Question de M. CANÉVET Michel (Finistère - UC) publiée le 25/02/2021

M. Michel Canevet appelle l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports, sur l'amélioration de la desserte ferroviaire entre Rennes et Brest d'une part, et entre Rennes et Quimper d'autre part.

Il s'agit là d'un enjeu majeur d'aménagement du territoire.

Si la voie nouvelle entre Rennes et Connerré, dans la Sarthe, a permis de mettre la capitale régionale de Bretagne à 1 h 20 de Paris, il faut encore 2 h 10 à 2 h 40 pour rejoindre la péninsule bretonne de Rennes.

Compte-tenu des enjeux financiers, il paraît souhaitable d'engager rapidement des travaux de dénivellation de passages à niveau. Ceci permettrait, à la fois, d'accroître la vitesse des convois ferroviaires d'une part et d'améliorer la sécurité des usagers routiers d'autre part.

Ainsi, par exemple, une opération est en attente depuis de nombreuses années au Relecq-Kerhuon, près de Brest.

Cette opération est urgente car les disponibilités foncières actuelles pourraient disparaître et empêcher la faisabilité de ce projet qui devrait pouvoir trouver son financement dans le cadre du plan de relance.

Aussi, il souhaite savoir si le Gouvernement est prêt à engager des opérations de dénivellation de passages à niveau sur les lignes Nord et Sud de Bretagne, et singulièrement à engager rapidement l'opération du Relecq-Kerhuon.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargé de la biodiversité publiée le 10/03/2021

Réponse apportée en séance publique le 09/03/2021

Mme le président. La parole est à M. Michel Canevet, auteur de la question n° 1554, adressée à M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports.

M. Michel Canevet. Madame la secrétaire d'État, quelques semaines après son élection à la présidence de la République, Emmanuel Macron inaugurait la voie nouvelle entre Rennes et Connerré, permettant de mettre Rennes à une heure vingt de Paris. Mais l'objectif est bien de mettre Brest et Quimper à trois heures de Paris.

Pour ce faire, il faut réaliser soit des investissements importants, ce qui nécessitera du temps compte tenu de la difficulté actuelle à mobiliser des fonds, soit des opérations plus ponctuelles permettant d'améliorer, à la fois, la sécurité routière et l'accessibilité de la Bretagne occidentale.

Ma question est donc simple : le Gouvernement a-t-il l'intention d'engager, de soutenir, la réalisation d'opérations de dénivellation des voies de chemin de fer ? De telles opérations permettraient d'assurer la sécurité des usagers de la route, mais aussi d'éviter aux trains d'avoir à ralentir lorsqu'ils arrivent aux passages à niveau. Une opération est notamment en attente depuis très longtemps au Relecq-Kerhuon, à l'entrée de Brest. Il me semble important que cette opération puisse être rapidement engagée, car elle est quasiment prête : ne manquent que les fonds, mais le plan de relance pourrait opportunément servir de moyen de financement.

Je souhaite connaître les intentions du Gouvernement en la matière et les perspectives d'investissement que l'on peut attendre pour ces deux lignes, entre Rennes et Brest, d'une part, et entre Rennes et Quimper, d'autre part.

Mme le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Bérangère Abba, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargée de la biodiversité. Monsieur le sénateur Canevet, vous interrogez le Gouvernement sur la desserte ferroviaire de la Bretagne.

Vous le savez, l'État, et il est attaché à cet objectif, et la région Bretagne se sont engagés, par le pacte d'accessibilité de 2018, à améliorer l'accessibilité ferroviaire de la pointe finistérienne. Cet objectif a été confirmé dans la loi d'orientation des mobilités de 2019. Celle-ci prévoit le lancement d'études pour une ligne nouvelle entre Rennes et Redon, créant une liaison performante, proche d'une heure, entre Rennes et Nantes. Ce projet doit permettre, à la fois, d'améliorer les transports du quotidien et de rapprocher le temps de trajet entre Quimper et Paris de l'objectif des trois heures.

Ainsi, le ministre a demandé en février 2020 d'élaborer une feuille de route pour le grand projet de liaisons nouvelles Ouest Bretagne–Pays de la Loire. Celle-ci sera rédigée sur la base d'une actualisation des études réalisées pour le débat public en 2014 et 2015, ainsi que pour l'étape complémentaire qui lui a succédé en 2016 et 2017.

Il s'agit désormais d'agir sur les deux axes bretons.

Pour l'axe Nantes-Rennes-Finistère sud, l'objectif est de lancer les études préliminaires pour la réalisation d'une ligne nouvelle entre Rennes et Redon et permettre la desserte à la demi-heure entre Nantes et Rennes avec l'amélioration de la ligne existante entre Nantes, Savenay et Redon.

Pour l'axe nord Rennes-Brest, un schéma directeur d'axe visant une amélioration progressive des infrastructures est en cours, avec l'objectif de mettre à terme Brest à trois heures de Paris. Ce schéma directeur décrira les solutions d'infrastructures et de services à mettre en œuvre à différents horizons, au regard des besoins de mobilité. Parmi les aménagements envisagés, des relèvements de vitesse à plus de 160 kilomètres par heure sur certaines sections de la ligne classique nécessiteront à terme la suppression des passages à niveau sur celles-ci.

S'agissant enfin du passage à niveau du Relecq-Kerhuon, celui-ci a été retiré en 2001 du plan de sécurisation national des passages à niveau, condition pour que l'État envisage de participer financièrement à sa suppression. L'instance nationale des passages à niveau peut à tout moment examiner l'opportunité d'y inscrire de nouveau ce passage s'il apparaît qu'il remplit les conditions de trafic et d'accidentologie.

Mme le président. La parole est à M. Michel Canevet, pour la réplique.

M. Michel Canevet. Madame la secrétaire d'État, il faut engager un grand nombre d'opérations pour atteindre l'objectif de mettre Brest et Quimper à trois heures de Paris. Il s'agit d'une question d'aménagement du territoire.

Il est important d'impulser les choses. Il est vrai qu'une liaison nouvelle est prévue entre Rennes et Redon dans le cadre du pacte d'accessibilité à la suite de l'abandon de Notre-Dame-des-Landes, mais des opérations plus ponctuelles doivent pouvoir être engagées très rapidement.

Le plan de relance actuel, qui reflète la volonté de réaliser des investissements pour l'avenir, doit servir de moyen de financement pour engager des opérations.

S'agissant de l'opération envisagée au Relecq-Kerhuon, il est important qu'elle se fasse. Les élus l'attendent, et la circulation importante à cet endroit représente potentiellement un danger.

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