Question de M. LAFON Laurent (Val-de-Marne - UC) publiée le 20/01/2022

M. Laurent Lafon interroge M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports, quant aux difficultés importantes de circulation qui touchent la commune de Rungis.

Cette commune, véritable poumon économique du Val-de-Marne avec près de 35 000 emplois pour 5 700 habitants, entourée par le marché de Rungis, impénétrable, ainsi que par les autoroutes A86, A10 et A106, totalement saturées et non connectées entre elles, ne peut plus supporter, aussi bien pour ses habitants que pour ceux qui y travaillent, des flux supplémentaires.

En effet, sans que les ­embouteillages ­ne ­soient ­dus ­aux Rungissois ­sortant ­de ­la ­ville, ­mais ­bien ­plutôt ­à ­la ­multiplicité ­des ­axes­ convergeant vers elle, les véhicules s'engouffrent pour se déverser en des points d'étranglement, spécifiquement les carrefours de l'Europe et de la République.

Le maire de Rungis œuvre depuis plus d'un an sur ce dossier complexe, mettant inlassablement en relation les décideurs et cherchant les financements adéquats à la résolution de ce problème. La commune n'agit pas seule. Elle s'engage aux côtés du président du conseil départemental, de la première adjointe de Rungis et vice-présidente du département, des élus des communes voisines et des principaux acteurs économiques pour étudier les­ différents­ scénarios ­qui ­fluidifieront­ le ­trafic ­de­ manière ­globale.

L'action stratégique et la volonté des élus locaux d'aboutir à une solution pérenne sont bien réels. Mais à la vue des très nombreux projets des entreprises, qui souhaitent construire ou agrandir leurs locaux sur la commune, elles ne sauraient se suffirent à elle même.

À constructions nouvelles, infrastructures de transport nouvelles s'imposent !

Outre la réalisation des bretelles de délestage en amont et en aval, les solutions pour résoudre cette questions sont multiples, réalistes et finançables. Il lui demande s'il compte s'engager aux côtés des acteurs de terrain pour agir sur la fluidité des axes routiers qui touchent la commune de Rungis.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargé de la biodiversité publiée le 26/01/2022

Réponse apportée en séance publique le 25/01/2022

M. le président. La parole est à M. Laurent Lafon, auteur de la question n° 2083, adressée à M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports.

M. Laurent Lafon. Madame la secrétaire d'État, ma question porte sur les importantes difficultés de circulation rencontrées dans la commune de Rungis.

Cette ville, véritable poumon économique de notre département du Val-de-Marne et, plus largement, de l'ensemble de la région Île-de-France, avec près de 35 000 emplois pour 5 700 habitants, entourée par le marché international de Rungis, impénétrable, ainsi que par les autoroutes A86, A10 et A106, saturées et non connectées entre elles, ne peut plus supporter, aussi bien pour ses habitants que pour ceux qui y travaillent, de flux de circulation supplémentaires compte tenu de la voirie existante.

Or il existe actuellement de nombreux projets économiques autour de Rungis, qui présentent tous un réel intérêt : je pense à la création de 170 000 mètres carrés d'entrepôts au niveau du marché d'intérêt national (MIN), à l'installation d'un nouveau siège des douanes et d'un hôtel à l'entrée de la Sogaris, ou encore à l'arrivée du plus gros logisticien mondial à l'entrée du MIN, avec 600 emplois à la clé.

À construction nouvelle une infrastructure de transport nouvelle s'impose.

Les embouteillages actuels ne sont pas dus aux Rungissois sortant de la ville, mais bien plutôt à la multiplicité des axes convergeant vers elle, notamment au niveau de deux carrefours, celui de l'Europe et celui de la République. Ces deux carrefours ne sont pas du ressort de la commune. Or ils impliquent, pour résorber les bouchons, que l'on crée des voies de délestage en amont et en aval.

Des solutions existent. Par exemple, on pourrait créer une voie de contournement, via la voie des Avernais au sud, ou une bretelle d'accès de Rungis vers Paris sur l'A106, comme il en existe une dans l'autre sens.

Bruno Marcillaud, maire de Rungis, travaille depuis son élection sur ce dossier complexe, en mettant en relation les décideurs et en cherchant les financements idoines. Le conseil départemental s'est d'ores et déjà engagé à réaliser des études et à trouver des solutions. Les villes voisines sont elles aussi associées à la démarche. Des pistes ont aussi été évoquées avec Mme Sophie Thibault, préfète du Val-de-Marne.

Néanmoins, pour l'heure, aucune solution n'a été entérinée, et ce, alors même que les projets économiques sont là.

Ma question est simple, madame la secrétaire d'État : comment l'État compte-t-il s'engager aux côtés des acteurs de terrain pour agir sur la fluidité des axes routiers qui entourent la ville de Rungis ?

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Bérangère Abba, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargée de la biodiversité. Monsieur le sénateur Lafon, Rungis est effectivement le véritable poumon économique du Val-de-Marne, et plus largement de l'Île-de-France.

C'est pourquoi nous devons nous mobiliser au sujet des difficultés de circulation qui l'affectent, que tout le monde constate et subit.

La commune est un pôle d'échange national et international, qui draine aussi une circulation et des flux régionaux et locaux très importants.

L'État reconnaît le besoin que vous mentionnez d'améliorer autant que possible la fluidité de la circulation : il s'agit vraiment d'un enjeu partagé.

Au niveau national, nous avons déjà conduit un certain nombre d'actions.

Tout d'abord, nous nous sommes résolument engagés à développer le report modal – à cet égard, nous pouvons tous nous réjouir de la remise en service du train des primeurs, ce fameux Perpignan-Rungis, qui est une première réponse pour réduire le nombre de poids lourds.

D'autres projets suivront : je pense évidemment au projet de transport combiné avec le marché international de Rungis, en cours de développement.

Au niveau local, vous l'avez évoqué, monsieur le sénateur, les services de l'État travaillent étroitement avec les collectivités.

À la mi-décembre, la préfète du Val-de-Marne a reçu le maire de Rungis. Il a été convenu que cette problématique pourrait être traitée dans le cadre du projet partenarial d'aménagement d'Orly. Cette réunion a été l'occasion, non seulement de discuter des flux de circulation autour de Rungis, mais surtout de montrer la volonté de l'État d'accompagner la commune et l'ensemble des partenaires locaux dans ces réflexions.

Il est important que ce dialogue étroit se poursuive dans les semaines qui viennent.

Je vous le redis, vous pouvez compter sur la mobilisation des services de l'État aux côtés des collectivités pour améliorer cette situation et remédier aux difficultés de trafic autour de Rungis.

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