Question de M. PLA Sebastien (Aude - SER) publiée le 28/07/2022

M. Sebastien Pla attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire que les deux incendies qui ravagent la Gironde en ce mois de juillet 2022 caniculaire dépassent les records avec plus de 14 000 hectares brûlés à ce jour et la mobilisation de 1 700 soldats du feu et plusieurs bombardiers d'eau, ce, non sans rappeler les incendies dévastateurs que le département de l'Aude a connu avec ses 260 départs de feu en 2021, soit plus de 700 hectares ravagés dans l'Alaric en juillet 2021, mais aussi Fontfroide à Bizanet en août 2021, ou encore dans le massif de la Clape, faisant payer un lourd tribut aux écosystèmes.
Il estime hélas que la réflexion globale sur notre capacité à vivre avec le climat du futur en France est à ce jour à l'évidence insuffisante, car les incendies sont le symptôme d'une vague de chaleur d'intensité inédite, plus que favorable à l'expansion des flammes, tout comme les monocultures semblent favoriser l'expansion des brasiers.
Il pointe que la recherche en écologie forestière des dernières décennies a effectivement mis en évidence la vulnérabilité des monocultures d'arbres vis-à-vis des risques naturels, les feux de forêt se propageant plus facilement dans les forêts dominées par les conifères que dans les forêts mélangées associant des conifères à des essences feuillues, moins inflammables, de même que ces forêts mélangées semblent en moyenne plus résistantes aux tempêtes quand elles associent conifères et feuillus.
Il lui rappelle aussi que, lorsque des arbres différents peuplent la forêt, certains font office de pare-feu. Plus encore, cette diversité des espèces permet de conserver l'humidité des sols et évitent que la similarité des plantations offre un chemin continu aux flammes.
Sachant que les forêts représentent un important volume de carbone capté puis stocké dans les troncs des arbres, leurs racines et dans les sols, et qu'elles jouent un rôle crucial dans la régulation du climat à l'échelle planétaire, il rappelle de ses voeux à une réflexion pour rendre nos forêts plus résilientes face au réchauffement climatique, en introduisant des cultures intermédiaires avec des paysages constitués de forêts entrecoupées de champs, de vignes, de plantations d'olivier, ce, d'autant que les monocultures sont bien plus fragiles face aux dégâts provoqués par des insectes ou champignons ravageurs, qui affaiblissent eux aussi les arbres, et comportent une biodiversité beaucoup moins riche que les forêts mélangées.
Il le questionne donc sur les actions qu'il compte engager pour favoriser l'adaptation des forêts françaises au changement climatique dans les documents de planification foncière stratégique.
Il lui demande également comment il compte conduire une politique forestière capable de répondre à ce défi environnemental majeur alors que son prédécesseur confirmait, dès mars 2022, à l'office national des forêts qu'il doit maintenir une trajectoire de réduction des emplois (moins 95 équivalents temps plein par an) jusqu'en 2025 et que ce dernier doit par ailleurs engager une modération de ses dépenses de fonctionnement à hauteur de 4 M€ dès 2022.

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Transmise au Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire


En attente de réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.

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