Question de M. JEANSANNETAS Éric (Creuse - SER) publiée le 14/11/2024

M. Éric Jeansannetas attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur les conséquences de la suppression annoncée du service du contrôle médical (SCM) de l'assurance Maladie d'ici 2026.
Le SCM, actuellement composé de praticiens-conseils indépendants des caisses primaires, joue un rôle central dans l'évaluation des arrêts maladie, des maladies professionnelles, des accidents de travail, ainsi que des affections de longue durée (ALD), invalidités et retraites pour inaptitude. Ces décisions médicales, rendues avec l'appui des techniciens et infirmiers du service médical, sont essentielles pour garantir la qualité des soins et le respect du secret médical.
La décision du directeur général de la caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) de dissoudre ce service dans les caisses primaires d'assurance maladie, effective dès avril 2025, fait craindre un glissement vers une gestion plus comptable des prestations médicales, notamment par des algorithmes, au détriment d'une approche humaine et indépendante.
Cette restructuration pourrait aussi provoquer des répercussions psychosociales significatives au sein des personnels de la caisse de l'assurance maladie, avec plus d'un salarié sur dix concerné par un changement d'employeur et d'affectation. En outre, elle risquerait de fragiliser l'accès des patients à des prestations médicales essentielles, notamment dans les territoires ruraux tels que le département de la Creuse, où le SCM constitue un des derniers services publics de proximité.
Il lui demande quelles sont les garanties que le Gouvernement entend mettre en place pour préserver la qualité et l'indépendance des avis médicaux rendus par le SCM, ainsi que pour assurer la protection des conditions de travail des agents et la continuité des services rendus à la population.

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Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins


Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 12/06/2025

Le projet de transformation du service médical concrétisé par le rapprochement des services médico-administratifs aujourd'hui distincts et exerçant des missions communes du service public de l'Assurance maladie permettra d'éviter les lourdeurs de coordination observées pour obtenir un service médical plus fort et plus efficient dans l'exercice de ses missions de contrôle des prestations, de gestion du risque et de lutte contre la fraude, nécessaires à la bonne maîtrise des dépenses de santé. Il n'est pas question que les décisions médicales soient influencées par des impératifs budgétaires et non plus guidées par l'état de santé des assurés. Ainsi, la relation de service offerte par l'Assurance maladie sera améliorée : les assurés sociaux disposeront d'un interlocuteur unique, la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM), et cette nouvelle organisation reliant les services médico-administratifs optimisera le service rendu sur des prestations sensibles comme les indemnités journalières, l'invalidité et les assurances accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP). La médicalisation des CPAM renforcera la relation de service avec les professionnels de santé. Ces derniers bénéficieront d'un service jouant le rôle d'unique interlocuteur ainsi qu'un accompagnement global tant sur les aspects médicaux qu'administratifs. Concernant les agents, des garanties sociales sont apportées. Les personnels administratifs et médicaux du service du contrôle médical qui sont actuellement des personnels de la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) deviendront des personnels des CPAM. Le maintien des rémunérations et des compétences ainsi que l'absence de mobilité géographique sont des garanties fortes prévues dans le cadre de ce projet. De plus, une conduite attentionnée du changement sera mise en oeuvre via des mesures d'accompagnement spécifiques, une intégration du personnel du service du contrôle médical au sein des CPAM opérée progressivement, et la conservation de l'intégralité des missions aujourd'hui exercées par le service du contrôle médical. Enfin, les garanties de l'indépendance médicale des praticiens-conseils seront renforcées. Les principes fondamentaux de l'exercice des missions des praticiens-conseils tels que l'indépendance technique et le secret médical d'une part demeureront garantis par le socle commun des dispositions réglementaires du code de la santé publique et d'autre part seront renforcés par des mesures spécifiques mises en oeuvre par la CNAM telles que la création d'un comité de suivi du secret médical et de l'indépendance technique, rattaché au médecin-conseil national, composé de praticiens-conseil et de représentants des directions médicales des CPAM et la nomination du médecin-conseil directeur de la CPAM par le directeur général de la CNAM.

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