Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 07/07/2022

M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur les élèves qui choisissent de partir travailler en renonçant à passer leur baccalauréat (bac) professionnel.
Des témoignages de chefs d'établissement et d'enseignants convergent pour constater, non sans inquiétude, que des élèves inscrits en bac professionnel démissionnent avant d'avoir obtenu leur diplôme. Depuis le confinement, les élèves qui se voient proposer du travail, notamment dans les secteurs en tension comme l'hôtellerie-restauration ou les services à la personne, ont tendance à choisir la rémunération immédiate.
Si l'on peut tout à fait comprendre leur désir d'autonomie, il s'avère néanmoins risqué pour eux de privilégier le court terme, car partir sans diplôme pourrait devenir source de difficultés s'ils souhaitent plus tard reprendre leurs études ou changer de secteur.
En conséquence, il lui demande si l'ampleur du phénomène a pu être mesurée et ce qu'il compte mettre en œuvre pour éviter des départs précoces, synonymes de perte de niveau de qualification, donc, à long terme, préjudiciables pour les élèves comme pour l'économie française.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 22/12/2022

La transformation de la voie professionnelle a permis d'introduire dès la rentrée 2019 plusieurs innovations pour consolider le parcours de formation des élèves de baccalauréat professionnel : tests de positionnement à l'entrée en formation, familles de métiers en seconde professionnelle, réalisation du chef d'œuvre, co-interventions entre les professeurs des enseignements généraux et les professeurs des enseignements professionnels, modules d'insertion professionnelle ou de poursuite d'études. Le phénomène de départ des élèves vers l'emploi avant la fin de l'année et l'examen a concerné, comme cela est souligné, les métiers en tension. Son ampleur réelle n'a pas été mesurée, mais le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse veille à favoriser la poursuite de la formation jusqu'au diplôme, la possession de celui-ci étant un facteur favorisant l'emploi durable. Les mesures envisagées par le Gouvernement, et en particulier la gratification des périodes de formation en milieu professionnel, peuvent permettre d'apporter une réponse à des jeunes qui interrompraient leur parcours de formation pour des raisons économiques. Le développement de l'apprentissage au sein des lycées professionnels est également de nature à favoriser des parcours de réussite. Le changement de statut d'élève à apprenti, y compris dans le même établissement, peut dans certains cas répondre au souhait des jeunes d'entrer plus rapidement dans la vie active. Si le jeune en lycée professionnel opte pour l'intégration dans un emploi sous contrat d'apprentissage ou de professionnalisation, il peut conserver son inscription à l'examen sous réserve de pouvoir justifier du temps de formation en milieu professionnel.

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