Question de M. PIEDNOIR Stéphane (Maine-et-Loire - Les Républicains) publiée le 17/06/2021

Question posée en séance publique le 16/06/2021

M. le président. La parole est à M. Stéphane Piednoir, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Stéphane Piednoir. Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, les élèves de terminale abordent aujourd'hui les épreuves du baccalauréat dans sa nouvelle version.

Toutefois, bon nombre d'entre eux sont plutôt angoissés par leur avenir, par les études qui les attendent, au moment où s'ouvre la phase complémentaire d'admission sur la plateforme Parcoursup pour les quelque 168 000 candidats qui n'ont toujours pas de proposition d'affectation.

Les modalités d'enseignement très singulières qui ont prévalu cette année au lycée ont semble-t-il orienté davantage qu'à l'ordinaire les candidats vers des filières sélectives ; le nombre d'inscriptions en classes préparatoires a par exemple augmenté de 28 %.

Parallèlement, la demande de bienveillance du ministre Blanquer a été entendue assez largement, et même au-delà du raisonnable, puisque certains professeurs confient avoir très grandement surnoté dans le cadre du contrôle continu, qui pèse si lourdement cette année.

Résultat : de très bons élèves, dont le dossier est excellent, se retrouvent sans aucune proposition d'affectation, ce qui crée une forme de suspicion quant à la transparence du processus de sélection et d'admission.

Ces bons élèves, à qui la République promettait de récompenser le mérite et le travail, sont totalement désemparés face à cette situation qu'ils estiment évidemment injuste.

Madame la ministre de l'enseignement supérieur, ma question intéresse autant les candidats que leurs familles : les critères académiques sont-ils toujours prépondérants dans les processus d'admission Parcoursup ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)


Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 17/06/2021

Réponse apportée en séance publique le 16/06/2021

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.

Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Monsieur le sénateur Piednoir, permettez-moi de tirer profit de votre question pour revenir sur l'avancée de cette procédure et, avant toute chose, pour souhaiter bonne chance à tous les jeunes qui vont passer le baccalauréat cette année.

Vous mentionnez le cas de très bons profils qui n'auraient pas obtenu les propositions de leur choix.

Il me semble important de le répéter, depuis le 27 mai tous les candidats qui n'ont fait de demandes que dans des filières sélectives et qui n'ont obtenu aucune réponse ont été rappelés individuellement et accompagnés, afin qu'ils puissent trouver, alors que commence justement la procédure complémentaire, la formation qui les intéresse parmi tous – je dis bien tous – les établissements, y compris les plus sélectifs, sur l'ensemble de notre territoire. Je salue à cette occasion le travail formidable accompli par les services et par les équipes.

Pour ce qui concerne les critères, ils sont publics et affichés depuis 2020, vous le savez. Chaque année, les établissements publient dans un rapport les critères qui ont été utilisés, et chaque jeune peut avoir accès aux motifs qui ont présidé aux choix qui ont été faits pour lui personnellement.

Permettez-moi également de partager avec le Sénat un certain nombre de chiffres qui me paraissent intéressants ; ils montrent que cette procédure nous permet d'en finir avec l'autocensure et de renforcer, ce que vous souhaitez tous ici, la reconnaissance du mérite : 91,7 % des lycéens qui préparent le bac général ont reçu une proposition ; cette proportion monte à 93 % parmi les lycéens boursiers qui préparent le bac général, soit un point de plus.

Il faut saluer tous ces jeunes qui ont osé faire des demandes cette année. Dans notre pays, la reconnaissance du mérite est vraiment une réalité ; j'en suis très fière. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à M. Stéphane Piednoir, pour la réplique.

M. Stéphane Piednoir. Une mission d'expertise a été récemment confiée à l'inspection générale de l'éducation nationale, afin que celle-ci effectue le suivi des vœux Parcoursup pour la session 2021.

La lettre de mission, qui a été signée de votre main, madame la ministre, demande qu'une attention toute particulière soit apportée « à la manière dont ces formations veillent à conserver dans leurs classements une diversité de profils, ainsi qu'aux efforts qu'elles feront en matière d'ouverture sociale et d'équilibre de genre ».

Mme Sophie Primas. Oh là là !

M. Stéphane Piednoir. Cela ne peut que nous interroger, madame la ministre. Si ces critères sont intégrés aux algorithmes locaux, il serait bon que les candidats, leurs familles et, pourquoi pas, la représentation nationale en soient informés. (Très bien ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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