Question de M. BRISSON Max (Pyrénées-Atlantiques - Les Républicains) publiée le 06/05/2021

M. Max Brisson appelle l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports, à propos de l'avenir réservé aux trains de nuit, et plus particulièrement du rétablissement de la liaison traditionnellement dénommée la « Palombe bleue ».

Les trains de nuit sont des options de transport intéressantes, disposant d'un bilan carbone quinze fois moins important que l'avion et proposant un coût unitaire par passager largement inférieur à l'avion ou au TGV. Ils permettent d'allier vertus écologiques et valorisation du transport ferroviaire. Toutefois, ils se doivent de répondre aux exigences de la clientèle par une offre de services, un confort minimum et une grille d'horaires stricte, respectant un départ en soirée et une arrivée matinale. Correctement employés sur un tracé pertinent, les trains de nuit représentent de véritables atouts pour la politique de mobilité nationale.

Malgré ces vertus, l'État a procédé à la suppression de nombreuses liaisons de trains de nuit, dont la ligne Toulouse-Tarbes-Hendaye en 2017. Cette décision avait été justifiée par un constat simple : les trains de nuit étaient « vides et déficitaires ». Pourtant, ces allégations ont été partiellement démenties en 2019 par l'autorité de régulation des transports (ART) qui a reconnu que le taux d'occupation des trains de nuit en 2015 était supérieur à celui de la moyenne de l'activité « Intercités », avec 47 %, et que la ligne Paris-Hendaye était l'une des plus performantes, avec un taux de 53 %.

Dans le cadre du plan de relance pour redresser l'économie et bâtir « la France de demain », la SNCF a été dotée de 100 millions d'euros en faveur de la relance des trains de nuit Paris-Nice et Paris-Toulouse-Tarbes. Par cette demande de relance, l'autorité organisatrice de transport (AOT) a exclu la desserte du Sud-Landes et des Pyrénées-Atlantiques, ne la considérant qu'en période estivale. La « Palombe bleue » ne devrait pas revoir le jour sur son tracé historique. Jusqu'en 2010, elle empruntait la ligne Paris-Bordeaux-Dax avec sept voitures vers Bayonne-Hendaye-Irun et six voitures en direction de Pau-Lourdes-Tarbes. Dès 2011, son itinéraire a été modifié via Toulouse et Tarbes, augmentant le temps de trajet et n'apportant plus les avantages d'un train de nuit.

Ce changement d'itinéraire a alors provoqué une baisse de fréquentation, aboutissant à la suppression de la prolongation de Toulouse vers Tarbes et Hendaye. Pourtant, le succès de la « Palombe bleue » reposait sur son itinéraire historique qui permettait à ses usagers d'arriver suffisamment tôt à destination pour bénéficier d'une journée sur place et d'éviter de renchérir le coût du déplacement par l'obligation d'un hébergement ; ce tracé et ces horaires favorisaient entre autres une bonne connexion avec le réseau ferré espagnol. Aussi l'hypothèse d'une ligne via Toulouse et Tarbes représenterait un temps de parcours et une desserte à des horaires qui la rendraint nécessairement inadaptée.

En outre, la volonté politique des acteurs locaux de rétablir la « Palombe bleue » sur son tracé originel s'inscrit dans la continuité du maillage territorial. Les Landes, le Béarn et le Pays Basque ne sont pas de simples territoires touristiques, mais bien des pôles économiques diversifiés et à forte dynamique.

Aussi, il l'interroge sur les modalités de la consultation des acteurs locaux qu'il entend mener pour rétablir une liaison régulière par train de nuit à destination des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, et sur les raisons précises qui l'ont conduit à privilégier jusqu'à présent le tracé via Limoges et Toulouse.

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Transmise au Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires


La question est caduque

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