Question de M. MICHAU Jean-Jacques (Ariège - SER) publiée le 23/12/2021

M. Jean-Jacques Michau attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur la situation des conseillers pédagogiques qui interviennent au sein des circonscriptions de l'éducation nationale ou auprès des DASEN (directeur académique des services de l'éducation nationale) dans le champ de l'accompagnement et de la formation des professeurs des écoles et qui participent activement à la mise en œuvre de la politique éducative nationale.

Ainsi, même si le Gouvernement se plaît à rappeler que les formateurs du premier degré sont les chevilles ouvrières de la mise en œuvre des différentes réformes, il convient de se rendre à l'évidence : les missions des conseillers pédagogiques et plus généralement des formateurs du premier degré sont de moins en moins motivantes et attractives.
En effet, depuis plusieurs années déjà, nous observons un désintérêt grandissant pour cette fonction. Ceci s'explique sans doute d'une part par une charge de travail croissante notamment due à une accumulation de tâches dont beaucoup administratives et à la mise en œuvre d'un ambitieux plan de formation national continu des professeurs des écoles, en français et en mathématiques. D'autre part, le manque d'attractivité de la fonction au plan financier est un frein supplémentaire.
De plus, il faut ajouter à cela que de nouvelles missions sont apparues au sein des équipes de circonscriptions, celles de coordonnateurs ou d'enseignants référents, assorties d'indemnités spécifiques. On peut voir là un frein supplémentaire à l'attrait de la fonction de conseiller pédagogique.
Face à cette situation, les personnels enseignants se détournent des missions de formateurs du premier degré, beaucoup invoquant une qualité de vie au travail dégradée, allant parfois jusqu'à un mal-être professionnel. Aussi est-il regrettable de constater le nombre croissant de postes de conseillers pédagogiques vacants ou occupés à titre provisoire par des non titulaires du CAFIPEMF (certificat d'aptitude aux fonctions d'instituteur ou de professeur des écoles maître formateur). En conséquence, on peut craindre que leur action auprès des enseignants du premier degré ne soit pas tout à fait celle qui, par suite, promeut la meilleure réussite des élèves.
Force est de constater que la plus ancienne fonction au sein de toute équipe de circonscription, celle de conseiller pédagogique, n'a pas bénéficié, au fil du temps, d'une reconnaissance financière suffisante permettant de freiner ce désintérêt.
Certes, une mince compensation indemnitaire a été annoncée pour janvier 2022 au bénéfice des conseillers pédagogiques. Au-delà du fait qu'elle ne permettra pas de compenser la baisse de rémunération cumulée depuis de nombreuses années, il reste une incertitude sur le fait de savoir si les conseillers pédagogiques qui exercent une mission départementale ou pour l'éducation physique et sportive seront concernés par ce versement. Le contraire ne serait à l'évidence ni compréhensible, ni compris.
Alerté par l'association nationale des conseillers pédagogiques et autres formateurs (ANCP&AF), il demande quels moyens seront engagés pour ancrer la place centrale occupée par les conseillers pédagogiques du premier degré dans le bon fonctionnement du système éducatif, repoussant ainsi la perspective de plus en plus fréquente de voir certains enseignants, pourtant expérimentés et diplômés es qualité, renoncer aux missions de conseiller pédagogique ou s'en détourner.
Il souhaite également connaître les mesures envisagées pour favoriser le recrutement de nouveaux conseillers pédagogiques tant du point de vue de leurs conditions de travail que de leur nécessaire valorisation financière.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse


La question est caduque

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