Question de Mme DUMONT Françoise (Var - Les Républicains) publiée le 03/11/2022

Mme Françoise Dumont attire l'attention de M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires sur la détection d'une colonie de « fourmis électriques », à Toulon, dans le Var.

L'été 2022, un passionné de fourmis a découvert, dans une résidence fermée de bord de mer, à Toulon (dans le Var), un spécimen de « fourmi électrique » (wasmannia auropunctata).

Cette espèce, originaire d'Amérique du Sud, fait partie des 2 espèces de fourmis les plus problématiques, car très envahissantes. Elle est dangereuse pour l'être humain, car sa piqûre est très douloureuse, et peut provoquer des chocs anaphylactiques chez les personnes allergiques, elle l'est aussi pour les chiens et les chats, qui peuvent être piqués aux yeux et devenir aveugles.

De plus, la biodiversité locale est menacée par cette invasion, car elle s'accompagne visiblement, en permanence, d'une diminution des insectes et des invertébrés endogènes.

Sachant que la présence des « fourmis électriques » est officiellement avérée à Toulon, depuis le mois de septembre 2022 et que les États membres de l'Union européenne ont trois mois à partir de la détection d'une espèce envahissante pour établir un plan d'éradication, elle lui demande de bien vouloir lui préciser sous quel délai la France sera en mesure de mettre en place un plan d'éradication et quelles mesures le ministère entend mettre en place pour circonscrire le périmètre de sa propagation, dans l'attente de la mise en place dudit plan.

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Erratum : JO du 24/11/2022 p.5978

Transmise au Secrétariat d'État auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de l'écologie


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de l'écologie publiée le 29/12/2022

La petite fourmi de feu (Wasmannia auropunctata) vient d'être classée espèce exotique envahissante préoccupante pour l'Union européenne, depuis juillet 2022 (Règlement d'exécution (UE) 2022/1203 de la Commission du 12 juillet 2022 modifiant le règlement d'exécution (UE) 2016/1141 pour mettre à jour la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union), conformément aux risques induits par cette espèce sur la biodiversité. Cette espèce, originaire d'Amérique du Sud, est présente en France dans certains départements et collectivités d'outre-mer (Antilles, Polynésie, Nouvelle-Calédonie) où elle occasionne des impacts sur les espèces présentes (destruction de spécimens animaux) et les conditions de vie des populations (installation de colonies dans les habitations), et vient effectivement d'être récemment détectée à Toulon. Il est probable que son importation soit liée à des végétaux d'ornement, contaminés ; une dispersion secondaire peut être possible par le transport accidentel de spécimens via des végétaux, de la terre ou des aliments. La colonie de Toulon daterait a priori d'un an ; l'espèce n'a pour l'instant pas été repérée en dehors de la résidence concernée, mais il reste possible que d'autres colonies existent et n'aient pas encore été détectées. L'espèce étant tropicale, le climat de la métropole constitue un obstacle à sa dispersion et son installation ; de fait les fourmis vont plutôt privilégier les lieux habités, source de chaleur. Si son impact sur l'environnement et l'agriculture (en zone tropicale) est avéré, celui sur la santé humaine reste modéré, quelques rares cas de complications ayant été observés suite à des piqûres. La problématique de la présence de la petite fourmi de feu en métropole a été prise très au sérieux par la métropole toulonnaise, les services de l'État et les organismes de recherche : ainsi, il a été décidé lors d'une réunion récente associant le Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires (services centraux, régionaux et départementaux), la métropole Toulon-Provence-Méditerranée, l'Institut méditerranéen de biodiversité et d'écologie, le Muséum national d'Histoire naturelle, et l'Office français de la biodiversité, de mettre en place les actions suivantes : - poursuite des prospections afin de définir la zone exacte de présence de l'espèce ; - mise au point d'un protocole de lutte en s'inspirant des actions entreprises en Polynésie, via l'utilisation d'appâts toxiques ; - sensibilisation des résidents afin qu'ils évitent de disperser involontairement l'espèce. Le Muséum national d'Histoire naturelle a mis en ligne une page internet pour signaler d'éventuelles nouvelles zones envahies : https://inpn.mnhn.fr/actualites/lire/14262/aidez-nous-a-detecter-la-fourmi-electrique-wasmannia-auropunctata-en-france. Le centre de ressources sur les espèces exotiques envahissantes centralise les informations disponibles sur la gestion de l'espèce et peut être utilement repris pour communiquer : http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/wasmannia-auropunctata/

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