Question de Mme SOLLOGOUB Nadia (Nièvre - UC) publiée le 14/07/2022

Mme Nadia Sollogoub attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports sur la situation de la ligne « trains d'équilibre du territoire » (TET) Paris-Clermont-Ferrand qui dessert la gare de Nevers dans la Nièvre. Les comités de suivi de cette ligne ont permis de mettre en exergue des faiblesses qui affectent la fluidité du trafic.
Les trains, au départ de Nevers et en direction de Paris, n'ont pas d'itinéraire alternatif (sauf à être détournés vers Saincaize/Bourges depuis Nevers ce qui occasionne une heure de trajet supplémentaire a minima) pour éviter le secteur de Moret-sur-Loing en Seine et Marne qui constitue un goulot d'étranglement. Sur ce tronçon très précisément, les installations ferroviaires peuvent permettre, en cas de besoin, la circulation d'un train en sens contraire, sous réserve d'une procédure manuelle peu performante en matière de débit. Sur ce même tronçon, les trains TET subissent le trafic des trains de banlieue qui ne peuvent pas être dépassés sauf en gare. Ces constats appellent la nécessité de procéder à des aménagements des voies à Moret-sur-Loing, notamment pour améliorer l'insertion des trains qui desservent la Nièvre.
Suite à la saturation du trafic en Gare de Lyon, les trains qui desservent la Nièvre ont, depuis de nombreuses années maintenant, la Gare de Paris-Bercy comme départ ou terminus. Face aux limites des infrastructures en place, cette gare a connu des aménagements pour permettre simultanément l'entrée et la sortie des trains. Une nouvelle amélioration du trafic serait permise et souhaitable par la création d'un saut-de-mouton, travaux réalisables sans interruption du trafic.
Ces investissements spécifiques seraient de nature à constituer des sillons de « respiration », à apporter de la souplesse et à fortement participer à la limitation du phénomène des retards en cascade qui affectent l'ensemble des trains qui circulent sur cette ligne. En conséquence, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer si ces travaux sont programmés et à quelle échéance.

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Réponse du Ministère auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville et du logement publiée le 15/02/2023

Réponse apportée en séance publique le 14/02/2023

Mme le président. La parole est à Mme Nadia Sollogoub, auteur de la question n° 46, adressée à M. le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports.

Mme Nadia Sollogoub. Monsieur le ministre, j'appelle votre attention sur la situation de la ligne « trains d'équilibre du territoire » (TET) Paris-Clermont-Ferrand, qui dessert la gare de Nevers, dans la Nièvre.

Les trains au départ de Nevers et en direction de Paris n'ont pas d'itinéraire de substitution, sauf à être détournés vers Saincaize depuis Nevers, ce qui occasionne une heure de trajet supplémentaire a minima, pour éviter le secteur de Moret-sur-Loing, en Seine-et-Marne, qui constitue un véritable goulet d'étranglement.

Sur ce tronçon très précisément, les installations ferroviaires peuvent permettre, en cas de besoin, la circulation d'un train en sens contraire, sous réserve d'une procédure manuelle peu performante en matière de débit.

Sur ce même tronçon, les trains TET subissent le trafic des trains de banlieue, qui ne peuvent être dépassés, sauf lorsqu'ils sont en gare.

Ces constats appellent la nécessité de procéder à des aménagements de voies à Moret-sur-Loing, notamment pour améliorer l'insertion des trains qui desservent la Nièvre.

Par ailleurs, en raison de la saturation du trafic en gare de Lyon, les trains qui desservent la Nièvre ont depuis de nombreuses années maintenant comme gare de départ ou terminus la gare de Paris-Bercy.

Face aux limites des infrastructures existantes, une amélioration du trafic serait souhaitable par la création d'un saut-de-mouton.

Ces travaux, réalisables sans interruption du trafic, seraient de nature à limiter fortement le phénomène des retards en cascade, qui affecte l'ensemble des trains circulant sur cette ligne.

Mme le président. La parole est à M. le ministre délégué.

M. Olivier Klein, ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville et du logement. Madame la sénatrice Nadia Sollogoub, je vous confirme que la modernisation de la ligne Paris-Clermont-Ferrand fait partie des réalisations prioritaires de l'État en matière de modernisation de lignes existantes.

En plus du comité de suivi annuel, le ministre des transports a ainsi lancé le 15 septembre dernier un groupe de travail pour suivre l'amélioration de la qualité de service sur cette ligne.

L'infrastructure de la ligne fait l'objet, depuis plusieurs années, d'investissements importants dans le cadre du schéma directeur de la ligne approuvé par l'État.

En premier lieu, un programme de régénération de l'axe, pour lequel SNCF Réseau investira 760 millions d'euros jusqu'en 2025 est lancé : la trajectoire prévisionnelle est aujourd'hui tenue, malgré la crise sanitaire.

Par ailleurs, un programme de modernisation à hauteur de 130 millions d'euros, cofinancé par l'État et la région Auvergne-Rhône-Alpes, est en préparation.

Enfin, le schéma directeur prévoit également l'arrivée de nouveaux matériels roulants, qui représentent un investissement de 250 millions d'euros pour les rames qui circuleront sur cette ligne.

Ces investissements permettront une amélioration de la robustesse d'exploitation sur l'ensemble de la ligne Paris-Clermont-Ferrand, y compris pour la desserte de la Nièvre.

Comme vous le savez, la programmation pluriannuelle des investissements dans le domaine des transports est en cours d'actualisation. Le rapport du Conseil d'orientation des infrastructures, préparé à cet effet, sera prochainement remis à Mme la Première ministre.

Le financement et les conditions de poursuite des études jusqu'à l'enquête publique pourront être discutés avec les cofinanceurs du projet, en particulier la région d'Île-de-France.

Mme le président. La parole est à Mme Nadia Sollogoub, pour la réplique.

Mme Nadia Sollogoub. Monsieur le ministre, j'ai connaissance des travaux qui sont prévus.

Vous évoquez le changement des rames ; je vous parle quant à moi de la saturation de la ligne, d'autant plus que des trains express régionaux (TER) desservent également la ligne Cosne-Paris.

Dans la Nièvre, les usagers qui font tous les jours le trajet vers Paris depuis Cosne ou Nevers sont excédés. Les dysfonctionnements sont maintenant quotidiens et la situation devient totalement insupportable. Il faut absolument en tenir compte ! (M. le ministre délégué acquiesce.)

Ces personnes n'ont d'autre solution à présent que de prendre la voiture. Finalement, les trains d'équilibre du territoire sont des trains déséquilibrés, qui déséquilibrent nos territoires !

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