Question de Mme EUSTACHE-BRINIO Jacqueline (Val-d'Oise - Les Républicains) publiée le 14/07/2022

Mme Jacqueline Eustache-Brinio attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur le manque de spécialistes de gynécologie médicale dans le Val-d'Oise et sur ses conséquences sur la santé des femmes.
Suite au départ à la retraite de nombreux spécialistes et à leur non-remplacement, le nombre de gynécologues médicaux a baissé drastiquement entre 2007 et 2021. En effet, il semblerait qu'il soit passé de 1 945 à 895, soit une baisse de près de 54 %.
Le Val-d'Oise est un département très peuplé qui compte la population la plus jeune d'Île-de-France. Les centres de protection maternelle et infantile (PMI), qui offrent souvent la possibilité d'une consultation aux jeunes mères de famille, sont en diminution et les hôpitaux offrent peu de possibilités en gynécologie médicale, l'obstétrique étant leur priorité.
Les rares consultations proposées aux femmes en dehors de l'accouchement sont très engorgées, ce qui conduit à des délais d'attente de plusieurs mois. Ces délais sont notamment problématiques pour le suivi de la contraception et pour le dépistage précoce de maladies telles que le cancer du sein ou l'endométriose.
Afin de préserver la santé féminine dans le Val-d'Oise et ailleurs, elle lui demande quelles mesures il envisage de prendre pour promouvoir cette spécialité et programmer un nombre suffisant de postes d'internes en gynécologie médicale.

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Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 22/12/2022

Devant la nécessité de maintenir un nombre suffisant de gynécologues médicaux, les postes offerts à l'issue des épreuves classantes nationales ont quasiment triplé depuis 2012 (contre + 13 % toutes spécialités confondues). Au titre de la seule année 2022, 87 postes ont été ouverts et pourvus en gynécologie médicale, contre 64 en 2017 (soit une augmentation de + 35 %). Ce volume a été déterminé en lien avec l'Observatoire national de la démographie des professions de santé. Celui-ci a émis ses propositions du nombre d'internes à former, sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins locaux, tout en préservant la qualité de la formation des futurs gynécologues médicaux. Il convient de noter que l'ensemble des postes ouverts ont été pourvus depuis 2010. En Ile-de-France, 19 postes ont été ouverts et pourvus en 2022. Il convient de préciser que d'autres dispositions permettent déjà de favoriser l'accès des femmes aux soins gynécologiques.  Aussi, un grand nombre de médecins généralistes sont, par exemple, formés à la réalisation du frottis et à l'examen gynécologique médical. De même, les sages-femmes sont habilitées à suivre non seulement les femmes enceintes mais aussi celles qui ne le sont pas, dans le cadre d'un suivi régulier de la santé de la femme, notamment en matière de contraception. Par ailleurs, le Gouvernement se mobilise, par la création de divers outils, pour améliorer l'accessibilité aux soins et l'installation des professionnels dans les zones rurales ou en sous-densité médicale, à travers notamment le dispositif du contrat d'engagement de service public, allocation versée aux étudiants en santé en contrepartie d'une installation dans un territoire manquant de professionnels. Ce dispositif bénéficie notamment aux étudiants et internes en médecine souhaitant s'orienter vers l'exercice de la gynécologie médicale. Au total, depuis la mise en place du dispositif, plus de 3 300 étudiants se sont engagés.

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