Question de M. HENNO Olivier (Nord - UC) publiée le 01/04/2021

M. Olivier Henno attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur les tests salivaires réalisés dans les écoles. Alors que le rythme de croisière de « 300 000 tests par semaine », prévu initialement pour la mi-mars, est presque atteint, les équipes enseignantes relèvent de nombreux couacs sur le terrain. Les délais entre la flambée des cas dans une école et l'arrivée des tests salivaires sont longs. Les difficultés de mise en place de cette politique de test massif dans les écoles se couplent à un autre sujet particulièrement alarmant. Le taux de positivité recensé est particulièrement élevé, de l'ordre de 0,5 %, alors même que le taux d'acceptation de ces tests reste assez faible, « autour de 20 % », selon les équipes du ministère de la santé. Il semble donc urgent de renforcer les mesures sanitaires dans nos écoles qui sont un vecteur important de propagation du virus. À la suite de la divulgation de ces chiffres dans la presse, il semble aussi opportun de donner l'autorisation aux collectivités locales de lancer des campagnes massives de tests. Laissons faire les élus locaux qui sont sur le terrain. Leur organisation plus souple sera performante dans l'exécution et permettra de casser les chaînes de contamination et de renforcer la sécurité sanitaire.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargé de la jeunesse et de l'engagement publiée le 14/07/2021

Réponse apportée en séance publique le 13/07/2021

M. le président. La parole est à M. Olivier Henno, auteur de la question n° 1616, adressée à M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports.

M. Olivier Henno. Madame la secrétaire d'État, ma question peut paraître anachronique après l'intervention du chef de l'État hier soir sur l'incitation vaccinale, puisqu'elle concerne les tests salivaires et les autotests dans les écoles.

Cependant, il se pourrait bien que les autotests et les tests salivaires deviennent, dès la rentrée prochaine, le complément indispensable de la politique en faveur du vaccin, pour les plus de 12 ans et plus encore pour les enfants au-dessous de cet âge.

Alors que le rythme de croisière de 300 000 tests par semaine, prévu initialement pour la mi-mars, a été atteint tardivement en fin d'année scolaire, des équipes enseignantes ont relevé de nombreux couacs dans la mise en œuvre de cette stratégie de tests sur le terrain.

Les délais entre la flambée des cas dans certaines écoles et l'arrivée des tests salivaires ont souvent été un peu longs. Les difficultés de mise en place de cette politique de tests massifs dans les écoles se couplent à un autre sujet particulièrement alarmant : la menace d'une nouvelle vague avec le variant delta, qui est – on l'a entendu hier soir – au cœur de l'actualité.

Il semble donc urgent de préparer dès à présent les mesures sanitaires qui seront appliquées dans nos écoles à la rentrée, car elles seront un vecteur important de lutte contre la propagation du virus. Il semble aussi opportun de donner l'autorisation aux collectivités locales de lancer des campagnes massives de tests et d'autotests. Laissons faire les élus locaux, qui sont sur le terrain : leur organisation plus souple permettra de faire réaliser ces tests de manière plus performante, pour casser plus rapidement les chaînes de contamination et renforcer la sécurité sanitaire.

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de la jeunesse et de l'engagement. Monsieur le sénateur Olivier Henno, vous avez tout à fait raison : les tests et les autotests sont un outil d'évaluation de la situation sanitaire complémentaire des décisions annoncées hier par le Président de la République. Depuis le démarrage en février 2021 des campagnes massives de dépistage par test PCR sur prélèvement salivaire, plus de 4 millions de tests ont été proposés aux élèves et aux personnels travaillant dans les écoles et les établissements scolaires.

Mieux adaptés aux plus jeunes enfants que d'autres catégories de tests, ces tests sont proposés majoritairement dans les écoles maternelles et élémentaires. L'objectif du Gouvernement de réaliser 600 000 tests par semaine a été atteint à la mi-mai, conformément aux échéances fixées. Ces campagnes ont permis, vous l'avez dit, monsieur le sénateur, de dépister plus massivement chez les mineurs et de lutter contre les contaminations en milieu scolaire.

Sur ce point, je vous invite à consulter les données mises en ligne par Santé publique France sur le portail Géodes, et en particulier le focus par niveau scolaire qui est extrêmement intéressant parce qu'il est régulièrement mis à jour avec les données issues d'un certain nombre de laboratoires. Vous pourrez constater par exemple qu'entre le début du mois de février et la mi-mai le taux de dépistage des 6-10 ans, une tranche d'âge que vous avez évoquée, a presque été multiplié par trois tandis que, dans le même temps, celui des plus de 18 ans diminuait légèrement.

Massivement déployés, ces tests ont bien été acceptés par le corps enseignant et les parents, avec un taux d'adhésion de 60 % à 70 % pour les élèves des écoles élémentaires. Le taux de positivité s'établissait en moyenne à 0,3 %.

L'organisation de ces tests PCR sur prélèvement salivaire reposait sur une coopération extrêmement étroite entre les services académiques et les agences régionales de santé, ce qui a permis l'application de la stratégie « tester, alerter, protéger » en milieu scolaire, notamment au retour des vacances d'hiver, un moment important.

Après le déploiement des tests, le ministère a pris contact avec l'ensemble des associations d'élus locaux : c'est avec ces derniers que nous pouvons mettre en place sur les territoires un déploiement encore plus massif des tests. Depuis le début du mois, nous travaillons, toujours en lien extrêmement étroit et renforcé avec les associations d'élus, pour préparer la rentrée scolaire.

Dans mon périmètre d'action, je vous indique que nous déployons cet été plus de 6 millions de tests et d'autotests dans les colonies de vacances, les centres aérés et les centres d'accueil de jour, afin de poursuivre cette détection massive et lutter contre le virus.

M. le président. La parole est à M. Olivier Henno, pour la réplique.

M. Olivier Henno. Je vous remercie, madame la secrétaire d'État. Nous sommes d'accord sur l'utilité des tests et des autotests, et votre réponse est nette et claire.

J'ajouterai un point complémentaire : il est nécessaire de permettre l'intervention souple et adaptée des communes, et particulièrement des maires, qui ont une responsabilité dans le domaine scolaire.

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