Question de M. FICHET Jean-Luc (Finistère - SER) publiée le 15/04/2021

Question posée en séance publique le 14/04/2021

M. le président. La parole est à M. Jean-Luc Fichet, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

M. Jean-Luc Fichet. Ma question s'adresse à Mme la ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie.

De nombreux professionnels nous alertent sur les souffrances psychologiques et psychiques éprouvées par un grand nombre d'enfants et d'adolescents dans notre pays.

Ces jeunes subissent en effet de plein fouet les effets directs et indirects de la crise sanitaire, ceux-ci s'ajoutant parfois à un contexte familial déjà difficile ou qui s'est détérioré à la suite des périodes de confinement.

Face à cette situation préoccupante, nous constatons l'impossibilité actuelle de répondre aux nombreuses situations de détresse, faute des moyens suffisants pour faire face à l'augmentation des demandes : centres médico-psychologiques saturés, pénurie de lits d'hospitalisation à temps complet, manque d'effectifs de pédopsychiatres, la liste des carences s'allonge et inquiète.

L'ensemble de ces insuffisances structurelles entraîne une discontinuité, voire de graves défaillances dans les prises en charge individuelles, laissant les professionnels sociaux et médico-sociaux bien seuls face à des situations qui nécessitent pourtant un accompagnement renforcé et, surtout, pluridisciplinaire.

Madame la ministre, chaque jour, nous voyons de nouvelles formes de souffrances psychiques se développer chez des enfants et adolescents de plus en plus jeunes : violences, addictions, tentatives de suicide…

Le risque de nouveaux passages à l'acte ne cesse de s'amplifier. Quelles mesures concrètes et urgentes le Gouvernement compte-t-il appliquer pour parer à cette détresse grandissante de nos jeunes, en particulier pour les plus fragiles d'entre eux ? (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)


Réponse du Ministère auprès du ministre des solidarités et de la santé - Autonomie publiée le 15/04/2021

Réponse apportée en séance publique le 14/04/2021

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'autonomie.

Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie. Monsieur le sénateur Jean-Luc Fichet, la psychiatrie infantile, vous le savez, souffre de difficultés structurelles bien connues depuis de nombreuses années.

Elles ne datent malheureusement ni de cette mandature ni même de la crise sanitaire. (Mme Laurence Rossignol proteste.) Les départs à la retraite des effectifs médicaux spécialisés et l'augmentation sensible de la demande de soins ont suscité des situations de saturation, exacerbées par la crise sanitaire en cours.

C'est un enjeu qui préoccupe pleinement le Gouvernement. Si peu de données consolidées existent, nombre de signes nous alertent : troubles du sommeil, dépressions et tentatives de suicide, que vous évoquiez.

Les pouvoirs publics sont pleinement mobilisés autour de Franck Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, et d'Adrien Taquet, secrétaire d'État, qui sont en contact permanent avec les professionnels médico-sociaux pour développer les mesures adaptées.

Je tiens d'ailleurs à rendre hommage à ces personnels, notamment les éducateurs spécialisés. Nous avons réaffirmé, dans la stratégie nationale de santé, au travers de la feuille de route santé mentale et psychiatrie, toute l'attention portée notamment à la pédopsychiatrie, qu'il s'agisse des enfants ou des adolescents.

Le 14 janvier dernier, le Président de la République s'est entretenu de cette dégradation avec les pédopsychiatres.

Mme Marie-Pierre de La Gontrie. Nous voilà rassurés ! (Sourires sur les travées du groupe SER.)

Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée. Le constat a été dressé d'une forte pression et d'une hausse moyenne de 40 % des recours aux urgences pour troubles du comportement. Il a conduit à maintenir ouvertes les écoles et les structures de la petite enfance.

Le docteur Angèle Consoli, pédopsychiatre à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, a été nommée au Conseil scientifique pour assurer la prise en compte de l'impact des mesures sur les enfants.

Cette après-midi, le chef de l'État se rendra à Reims, accompagné du ministre Olivier Véran et du secrétaire d'État Adrien Taquet, au service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, pour échanger avec les familles et les professionnels, afin de recueillir leur retour d'expérience.

Ce déplacement permettra également de revenir sur les chantiers en cours pour répondre à l'urgence, mais aussi, de manière structurelle, aux attentes de ce secteur clé.

Mme Laurence Rossignol. Formidable !

M. Bernard Jomier. Quel discours creux !

M. le président. La parole est à M. Jean-Luc Fichet, pour la réplique.

M. Jean-Luc Fichet. Malheureusement, madame la ministre, je crains que vous n'ayez pas répondu à ma question. Nous sommes face à un secteur en grande souffrance.

Je sais que le Président de la République visite, cette après-midi, un établissement de pédopsychiatrie. J'espère qu'il prendra conscience de l'urgence à agir, car la souffrance est grande chez nos jeunes, y compris ceux qui rencontrent des difficultés sociales et, parfois, physiques. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

Mme Laurence Rossignol. Très bien !

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