Question de M. PATRIAT François (Côte-d'Or - RDPI) publiée le 20/01/2022

Question posée en séance publique le 19/01/2022

M. le président. La parole est à M. François Patriat, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

Plusieurs sénateurs du groupe Les Républicains. Allô !

M. François Patriat. Monsieur le Premier ministre, la violence de la crise sanitaire que nous connaissons ne, doit en aucun cas, nous écarter de l'impératif économique qui doit être le nôtre, celui de la réindustrialisation de notre pays.

Entre 2017 et 2021, la France a maintenu ou créé 140 000 emplois autour de projets qui font de l'attractivité de la France un élément indispensable aujourd'hui.

M. Marc-Philippe Daubresse. Un plaidoyer pro patria ! (Marques d'ironie sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. François Patriat. Si Business France considère que la France est devenue le pays européen le plus attractif dans le domaine de l'emploi – notre pays se classe même devant le Royaume-Uni –, il nous faut cependant reconnaître qu'il s'agit d'une situation que nous n'aurions pas imaginée il y a encore quelques années.

Ce lundi s'est tenu le traditionnel sommet Choose France, événement lors duquel ont été présentés une vingtaine de projets représentant 4 milliards d'euros d'investissements pour la France dans les années à venir, et même à partir de cette année.

Ces investissements se traduiront par la création de 10 000 emplois en CDI et de 15 000 CDI intérimaires, répartis sur l'ensemble du territoire national. Une moitié d'entre eux concerneront des villes de moins de 20 000 habitants, ce qui, mes chers collègues et amis sénateurs, devrait réjouir la plupart d'entre vous, qui vous battez pour des territoires ruraux, qui sont souvent en difficulté. (Mme Sophie Primas s'exclame.)

Ces bons résultats ne sont pas dus au hasard : ils sont tout d'abord liés au savoir-faire, à la connaissance, à la technicité des entreprises françaises, qui se sont adaptées et qui restent, dans bien des domaines, reconnues internationalement.

Plusieurs sénateurs du groupe Les Républicains. La question !

M. François Patriat. Je pense à la pharmacie, à l'environnement, à la mécatronique, secteurs qui sont très importants aujourd'hui.

M. Marc-Philippe Daubresse. Ce n'est pas une question, mais une profession de foi !

M. François Patriat. Ces résultats ne sont pas le fruit du hasard, disais-je, car ils doivent être mis en regard des mesures qui ont été prises par le Gouvernement pour renforcer notre attractivité…

M. Rachid Temal. Et la question ?

Plusieurs sénateurs du groupe SER. Oui, la question !

M. François Patriat. … et notre savoir-faire, pour baisser les impôts de production et simplifier la vie des entreprises.

Plusieurs sénateurs du groupe Les Républicains. La question !

M. François Patriat. Aujourd'hui, les emplois des entreprises étrangères représentent 14 % de l'emploi total en France.

Monsieur le Premier ministre, voici ma question. (Exclamations ironiques sur les travées des groupes SER et Les Républicains.) Merci, mes chers amis ! Ma question, donc : comment le Gouvernement entend-il conforter ces acquis et rendre la France encore plus attractive qu'elle ne l'est aujourd'hui ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)


Réponse du Premier ministre publiée le 20/01/2022

Réponse apportée en séance publique le 19/01/2022

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.

M. Jean Castex, Premier ministre. Monsieur le président François Patriat, vous avez tout à fait raison… (Exclamations ironiques à droite comme à gauche.) Mesdames, messieurs les sénateurs, je suis sûr que vous vous manifestez pour vous réjouir de ces résultats !

L'attractivité d'un pays est en effet l'un des indices de sa santé économique. Vous venez de nous donner des indications très précises sur ce que Choose France avait apporté à notre pays cette année.

Avant de l'élargir, je voudrais compléter votre propos en précisant qu'entre 2017 et 2020 plus de 5 300 projets d'investissements internationaux ont permis de créer ou de maintenir 140 000 emplois en France.

Voix à gauche. Il l'a déjà dit !

M. Jean Castex, Premier ministre. C'est une excellente chose, et je pense que personne ne le contestera.

Comme vous l'avez dit – je ne peux évidemment qu'aller dans votre sens –, ces investissements concernent tous nos territoires. J'ai une cartographie, que je tiens à votre disposition, mesdames, messieurs les sénateurs : la France entière est innervée par ces projets.

Permettez-moi d'y insister : lesdits projets contribuent à la réindustrialisation de notre pays, problématique à laquelle je vous sais très attachés.

M. Jean-François Husson. C'est un peu tard !

M. Jean Castex, Premier ministre. Un peu tard, dites-vous, monsieur le sénateur ? Saviez-vous que, depuis 1980, la France perdait 50 000 emplois industriels par an ? Depuis 2017, nous avons recréé 30 000 emplois nets. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) Certes, nous n'avons pas encore réussi à compenser le nombre d'emplois qui a été détruit, mais le mouvement est enclenché.

Je précise d'ailleurs qu'en 2021 nous avons ouvert deux fois plus d'usines que nous n'en avons fermées. Ce résultat est lui aussi totalement inédit.

Illustration de la politique gouvernementale et de ses conséquences, je peux également vous dire que ces chiffres sont en ligne avec ceux de la croissance économique, la plus forte de la zone euro, avec ceux des créations d'emplois – notre pays a enregistré 575 000 créations nettes d'emplois au cours des trois premiers trimestres de 2021 –, qui n'avaient pas atteint un tel niveau depuis des années et des années. (M. Jacques Grosperrin s'exclame.)

M. Marc-Philippe Daubresse. Il n'y a pas qu'en France !

M. Jean Castex, Premier ministre. Ces chiffres sont également en ligne avec l'évolution du pouvoir d'achat, qui a augmenté. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) Créer des emplois, mesdames, messieurs les sénateurs, c'est la première mesure en faveur du pouvoir d'achat : celui-ci a augmenté de 2,2 % en 2021, alors qu'il a reculé en Allemagne.

Voilà des données concrètes !

Alors, qu'allons-nous faire, monsieur le président Patriat ? Pour poursuivre en ce sens et conforter ces résultats économiques, nous allons tout simplement continuer la politique économique et sociale que nous conduisons au service de la France et les Français ! (Applaudissements sur les travées des groupes RDPI et INDEP, ainsi que sur des travées du groupe RDSE. – M. Loïc Hervé applaudit également.)

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