Question de Mme SOLLOGOUB Nadia (Nièvre - UC) publiée le 17/10/2024
Mme Nadia Sollogoub attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur la prise en charge financière des traitements consécutifs au cancer, et plus particulièrement sur les inégalités liées au « reste à charge » pour les patients, notamment pour les patientes atteintes d'un cancer du sein.
En France, 3,8 millions de personnes vivent avec un cancer ou en ont guéri, et plus de 380 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Bien que les patients atteints de cancer bénéficient d'une prise en charge à 100 % par la sécurité sociale sous le régime de l'affection longue durée (ALD), de nombreux coûts restent à leur charge. Ces frais incluent des médicaments non remboursés, des consultations de spécialistes, des soins de support (prothèses capillaires, soins esthétiques, activité physique adaptée, séances de kinésithérapie, suivi psychologique), ainsi que des dépassements d'honoraires, notamment pour les opérations de reconstruction mammaire et les soutiens-gorges compressifs nécessaires après ces opérations. Ils concernent également les soins de reconstruction.
Les frais liés aux soins de support, souvent indispensables, s'élèvent à des milliers d'euros, créent une pression financière insoutenable et pouvant entraîner un renoncement aux soins.
Elle souhaite savoir quelles mesures le Gouvernement envisage de mettre en oeuvre pour assurer une prise en charge financière complète et équitable de tous les traitements consécutifs à un cancer, y compris des dépenses non remboursées actuellement.
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Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins
Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 12/06/2025
Après ablation d'un sein (mammectomie) pour le traitement d'un cancer du sein, une reconstruction mammaire est possible et elle peut inclure une reconstruction du mamelon et de l'aréole (le cercle de couleur qui entoure le mamelon). La reconstruction aérolo-mamelonnaire peut être chirurgicale. Si la patiente ne souhaite pas une chirurgie, elle peut bénéficier d'un tatouage médical de l'aréole ou dermopigmentation. La dermopigmentation réparatrice, ou tatouage médical, consiste en l'insertion dans le derme d'un pigment au moyen d'aiguilles à usage unique. Ce tatouage permet de pigmenter la peau ou de corriger un défaut de coloration de celle-ci. Le mamelon est dessiné en trompe-l'oeil. La dermopigmentation médicale ou réparatrice doit être exercée par un professionnel de santé formé à la technique. Elle peut être réalisée : - au bloc opératoire par le chirurgien ou une infirmière, au moment de la reconstruction du volume du sein, sous anesthésie générale ; - ou plus tard, en ambulatoire, par une infirmière ou un dermatologue, avec ou sans anesthésie locale topique (patch ou crème anesthésiante). Il est à noter que des tatoueurs professionnels ont développé le tatouage artistique (non médical) dit en 3D avec de l'encre de tatouage pour reconstituer le mamelon. A ce jour, pour des raisons de sécurité et de qualité des soins, il n'est pas souhaitable d'élargir la prise en charge de cette technique dans des structures non habilitées, pour des tatouages réalisés par des tatoueurs n'ayant pas reçu de formation médicale. Seul le tatouage médical est donc pris en charge par l'Assurance maladie à hauteur de 125 euros par séance pour des patients affectés dans le cadre d'affections de longue durée, ce qui est le cas des femmes touchées par un cancer du sein. Dans le cadre de la stratégie décennale de lutte contre les cancers et notamment son axe « Limiter les séquelles et améliorer la qualité de vie », l'Institut national du cancer et le ministère de la santé et de la prévention travaillent à l'amélioration de cette prise en charge notamment via l'action II.6.7 (étudier les apports de la socio-esthétique en vue d'une intégration au panier de soins de support, après évaluation). Des réflexions sont ainsi en cours sur la possibilité de reconnaître la réalisation de cet acte à d'autres catégories de professionnels paramédicaux.
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