Question de Mme DUMAS Catherine (Paris - Les Républicains) publiée le 05/01/2023

Mme Catherine Dumas attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur les fermetures des classes préparatoires aux grandes écoles dans les lycées.

Elle rappelle que les classes préparatoires sont essentielles pour former les étudiants vers des formations exigeantes et participent de ce fait à faire émerger les nouveaux talents nécessaires pour notre pays.

Elle s'inquiète d'un projet de réforme de la voie économique et commerciale générale qui sera mené par la direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle (DGESIP) dans les prochains mois.

Elle souligne que cette réforme conduirait à supprimer, d'ici à deux ans, plus d'une quarantaine de classes préparatoires économiques et commerciales, notamment des classes dites de « proximité ».

Elle ajoute que cette réforme aboutirait à diminuer le nombre d'heures dans toutes les matières, notamment les lettres, la philosophie et les mathématiques, alors que le niveau des élèves dans ces matières baisse de manière inquiétante au fil des années.

Elle note enfin que ce projet de réforme rendrait la filière plus sélective, empêchant ainsi un grand nombre d'étudiants boursiers et issus des milieux les plus défavorisés d'accéder à des études supérieures.

Elle souhaite par conséquent lui demander ce qu'il entend entreprendre pour éviter les fermetures des classes préparatoires aux grandes écoles dans les lycées concernés.

- page 16

Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche


Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 13/04/2023

Entre 2018 et 2021, les effectifs des classes préparatoires économiques générales (ECG) ont connu une baisse de 11,7 %, qui ne s'est pas résorbée en 2022, le taux de vacance ayant même eu tendance à augmenter entre 2021 et 2022, passant de 27,9 à 29,1 %. Près d'un tiers des parcours ECG ouverts en 2022 ne remplissent pas à plus de 50 %, et si on la compare aux autres voies de CPGE, c'est la voie ECG qui connaît le taux de remplissage le plus faible en 2022. La situation varie cependant selon les parcours : le parcours Mathématiques appliquées – Histoire-géographie-géopolitique ne remplit guère au-dessus de 60 % (61,2 %), quand le parcours Mathématiques approfondies – Économie-sociologie-histoire du monde contemporain est plus attractif, sans toutefois atteindre les 80 % de remplissage (76,7 %).  La baisse des effectifs dans la filière économique concerne essentiellement les étudiantes (respectivement - 8,1 % et - 5,5 % en 2021 et 2022, contre - 0,6 % et - 0,2 % pour les étudiants). Elle affecte prioritairement les classes préparatoires de proximité. Face à ce constat, la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, a décidé, en accord avec le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, de constituer un comité de pilotage. Ce dernier, composé des différents acteurs concernés (associations de proviseurs et de professeurs, écoles de management, opérateurs de concours, recteurs, inspecteurs généraux de l'éducation, du sport et de la recherche, direction générale de l'enseignement scolaire, direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle), est chargé d'étudier les possibles voies d'évolution ou les aménagements susceptibles de renforcer l'attractivité des classes ECG et de mobiliser des viviers d'élèves jusqu'à présent peu intéressés par la voie.  Si les propositions sur le contenu des enseignements et les horaires, en particulier de mathématiques ont emporté la conviction d'une large partie du comité, l'opposition de certains, cristallisée et exprimée par communiqués de presse, ont empêché la nécessaire sérénité à la conduite de travaux sur un sujet aussi important et sensible. Le MESR et le MENJ ont donc suspendu les discussions afin de restaurer le cadre d'un dialogue serein et efficace.  Les situations des classes préparatoires seront donc traitées au cas par cas au regard de leurs effectifs et des besoins de l'enseignement scolaire conformément au principe d'équité qui doit prévaloir dans l'ensemble du système éducatif. Le MESR et le MENJ continueront à explorer avec l'ensemble des acteurs concernés, les pistes d'améliorations pour attirer les profils les plus adaptés à ces filières.

- page 2524

Page mise à jour le