Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 07/07/2022

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur les problèmes que connaissent les viticulteurs en matière d'approvisionnement en bouteilles en verre.

En effet, sept usines ukrainiennes, filiales des deux géants du verre, Owens et Verallia, ont dû arrêter leur production du fait de la guerre sur leur territoire. À eux deux, ces groupes produisent les trois quarts des bouteilles en verre en circulation sur le marché européen et plus de la moitié de la production mondiale.

Or, ce phénomène s'additionne au retard accumulé pendant la pandémie de covid-19, qui avait ralenti les lignes de fabrication, et aux coûts qui explosent du fait de l'augmentation du prix du gaz (+ 20 % à 40 % du prix des bouteilles).

Pour nombre de producteurs, se pose alors un véritable casse-tête lors de la mise en bouteille entre augmentation du prix du verre et retards de livraison. Sans bouteille, le vin reste dans les cuves, il n'y a plus de vente et un problème de place pour la vendange suivante se fait jour…

Considérant qu'à ces difficultés, s'adjoint une hausse du prix du carton, des étiquettes, des contre-étiquettes, du papier et des capsules, de l'ordre de 25 à 50 %, il lui demande de quelle manière il entend accompagner concrètement les viticulteurs.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire publiée le 22/09/2022

La crise ukrainienne a fortement amplifié les tendances inflationnistes déjà observées depuis l'automne 2021, et ce tout particulièrement pour les intrants sur lesquels l'Ukraine est spécialisée. Le Gouvernement a été totalement mobilisé dès le début de la crise pour limiter les conséquences de l'inflation, et grâce à son action volontariste, aucune rupture majeure d'approvisionnement n'a été à déplorer. Les mesures mises en place par le Gouvernement comprennent d'une part des aides financières destinées à compenser les hausses de certains intrants (énergie, alimentation animale) ou à permettre aux entreprises en difficulté de trésorerie d'avoir accès au crédit (prêt garanti État résilience), et d'autre part une action facilitatrice pour éviter les ruptures d'approvisionnement. Cette action a notamment consisté à mobiliser le réseau du ministère chargé de l'économie en France et au sein des ambassades pour identifier et mobiliser des fournisseurs alternatifs chaque fois que possible. Dans le secteur alimentaire, les ministres respectivement chargés de l'agriculture, de l'industrie et de la consommation ont organisé à fréquence hebdomadaire des réunions avec les acteurs de la chaîne alimentaire, afin de s'assurer de la bonne application des dispositions des lois EGALIM 1 et 2, et en particulier de la répercussion des hausses des coûts de production de l'amont vers l'aval. Par ailleurs, des réunions spécifiques ont été organisées avec les acteurs des filières pour identifier précisément les risques de pénuries, fluidifier les échanges entre maillons et apporter des solutions concrètes. Le Gouvernement est pleinement conscient des difficultés successives auxquelles a été confrontée la filière viticole. Depuis 2019, il a mobilisé des moyens inédits qui viennent s'ajouter aux outils préexistants spécifiques à la filière. La filière a ainsi pleinement pu bénéficier des dispositions fiscales et sociales dans le cadre des mesures transversales destinées à pallier les conséquences économiques de la crise sanitaire, du gel d'avril 2021, ainsi que de la guerre en Ukraine.

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