Question de M. ALLIZARD Pascal (Calvados - Les Républicains) publiée le 04/08/2022

M. Pascal Allizard attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer à propos des inquiétudes pour la sécurité des Jeux olympiques (JO) de 2024 en France.
Il rappelle les défis immenses en matière d'organisation et de sécurité des JO, notamment au regard du programme officiel (« relais de la flamme », cérémonie d'ouverture sur la Seine...).
Ces JO qui auront lieu dans moins de deux ans suscitent des doutes grandissants quant à la capacité de la France à sécuriser un tel évènement.
En effet, la France enregistre de nombreux incidents à chaque événement public (manifestations, défilés). Le chaos au Stade de France lors de la finale de la ligue des champions, le 28 mai 2022, a donné une image de désorganisation totale des autorités à l'occasion d'un grand événement sportif international.
De plus, les forces de sécurité intérieures sont déjà soumises à de fortes tensions opérationnelles, et sur les effectifs, depuis plusieurs années ainsi qu'à des violences de plus en plus récurrentes à leur égard.
Les problématiques des capacités hospitalières ou des risques cyber devraient en outre être mieux prises en compte.
Par conséquent, alors que la Cour des comptes vient de recenser plusieurs sujets d'inquiétude dans un rapport provisoire, il souhaite connaitre les dispositions qui seront mises en place pour améliorer la sécurisation des JO, en lien avec tous les acteurs de la sécurité.

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Réponse du Ministère de l'intérieur et des outre-mer publiée le 26/01/2023

L'État, par l'intermédiaire de la délégation interministérielle aux jeux Olympiques et Paralympiques (DIJOP), et plus particulièrement le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer pour les questions de sécurité, ont engagé un important travail depuis 2018 afin de préparer les  JO 2024 dans les meilleures conditions. La concertation est étroite, à cette fin, avec les organisateurs et les autres partenaires, dont les collectivités concernées, afin d'appréhender de façon cohérente les différents enjeux et d'optimiser la mise en œuvre coordonnée des moyens. Les principaux délais de préparation sont à ce stade respectés. Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer préside, avec la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, un comité ministériel mensuel pour fixer les principales orientations des directions et services. Ce travail stratégique repose sur plusieurs groupes de travail. Tous les préfets sont également mobilisés à travers plusieurs instructions, ainsi que par l'organisation de réunions régulières en présence des ministres. Ce travail se fonde notamment sur des comités de pilotage réunissant dans les départements principalement concernés les acteurs locaux, au premier rang desquels les collectivités territoriales, et l'organisateur autour du préfet. Dans ces comités sont notamment traitées, site par site, la sécurisation de chacun d'entre eux et de leurs abords, la question du lien entre sécurité et mobilité, ainsi que les mesures préventives pour assurer la bonne gestion des différents flux et leur sécurité. Il a été également demandé aux préfets de préparer, en amont des Jeux, des plans de prévention et de lutte contre la délinquance autour des sites et lieux concernés, ainsi que dans les transports en commun. En outre, une vigilance particulière est accordée aux conditions d'accès aux sites officiels, que ce soit par accréditation ou billet, qui sera électronique. Plus globalement, un plan d'action est mis en œuvre afin de rehausser les capacités en sécurité publique et privée nécessaires pour ces évènements exceptionnels, dans un esprit de continuum de sécurité et d'innovation, afin d'optimiser le recours aux différentes ressources existantes, et qui vont monter en puissance, notamment grâce aux perspectives ouvertes par la LOPMI. Le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer prendra donc des dispositions exceptionnelles pour mobiliser tous ses moyens et échanger avec d'autres ministères pour consolider l'effort de l'État pour que ces grands évènements sportifs aient lieu dans des conditions à la fois festives et de sécurité optimale. Une attention est portée à la filière de la sécurité privée pour favoriser sa contribution à la hauteur des exigences de ces grands rendez-vous. Les initiatives prises par l'État sur le plan juridique, financier et d'activation du vivier existant des titulaires de la carte professionnelle comme d'élargissement de celui-ci, doivent venir en complément des efforts de la filière pour être plus attractive. Enfin, la planification opérationnelle prend naturellement en compte la prévention du risque terroriste, toujours élevé, et celle, particulièrement volatile, du risque lié à la cybersécurité. L'ANSSI a été chargée de la stratégie de prévention à cet égard. Concernant la cérémonie d'ouverture, en l'état actuel des informations transmises par l'organisateur, un travail intensif d'instruction est conduit sur le plan opérationnel par la préfecture de police de Paris et par la préfecture de la région Ile-de-France pour ce qui relève de son champ de compétence, sous la coordination générale du DIJOP. S'agissant enfin du village olympique, il fait l'objet d'une étude particulière des services du ministère de l'Intérieur et des Outre-mer, dans les phases de conception, de construction et de livraison à l'organisateur. Des audits de sécurité préalables ont été réalisés par les services de l'État. La sécurité des jeux Olympiques et Paralympiques 2024 est également de la responsabilité de l'organisateur, compétent notamment en matière d'accès mais aussi à l'intérieur des sites de compétition. Un protocole de répartition des responsabilités a été signé entre l'État et Paris 2024, le 12 janvier 2021 et son actualisation est prévue pour le début de l'année 2023.

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