Question de M. FERNIQUE Jacques (Bas-Rhin - GEST) publiée le 17/03/2022

M. Jacques Fernique appelle l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l'intérieur, chargée de la citoyenneté sur la situation vécue par la Cimade à Mayotte, qui fait face depuis le 13 décembre 2021 à des menaces et des attaques de la part d'un collectif de citoyens nommé le Collectif des citoyens 2018, soutenu par des courants d'extrême-droite.
Avec l'objectif affiché que « la Cimade quitte Mayotte », le groupe de manifestants bloque illégalement l'accès au local de l'association, empêchant donc les bénévoles et salariés de mener leurs activités, et entravant ainsi leurs missions d'accueil inconditionnel et d'accompagnement vers l'accès aux droits.
Depuis maintenant trois mois, les membres de La Cimade sont donc victimes d'actes de violence et d'intimidation, qui se traduisent chaque jour par des propos diffamants, des insultes proférées et inscrites sur des banderoles accrochées devant les locaux, des menaces, des appels à la haine et à la violence en ligne, ou encore l'obstruction de l'accès au local.
Pourtant, à Mayotte où les inégalités sociales et économiques sont très fortes, avec 77 % de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, les associations de défense des droits de l'Homme ont toute leur place et un rôle fondamental à jouer dans l'accueil et l'accompagnement des personnes vulnérables. Dans le contexte international actuel, ce sont bien les valeurs de solidarité, d'accueil et de justice sociale qu'il est essentiel de défendre.
Il est donc de la responsabilité des autorités françaises à Mayotte, à travers le préfet de Mayotte, de répondre de façon ferme aux atteintes portées à la Cimade et à ses membres. L'inaction flagrante à laquelle nous assistons ces dernières semaines est intolérable.
Suite au dépôt de plainte contre X pour diffamations publiques et menaces envers les biens et membres de leur association effectué par les salariés de La Cimade, ces derniers attendent une réaction des représentants de l'État pour garantir le respect de la liberté associative, la sécurité de leurs membres et l'accueil en toute sécurité des personnes accompagnées par l'association.
Il n'est pas acceptable que, jusqu'à ce jour, aucune opération n'ait été menée pour empêcher les graves atteintes dont sont victimes les membres de la Cimade. Il n'est pas acceptable que les autorités publiques aient refusé d'intervenir, en considérant que le risque de trouble engendré par une intervention pour disperser la manifestation serait supérieur aux troubles constatés sur place.
Il lui demande donc d'agir auprès de l'exécutif local afin qu'il assure la protection des associations de solidarité présentes à Mayotte comme celle de la Cimade, ainsi que celle des personnes qu'elles accompagnent, et qu'il garantisse le libre exercice de leurs activités.

- page 1407

Transmise au Ministère de l'intérieur


La question est caduque

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