Question de M. BONHOMME François (Tarn-et-Garonne - Les Républicains-A) publiée le 22/12/2022

M. François Bonhomme attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur la baisse préoccupante du nombre d'agriculteurs en France. Alors que le secteur agricole est crucial et stratégique pour la souveraineté alimentaire française, le nombre d'agriculteurs ne cesse de baisser. En 2019, l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) recensait 400 000 agriculteurs et 250 000 ouvriers agricoles. La France comptait en 1986, 1,6 millions agriculteurs et 310 000 ouvriers agricoles. Le nombre d'agriculteurs à été divisé par 4 en 40 ans. De nombreux facteurs expliquent cette diminution. La population agricole est particulièrement vieillissante. De plus, les exploitants doivent bien souvent travailler jusqu'à 55 heures par semaine, y compris le week-end. Enfin, l'absence de congés annuels et le faible niveau de revenus pèsent plus encore pour expliquer le désintérêt des jeunes pour le métier d'agriculteur. Parallèlement, les dispositifs mis en place par l'État pour pallier cette absence d'attractivité et de « vocation » pour le métier d'agriculteur sont insuffisants. Les aides accordées pour l'installation de jeunes agriculteurs sont nécessaires mais ne garantissent pas la pérennité et la sécurité dans l'emploi. Ainsi, dans de nombreux cas, la reprise des terres agricoles favorise les agriculteurs déjà installés et ne permet pas toujours aux nouveaux arrivants, souvent jeunes, d'entrer dans le métier. L'agriculture est un élément essentiel de notre souveraineté et les produits qui en sont issus sont à la base de notre alimentation (légumes, fruits, viande, fromage, blé…). Elle constitue également un secteur stratégique, dans un monde toujours plus peuplé et dont le réchauffement climatique a, pour de nombreux pays, la conséquence de raréfier les terres cultivables. Certaines crises montrent à quels point l'absence de production agricole nationale peut pénaliser un pays. Pour garantir cette souveraineté alimentaire, notre production agricole doit continuer d'être quantitative, qualitative et diversifiée. Il souhaite donc savoir quelles mesures le Gouvernement compte prendre pour favoriser l'attractivité des métiers du secteur et endiguer la baisse continue du nombre d'agriculteurs en France.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire publiée le 06/04/2023

Outre les multiples défis économique, climatique, environnemental, social et sociétal auxquels l'agriculture française doit faire face, celle-ci est également confrontée à un enjeu de renouvellement générationnel fort : en 2020, la moitié des exploitations recensées en France métropolitaine sont dirigées par au moins un exploitant « senior » de 55 ans ou plus, susceptible de partir en retraite dans la décennie à venir. La question du devenir de ces exploitations est encore plus prégnante pour celles où exerce au moins un exploitant ayant dépassé 60 ans (104 000 exploitations en 2020, selon le recensement agricole 2020). Conscient de cet enjeu majeur, notamment pour la souveraineté alimentaire du pays et pour les équilibres économiques et sociaux des territoires, le Gouvernement entend conduire une politique volontariste et systémique en faveur de l'installation et de la transmission en agriculture, afin d'accélérer le renouvellement des générations. La concertation relative au pacte et au projet de loi d'orientation et d'avenir agricole, annoncée par le Président de la République le 9 septembre 2022 a été lancée le 7 décembre 2022 et traitera de la question de l'orientation des jeunes vers les métiers de l'agriculture et vers l'enseignement agricole ; celle de la formation des ces jeunes aux enjeux de demain ; la politique d'installation et de transmission ; l'adaptation au changement climatique et la transition agro-écologique grace à l'innovation et l'investissement. Pacte et loi s'inscrivent dans les objectifs stratégiques de renforcement et de reconquête de la souveraineté alimentaire française et de planification écologique de la France. Celle-ci repose par ailleurs sur d'autres politiques fondamentales qui demeurent prioritaires telles que celles axées sur la juste rémunération, l'accès à la ressource en eau ou la résilience aux aléas climatiques, sanitaires et économiques et l'optimisation de la ressource en eau. Enfin, le ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire se mobilise, avec les professionnels des secteurs concernés, pour la promotion des métiers de l'agriculture, de l'agroalimentaire, du paysage, de la forêt ou encore de l'aquaculture à travers, par exemple, une campagne de communication ambitieuse « les #EntrepreneursDuVivant ». D'autres actions à destination des jeunes visent à faire connaître la diversité des formations et des métiers du vivant. Le site internet de l'aventure du vivant (https://laventureduvivant.fr/) permet ainsi aux jeunes, et notamment aux collégiens, de s'informer, via des supports qui leurs sont familiers (facebook, instagram, youtube, snapchat), sur les formations dispensées dans l'enseignement agricole. Enfin le camion de l'aventure du vivant sillone depuis plus de deux ans les régions de France métropolitaine. Le camion est depuis le lancement de la campagne un évènement incontournable au plus près des territoires. Il comptabilise à ce jour 68 étapes et plus de 59 000 visiteurs dont 20 000 élèves.

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