Question de Mme BELRHITI Catherine (Moselle - Les Républicains) publiée le 18/03/2021

Mme Catherine Belrhiti attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur les difficultés éprouvées par les étudiants pour leurs recherches de stages.

Alors que la fin de l'année universitaire approche, de très nombreux étudiants des universités, des écoles privées, des filières générales ou des filières professionnelles connaissent de plus en plus de difficultés à identifier des structures en recherche de stagiaires et encore plus à être acceptés, alors même que les stages sont bien souvent indispensables à la validation des années et des diplômes.

Les étudiants en cours d'année universitaire 2019-2020 avaient, pour beaucoup, pu être recrutés avant le mois de mars et le début du premier confinement. Ils étaient bien souvent stagiaires « à distance ». Pour ceux qui n'avaient pu en obtenir, une validation de l'année par un mémoire avait été proposée. Mais l'année 2020-2021 connaît une aggravation nette de la situation et concerne tous les secteurs d'activité, le tourisme et la culture, mais aussi le management ou les cursus scientifiques.

La recherche de stage n'est habituellement pas un processus aisé, particulièrement dans le système universitaire public, mais depuis le début de la crise sanitaire, il prend une tournure encore plus aiguë alors que beaucoup d'entreprises peinent à entrevoir des perspectives économiques positives et que l'horizon des faillites avance à grands pas. Les étudiants sont mêmes confrontés au refus d'être reçus par les employeurs pour des motifs sanitaires.

Alors que le contact humain, indispensable à la socialisation, au début de la vie professionnelle et à la constitution d'un réseau, est en pleine régression, ces freins à la recherche de stages auront des conséquences sur l'expérience professionnelle exigée, plus tard, par les entreprises.

Pour les étudiants, le temps presse car la période des stages commence au début du printemps.

Elle lui demande quelles mesures compte prendre le Gouvernement pour remédier à cette situation.

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 22/07/2021

L'insertion et la professionnalisation des jeunes sont une priorité de ce gouvernement.  Hors pandémie, plus de 900 000 étudiants effectuent des stages chaque année, soit un tiers des étudiants. Conscient des effets de la crise sanitaire sur le nombre de stages, le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation (MESRI), en lien avec les établissements d'enseignement supérieur, a réagi dès les premiers jours du confinement de mars 2020, pour répondre à un triple enjeu : assurer la sécurité des étudiants en stage, préserver la continuité pédagogique et en particulier l'acquisition de compétences, venir en aide financièrement aux étudiants. Le MESRI a ainsi permis l'aménagement des conditions des stages, qui peuvent être réalisés à distance, avoir lieu jusqu'en décembre (si l'année universitaire est prolongée par une décision du conseil d'administration de l'établissement) ou être fractionnés.  Par ailleurs, les établissements ont également la possibilité d'assouplir les conditions de validation des unités d'enseignement professionnalisation en permettant aux étudiants de valoriser d'autres activités, qu'il s'agisse, par exemple, de bénévolat, d'entrepreneuriat via les PEPITE (Pôles étudiants pour l'Innovation, le Transfert et l'Entrepreneuriat), d'une autre activité professionnelle, d'un service civique ou d'un projet tutoré.  Enfin, concernant plus spécifiquement les BTS, la durée minimale du stage a été exceptionnellement abaissée à 4 semaines pour tous les étudiants ne parvenant pas à trouver un stage plus long. En cas d'impossibilité complète à trouver un stage, les établissements peuvent les remplacer par une mise en situation professionnelle.  Des aides financières ont également été apportées aux stagiaires en 2020 : aide de 200 euros aux étudiants ayant perdu leur stage gratifié ou job étudiant du fait de la pandémie, prolongation des bourses étudiantes pour les étudiants ayant dû repousser leurs dates de stage. Le MESRI développe par ailleurs des partenariats avec les acteurs territoriaux et économiques. Les actions des collectivités territoriales sont valorisées par le ministère et les établissements d'enseignement supérieur sur chacun de leurs territoires. Enfin, le MESRI co-construit avec le haut-commissariat à l'emploi et à l'engagement des entreprises la plateforme « 1 jeune 1 solution » pour mutualiser l'ensemble des outils existants en matière d'offre et de recherche de stages, d'apprentissage et d'emploi, d'aides et d'initiatives en faveur de la professionnalisation et de l'insertion professionnelle.

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