Question de Mme OLLIVIER Mathilde (Français établis hors de France - GEST) publiée le 31/10/2024

Mme Mathilde Ollivier attire l'attention de M. le ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative sur la pratique du sport à l'école et sur le dispositif des 30 minutes d'activité physique quotidienne.

Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 auront marqué les consciences collectives. L'engouement des jeunes pour cet événement montre le chemin nécessaire au renforcement de la pratique du sport dès le plus jeune âge.
Expérimenté en 2020, le programme des 30 minutes d'activité physique quotidienne à l'école est généralisé à l'ensemble des établissements scolaires depuis la rentrée de septembre 2022. Malheureusement, cette mesure est à ce jour la seule politique sportive d'héritage des Jeux visant à lutter contre la sédentarité des enfants. Aujourd'hui, le rapport sénatorial porté par les sénatrices Béatrice Gosselin et Laure Darcos sur le programme met en évidence les nombreux dysfonctionnements. Il est important de noter que seulement 42 % des écoles appliquent ce dispositif, contrairement aux différentes déclarations du président de la République et du précédent Gouvernement. Le rapport évoque également les difficultés auxquelles sont confrontées le corps enseignant pour la mise en oeuvre de ce dispositif.
Alors, à la suite des nombreuses recommandations du rapport, Mme Mathilde Ollivier interroge M. le ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative sur le manque de coordination entre les acteurs et sur les objectifs réels d'un tel programme. Elle pense que parler d'activité physique, sur un temps quotidien aussi court, c'est sortir de la dimension sportive pour se concentrer sur une seule vision hygiéniste, assez datée d'ailleurs. Pour le développement global des enfants, la pratique physique et sportive doit être au coeur de leur quotidien et faire l'objet d'un véritable apprentissage sur un temps dédié.

Face à la sédentarité croissante des jeunes, exacerbée par la crise du coronavirus, la pratique du sport à l'école doit être une priorité des politiques publiques. Les établissements scolaires et les enfants ne réclament pas des gadgets de communication mais un réel soutien aux cours d'éducation physique et sportive. Alors que le temps effectif d'éducation physique et sportive à l'école est en moyenne d'une heure et demie par semaine, Mme Mathilde Ollivier interroge le ministre sur l'objectif de renforcement du nombre d'heures d'éducation physique et sportive de la classe de CP à la terminale.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale


Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 30/10/2025

La pratique du sport à l'école constitue une priorité du ministère chargé de l'éducation nationale, à la fois pour les compétences propres qu'elle permet de développer chez les élèves, mais aussi pour les compétences transversales qu'elle porte et pour la disponibilité aux apprentissages qu'elle favorise. À l'école primaire, il s'agit d'abord de s'assurer que les 3 heures hebdomadaires d'éducation physique et sportive (EPS) sont effectives. C'est dans ce sens que les projets de programme d'EPS sont rédigés par le conseil supérieur des programmes. Il s'agit également de permettre aux élèves de bénéficier d'au moins 30 minutes d'activité physique quotidienne (APQ) les jours où ils n'ont pas d'EPS. Pour cela, un plan de formation des cadres a été initié, des kits de petit matériel sportif ont été distribués dans les écoles, des ressources pédagogiques ont été produites et mises à disposition des professeurs des écoles, et un encouragement fort à la mise en oeuvre des 30 minutes d'APQ a été impulsé à toutes les échelles de l'éducation nationale. Les résultats de la dernière enquête nationale menée auprès des écoles au mois de novembre 2024 montrent que 79 % des écoles ayant répondu à l'enquête mettent en oeuvre les 30 minutes d'APQ pour plus de la moitié de leurs élèves. Ces chiffres sont encourageants mais révèlent qu'il faut continuer à soutenir le dispositif, d'autant plus que des effets positifs sont constatés sur la concentration des élèves par plus de la moitié des professeurs des écoles. Au collège, l'enseignement de l'EPS est complété par les 2 heures de sport en plus dans les établissements de l'éducation prioritaire, afin d'offrir aux élèves volontaires les plus éloignés de toute pratique la possibilité d'avoir une activité physique régulière. À compter de la rentrée scolaire 2025, des tests permettant de mesurer la condition physique des élèves seront mis à disposition de tous les professeurs d'EPS au collège. L'exploitation des résultats de ces tests constituera un outil supplémentaire pour adapter au mieux la réponse aux besoins des élèves. À l'école comme au collège et au lycée, le sport scolaire, porté par les associations Union sportive de l'enseignement du premier degré (USEP) et Union nationale du sport scolaire (UNSS) dans l'enseignement public et par l'Union générale sportive de l'enseignement libre (UGSEL) dans l'enseignement privé, vient en complément de l'EPS pour les élèves volontaires. À titre d'exemple, plus de 1,2 million d'élèves étaient licenciés à l'UNSS en 2024-2025. Enfin, il faut se féliciter que la France se distingue au sein des pays développés par la continuité de l'enseignement de l'EPS tout au long du parcours de l'élève, depuis l'école primaire jusqu'au baccalauréat.

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