force, et je la partage.

Vous nous avez donné un calendrier prometteur concernant Paris-Tarbes – 2022 est une date intéressante –, avec un investissement important. Reste la question des horaires de desserte des gares de la Côte basque. Un train de nuit, cela part tard le soir et arrive tôt le matin. Si le train arrive à onze heures ou midi à Hendaye, ce n'est plus un train de nuit. C'est le chantier qu'il vous faut ouvrir.

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