Question de M. RAVIER Stéphane (Bouches-du-Rhône - NI) publiée le 11/02/2021

M. Stéphane Ravier attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur les problèmes de financement de la recherche française dans le domaine de la santé, notamment dans le cadre de la lutte contre la Covid-19.
Un an après le commencement de la crise du coronavirus, la recherche se poursuit à travers le monde en parallèle de campagnes de vaccination pour lesquelles la France présente un fort retard comparatif. Le pays de Pasteur a longtemps été un modèle dans le domaine de la recherche médicale. Pourtant, il n'a pas encore été capable de trouver un vaccin propre, faisant ainsi figure d'exception parmi les cinq pays du conseil de sécurité des Nations unies. Cette réalité n'est pas un hasard mais une conséquence logique du manque de moyens de la recherche au niveau national.
L'institut Pasteur vient d'abandonner son principal projet tandis que Sanofi ne disposera pas d'un vaccin avant de longs mois. Alors que les dépenses publiques devraient être focalisées sur toutes les solutions qui permettraient de sortir de cette crise dévastatrice, certains projets français peinent toujours à se financer. L'institut Pasteur de Lille, par exemple, est sur le point de trouver un traitement permettant d'éviter les formes graves du virus de la Covid-19, cependant ce projet aurait pu ne pas voir le jour. Il fallait en octobre 5 millions d'euros pour permettre de poursuivre les recherches, or, ce n'est pas l'État mais l'entreprise LVMH qui a décidé d'investir.
Alors que dans un contexte de crise sanitaire nos dépenses explosent, le fait de ne pas soutenir de telles initiatives françaises révèle l'abandon d'un secteur pourtant stratégique.
Le problème est antérieur au coronavirus. La recherche française souffre d'un manque de moyens qui pourrait, à terme, lui être fatal. Les chiffres sont alarmants, nos chercheurs sont mal payés et nos dépenses publiques dans ce domaine ne sont pas assez ambitieuses. Pire, selon une économiste elles ont été réduites de 30 % ces dernières années tandis que d'autres pays tels que l'Allemagne ou le Royaume-Uni les augmentaient. Un rapport du conseil d'analyse économique (CAE) estime que la France offre un salaire moyen d'entrée dans la recherche inférieur de 63 % à la moyenne des pays de l'organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Par ailleurs, ce rapport rappelle que la France ne dispose pas d'universités de pointe dans le domaine des biotechnologies et accuse donc un retard important face à d'autres pays. Ce trop faible financement de la recherche en santé témoigne d'un manque de vision à long terme. Le mauvais état du secteur entraîne une fuite des cerveaux notamment chez les jeunes diplômés.
Aussi, il s'interroge sur le financement de la recherche en France et notamment sur le financement des projets de traitements ou de vaccins. Plus généralement il souhaiterait savoir si les subventions accordées à la recherche vont faire l'objet d'une revalorisation. Dans le cadre du plan de relance, la recherche doit bénéficier de nouveaux moyens. Il en va de notre souveraineté et de l'avenir de notre pays.

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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche


La question est caduque

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