Question de Mme VARAILLAS Marie-Claude (Dordogne - CRCE) publiée le 28/07/2022

Mme Marie-Claude Varaillas attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du ministre des armées et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de la jeunesse et du service national universel sur la pénurie d'animateurs pour encadrer les enfants dans les centres de loisirs cet été, contraignant les collectivités à revoir à la baisse la capacité d'accueil et à annuler des séjours en centres de vacances, faute de personnels qualifiés.

La baisse des vocations dans les métiers de l'animation dure depuis cinq ans et ne semble pas s'estomper. Au contraire, le contexte pandémique de ces deux dernières années a renforcé le phénomène puisqu'en 2020 seulement 31 000 brevets d'aptitude aux fonctions d'animateur (BAFA ) ont été délivrés, soit 12 000 de moins que l'année précédente.

Face à ce déclin, le Gouvernement présentait le 22 février 2022 25 mesures d'un plan « pour un renouveau de l'animation en accueils collectifs de mineurs" qui peinent encore aujourd'hui à convaincre puisque non financées ni programmées dans le temps pour la plupart d'entre-elles. Ainsi, le report à l'automne 2022 de l'accès à la formation BAFA dès 16 ans, permettant de capter les jeunes plus tôt et susciter des vocations, est un mauvais signal. L'aide financière censée inciter les jeunes à finaliser leur formation rapidement pour venir renforcer les équipes d'animation cet été, ne semble pas les avoir convaincu d'aller vers un métier qui comporte de plus en plus de responsabilités pour un salaire bas et un temps de travail morcelé.

Pour rendre de nouveau attractif un secteur professionnel essentiel à la sociabilisation de nos jeunes, nous devons mettre en œuvre une politique ambitieuse de revalorisation du statut d'animateur et cela passe notamment par un relèvement de l'indemnité journalière, fixée à 22,25 euros bruts par jour pour un titulaire du BAFA, et donner une meilleure visibilité aux aides pour passer le BAFA. Au-delà du salaire horaire ou journalier, ce que demandent également les animateurs, en grève le 30 juin 2022, c'est davantage de temps de travail car la profession subit massivement le temps partiel et des horaires fractionnés.

Elle lui demande donc quels moyens et mesures d'accompagnement le Gouvernement entend-il mettre en œuvre pour revaloriser les métiers de l'animation et instaurer des mesures réellement ambitieuses pour susciter de nouvelles vocations et permettre aux collectivités de recruter des animateurs formés.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des armées et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargé de la jeunesse et du service national universel publiée le 05/01/2023

Le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse est conscient des pénuries dans les métiers de l'animation. Des assises de l'animation ont établi les prinicpaux constats mentionnés par madame la députée. C'est pourquoi la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et du service national universel a réuni les acteurs du champ de l'animation autour de mesures visant à revaloriser et à promouvoir la fonction d'animateur. Un comité de filière composé des représentants des acteurs du champ des accueils collectifs de mineurs (fédérations d'éducation populaire, employeurs et salariés, État et collectivités territoriales) assure, dans la concertation et la coopération, la mise en œuvre du Plan pour un renouveau de l'animation en accueils collectifs de mineurs qui comprend 25 mesures. Le contrat d'engagement éducatif et son devenir représentent des sujets prioritaires dans le cadre des travaux du comité. Ils vont permettre aux différents acteurs du secteur de trouver les moyens d'allier revalorisation des rémunérations et préservations des équilibres économiques nécessaires à leur activité. D'ores et déjà, de manière exceptionnelle et afin de répondre à l'urgence de la situation, le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse a lancé une campagne nationale de soutien aux parcours de formation BAFA, en proposant une aide universelle exceptionnelle de 200 € au bénéfice des stagiaires en cours de formation BAFA qui s'inscriraient à une session d'approfondissement ou de qualification entre le 1er janvier et le 31 décembre 2022. Afin d'assurer le financement de cette mesure, 4 M€ ont été délégués aux recteurs de région académique. Cette délégation a permis un versement, sous forme de subvention aux organismes de formation, permettant à ces derniers de décompter 200 € du coût de chaque formation. Les montants mobilisés étant totalement consommés au 30 juin 2022, il a été procédé à une dotation complémentaire.

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