Question de Mme DINDAR Nassimah (La Réunion - UC) publiée le 04/02/2021

Mme Nassimah Dindar attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique sur la pollution par le plastique qui impacte fortement la faune marine à La Réunion.

Il est utilisé partout et la mauvaise gestion des déchets et les limites du recyclage conduisent le plastique à terminer dans nos océans.

Les débris plastiques comme les sacs sont mortels pour les cétacés et les tortues. La Réunion est donc plus que jamais concernée.

La France a agi avec la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire, avec un axe fort : la sortie du plastique jetable d'ici 2040.

À La Réunion, de nombreux acteurs se mobilisent déjà pour sensibiliser les populations – plus on communique autour de ce problème, sur divers supports, plus on touchera une cible importante.

Mais concrètement elle lui demande quelles mesures elle préconise pour sauver la faune réunionnaise.

- page 687


Réponse du Ministère de la transition écologique publiée le 25/02/2021

Les déchets présents en mer et sur le littoral, notamment plastiques, sont une source de préoccupation majeure. Le Ministère de la transition écologique (MTE) mène une politique de lutte active contre cette pollution. Le Plan biodiversité présenté le 8 juillet 2018, fixe l'objectif ambitieux de zéro plastique rejeté en mer d'ici 2025. La loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire que vous mentionnez contribuera par ailleurs fortement à la réduction des émissions plastiques. J'attire votre attention sur plusieurs initiatives déjà engagées et participant à la préservation de la faune marine réunionnaise. À premier titre, le ministère a lancé en juillet 2019 un appel à projet visant à mener des opérations de localisation, de récupération et de valorisation des déchets et engins de pêche présents en mer, sur les plages et dans les cours d'eau, en particulier dans les zones d'accumulation. L'appel à projet s'inscrit dans la continuité de l'axe 3 du Livre bleu Outre-mer adopté en 2018 pour la préservation et la valorisation de la biodiversité d'Outre-mer. Dans ce cadre, le ministère a notamment soutenu le projet GALAXEA qui entend agir sur les déchets métalliques dans les lagons de la Réunion. Les lagons, peu profonds et facilement accessibles sont soumis à une pression anthropique croissante. Ils concentrent une grande quantité de déchets métalliques dans leurs sédiments. À second titre, la limitation de l'émission des déchets en amont, la sensibilisation du public, et la lutte contre les déchets sauvages sont essentiels. À la destination des collectivités, le ministère a publié un Guide relatif à la « Lutte contre les dépôts illégaux de déchets » à l'adresse suivante : https://www.ecologie.gouv.fr/lutte-contre-depots-illegaux-dechets. Ce dernier fournit des solutions pour lutter contre les dépôts sauvages de déchets. À la destination des citoyens, le ministère de la Transition écologique, l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et les acteurs de la filière du recyclage, avec le soutien du ministère des Outre-mer, ont renouvelé en décembre 2020 la campagne « Ensemble, recyclons et agissons pour notre terre ». Dans ce cadre, le dispositif lancé en 2019 en Martinique et en Guadeloupe sera élargi cette année à la Guyane et à La Réunion. La campagne a pour objectif de sensibiliser les citoyens à trier et à recycler leurs déchets, mais aussi promouvoir la mobilisation déjà engagée. Le ministère encourage également l'initiative de l'organisation Gestes Propres sur ces territoires. Pour 2021, Gestes Propres entend poursuivre le déploiement de ses campagnes d'affichage « Sirènes » sur le lien déchets sur terre/déchets en mer et « Il était une fois… » sur les emballages et le recyclage déjà en cours de diffusion sur l'Île de la Réunion mais également déployer le programme « Je navigue Je Trie ». Aussi, le ministère développe l'initiative innovante des Aires Marines Éducatives (AMP) dans les Outre-mer. Une aire marine éducative est une zone maritime littorale de petite taille, gérée de manière participative par les élèves et les enseignants d'une école primaire, suivant des principes définis par une charte. La classe est placée au sein d'une dynamique territoriale faisant appel à l'expertise de l'école et de la commune concernée, mais aussi d'associations d'usagers ou de protection de l'environnement, ainsi que des professionnels de la mer et du littoral (pêcheurs, scientifiques…). Il s'agit ainsi d'une démarche à la fois scientifique et citoyenne promouvant la protection de l'environnement marin et la connaissance du patrimoine maritime. Le label Aire marine éducative récompense les écoles primaires ayant conduit, un an durant, un projet pédagogique et écocitoyen de connaissance et de protection du milieu marin. Ces écoles ont pour cela été accompagnées par un référent de la sphère de l'éducation au développement durable. Elles ont également bénéficié, lorsqu'elles se trouvent dans le périmètre d'un parc naturel marin, du soutien de celui-ci. A la Réunion, l'école de Saint-Leu Centre a été labellisée AME en 2017 et est depuis accompagnée par la réserve naturelle marine de La Réunion. Enfin, c'est parce que les déchets plastiques sont les plus retrouvés dans nos mers que la charte pour « Une plage sans déchet plastique pour des communes littorales éco-exemplaires » a été lancée. Cette charte, établie avec l'Association nationale des élus du littoral (ANEL), l'Ademe, le Conservatoire du littoral et la Surfrider Foundation, s'inscrit dans les mesures visant à atteindre l'objectif zéro plastique rejeté dans les océans d'ici 2025 du Plan biodiversité. En signant cette charte, les communes du littoral français s'engagent à sensibiliser, prévenir et mettre en place des dispositifs liés au nettoyage, ramassage ou tri des déchets. Quinze gestes autour de trois grandes thématiques (prévention, sensibilisation, ramassage, nettoyage, collecte et tri) ont été identifiés, allant de l'affichage d'information à l'organisation du ramassage des poubelles, la formation des agents ou encore l'expérimentation de la consigne sur les contenants alimentaires avec des restaurateurs volontaires. Des outils (kit de communication, espace collaboratif) sont mis à disposition des collectivités signataires de la charte. Les communes littorales réunionnaises sont encouragées à rejoindre cette initiative.

- page 1353

Page mise à jour le