Question de Mme FÉRAT Françoise (Marne - UC) publiée le 28/04/2022

Mme Françoise Férat interroge M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur les impacts de la guerre sur la sécurité alimentaire en Afrique.

Selon la banque mondiale, la flambée des prix du pétrole, du gaz et des denrées alimentaires devrait affecter une grande partie du continent africain en commençant par les populations pauvres des zones urbaines. La montée des cours mondiaux des matières premières, qui s'est accélérée depuis le début du conflit entre la Russie et l'Ukraine, vient s'ajouter aux autres défis économiques de la région que sont notamment le covid-19, l'inflation globale, la perturbation des chaînes d'approvisionnement et les chocs climatiques.

L'organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) s'inquiète que près de 50 millions d'Africains de plus qu'en 2019 n'aient pas assez à manger. Près de 300 millions d'Africains, soit un cinquième de la population, souffrent actuellement de malnutrition.

Elle lui demande quelle est la stratégie du Gouvernement pour contrecarrer cette crise en lien avec ses partenaires européens et mondiaux.

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Transmise au Ministère de l'Europe et des affaires étrangères


Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 30/06/2022

La France, dans le cadre de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, est bien consciente des risques multiples que fait peser le conflit en Ukraine sur l'approvisionnement en céréales et plus largement sur la sécurité alimentaire mondiale.  Les institutions européennes, la France ainsi que les autres États membres agissent de manière très active afin d'éviter une crise alimentaire mondiale. Lors du Forum humanitaire européen qui s'est tenu à Bruxelles du 21 au 23 mars, la présidente de la Commission européenne a présenté l'aide de la Commission en faveur de la sécurité alimentaire avec un budget de 2,5 milliards d'euros alloués jusqu'à 2024 pour aider les régions les plus affectées en termes d'insécurité alimentaire. Cette annonce a ensuite été détaillée dans la communication sur la sécurité alimentaire de la Commission, présentée le 23 mars, qui comporte un large éventail de mesures à la fois pour améliorer la sécurité alimentaire mondiale, mais également soutenir les agriculteurs et les consommateurs au sein de l'Union face à la hausse des prix des denrées alimentaires et des coûts des intrants tels que l'énergie et les engrais. L'UE, encouragée à cette fin par la France dans son rôle de présidente du Conseil de l'UE, a notamment pris des mesures temporaires pour permettre aux agriculteurs de l'Union de produire davantage.  Par ailleurs, lors du Conseil européen des 24 et 25 mars, le Président de la République a lancé l'initiative FARM (Food and Agricultural Resilience Mission) visant, en lien avec l'Union africaine et les institutions internationales compétentes, à répondre aux dysfonctionnements des marchés, à encourager la production, à être solidaire via un mécanisme de redistribution des volumes supplémentaires produits, et à accompagner les projets de développement facilitant l'autonomie alimentaire des pays particulièrement exposés. La France agit également au sein des instances internationales en soutenant la tenue d'une session extraordinaire du conseil de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), mais également en échangeant de manière étroite avec le Programme alimentaire mondial (PAM).  Enfin, au niveau national, une task force interministérielle a été créée pour répondre aux problématiques dans les domaines commercial, de la solidarité et de la production. La France agit ainsi pleinement, à tous les niveaux, pour faire face aux risques que fait peser l'agression russe en Ukraine sur la sécurité alimentaire mondiale.

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