Question de Mme DEMAS Patricia (Alpes-Maritimes - Les Républicains) publiée le 08/04/2021

Question posée en séance publique le 07/04/2021

M. le président. La parole est à Mme Patricia Demas, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Patricia Demas. Ma question s'adressait à M. le ministre des solidarités et de la santé, dont je regrette l'absence.

Selon la direction générale de la santé (DGS), seule une moitié des professionnels de santé a reçu au moins une injection de vaccin anti-covid, alors que l'ensemble des soignants y est éligible. C'est une priorité au regard du rôle qu'ils remplissent dans la bataille sanitaire qui est la nôtre.

Pour un soignant, se faire vacciner est conforme à l'éthique de la profession et s'apparente à une obligation pour protéger nos plus fragiles. Ces fondamentaux doivent s'appliquer d'autant plus que la vaccination diminue considérablement les chaînes de transmission du virus.

Pour mémoire, les personnels et les étudiants des professions médicales et paramédicales sont d'ores et déjà soumis à une obligation de vaccination qui varie en fonction de leur lieu d'exercice et de la nature de leurs activités.

Dans cet esprit et au regard du contexte, le ministre des solidarités et de la santé appelait dernièrement à la vaccination de tous les soignants contre la covid-19, tout comme le Conseil de l'ordre des médecins.

Selon l'Académie nationale de médecine, la pandémie que nous vivons a provoqué la crise sanitaire et économique la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale et a entraîné une hausse sans précédent des infections nosocomiales.

Le devoir d'exemplarité s'impose. Cette exemplarité agira positivement sur la confiance des Français dans la vaccination, tout en confortant leur reconnaissance envers une corporation qui n'a jamais failli.

Alors que les Français sont une nouvelle fois soumis à un confinement, que compte faire le Gouvernement concernant la vaccination insuffisante des soignants, dans un contexte qui s'est lourdement aggravé et où vacciner est notre priorité ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles publiée le 08/04/2021

Réponse apportée en séance publique le 07/04/2021

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles.

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles. Madame la sénatrice, je partage assez largement vos propos, notamment la nécessité impérieuse pour nos soignants d'accéder à la vaccination, qui leur est effectivement proposée de façon prioritaire.

Avant de vous répondre sur cette question spécifique, permettez-moi de profiter de ce moment pour vous apporter quelques éléments d'information concernant la stratégie vaccinale globale de notre pays – il n'en a pas encore été question aujourd'hui.

Notre campagne de vaccination s'accélère. Contrairement à ce qu'un député que vous connaissez bien a affirmé, la France n'est pas en retard.

M. Philippe Dallier. Elle n'est pas très en avance non plus… (Sourires.)

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État. En ce moment, nous vaccinons davantage que l'Espagne ou l'Italie, mais c'est aussi le cas par rapport à l'Allemagne, pays avec lequel nous aimons bien nous comparer… (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.)

La semaine dernière, près de 2 millions de nos concitoyens ont été vaccinés et nous atteindrons, avec un peu d'avance sur nos prévisions de la fin du mois d'avril, l'objectif de 10 millions. En outre, les objectifs de faire bénéficier de la vaccination 20 millions de personnes d'ici à mi-mai et 30 millions d'ici à mi-juin sont confirmés.

Il est aujourd'hui possible de se faire vacciner de l'officine au stade, puisque des vaccinodromes ont été ouverts.

Notre stratégie vaccinale repose sur deux publics prioritaires : d'une part, les personnes les plus fragiles ; d'autre part, les professionnels de santé les plus exposés au virus, notamment ceux qui travaillent en Ehpad.

À ce jour, 60 % des personnes qui travaillent dans un Ehpad ont été vaccinées et, comme vous, j'appelle toutes les personnes concernées à le faire.

De même, les professionnels de santé sont plus de 60 % à avoir été vaccinés et il est de la responsabilité de chacun d'entre eux de le faire afin que les plus fragiles soient protégés et que nous sortions de cette crise le plus rapidement possible.

M. le président. La parole est à Mme Patricia Demas, pour la réplique.

Mme Patricia Demas. Monsieur le secrétaire d'État, vous ne répondez pas à ma question et je vous avoue ne pas comprendre votre frilosité. Mon interrogation était pourtant claire et simple : au regard de la pandémie galopante, le Gouvernement compte-t-il s'engager pour rendre la vaccination des soignants obligatoire ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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