Question de M. MIZZON Jean-Marie (Moselle - UC) publiée le 14/07/2022

M. Jean-Marie Mizzon interroge M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur la mission qu'il entend confier à l'Éducation nationale.
Jusqu'à ce jour, une personnalité politique expérimentée ou un fin connaisseur du monde éducatif présidait aux destinées du ministère de l'éducation nationale.
Dans un cas comme dans l'autre, immanquablement, des réformes suivaient l'arrivée du nouveau ministre.
La mission première, et ce depuis Jules Ferry, est cependant toujours restée la même : savoir lire, écrire et compter demeurent les fondamentaux sur lesquels reposent la formation offerte aux élèves de l'école primaire, développée au collège et, enfin, approfondie au lycée. Afin que tous les enfants aient les mêmes chances, les programmes sont en outre, et depuis des décennies, nationaux.
L'arrivée d'un universitaire, donc d'un enseignant du supérieur qui plus est dans le domaine spécifique des sciences politiques, spécialiste de la question particulière de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités, semblerait vouloir ouvrir un nouveau chapitre.
Fruit d'une consultation, ce dernier comporterait la construction d'une réflexion commune avec le corps enseignant qui souhaite, d'ores et déjà, évoquer les conditions de la prochaine rentrée, la crise du recrutement, la réintroduction des mathématiques dans le tronc commun au lycée ou encore la revalorisation du métier de professeur.
Il viserait surtout à engager une réflexion sur les finalités de notre système éducatif.
Aussi, il lui demande de préciser quelle est, à son sens, la mission de l'éducation nationale.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 13/07/2023

La relation singulière entre l'École et la République trouve son fondement dans notre contrat social : permettre à tout jeune de déployer ses pleines potentialités, quelles que soient ses origines géographiques, familiales ou sociales. Pour y parvenir, l'institution est pleinement consciente des défis actuels, qu'il s'agisse de l'attractivité du métier de professeur, de la hausse du niveau des élèves ou encore du besoin de réaffirmer le rôle de l'école comme vecteur fondamental de cohésion sociale. Pour accomplir sa mission fondamentale, le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse a donné trois boussoles à sa politique éducative : l'excellence, l'égalité et le bien-être. La première exigence reste l'élévation du niveau scolaire des élèves. La maîtrise des savoirs fondamentaux - la lecture, l'écriture, les mathématiques - conditionne la réussite scolaire et constitue ainsi l'objectif prioritaire de nos politiques éducatives. Dans cette perspective, les plans de formation en français et en mathématiques, dont l'organisation en constellations est largement saluée, seront maintenus et amplifiés. Le collège occupe une place centrale autour de la politique d'excellence, la rupture entre le CM2 et la 6e étant trop forte. Il faut donc faciliter le passage de l'école primaire au collège, en proposant des choses simples : travailler régulièrement l'orthographe, la conjugaison et la grammaire, consolider encore ou approfondir le français et les mathématiques en 6e. Au lycée, la réintroduction des mathématiques dans le tronc commun participe également de ce renforcement de l'excellence tout au long du parcours scolaire. La deuxième exigence est l'égalité des chances. Pour cela, il faut poursuivre l'objectif d'une école pleinement inclusive en engageant une nouvelle étape, pour permettre à chaque jeune en situation de handicap de trouver une place à l'école. Il s'agit également de lutter contre les assignations territoriales ou encore d'agir contre le décrochage, notamment le renforcement de l'orientation et la réforme de la voie professionnelle. Troisièmement, l'École doit être un lieu de bien-être pour les élèves mais également pour les personnels de l'Éducation nationale. Chaque élève doit se sentir accueilli, encouragé dans ses efforts et ses réussites et préservé des discours dévalorisants, de toute forme de discrimination ou de violence et du fléau du harcèlement. Par ailleurs, le développement de l'éducation artistique et culturelle et de la pratique sportive doit avoir lieu au service du plein épanouissement et de la réussite de tous les élèves, ainsi que l'engagement généralisé pour l'environnement et le développement durable. Enfin, les professeurs doivent quant à eux se sentir revalorisés, ce qui sera fait en termes de salaire à la rentrée 2023, et davantage impliqués dans leur mission via le déploiement de l'innovation pédagogique de terrain dans le cadre de la démarche du CNR Éducation "Notre école, faisons-la ensemble".

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