Question de M. COZIC Thierry (Sarthe - SER) publiée le 28/11/2024

M. Thierry Cozic attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur l'état défaillant des soins psychiatriques en Sarthe et tout particulièrement sur les réductions des unités professionnelles, qui couplées aux carences chroniques des professionnels de santé mentale, grèvent l'offre de soin sur le territoire. Si la pandémie a eu un effet catalyseur sur ces maux préexistants, une profonde déstabilisation du système de soin psychiatrique s'impose sur le département. L'offre de soins se tarit face à une demande, qui elle reste croissante. Concrètement, la Sarthe compte aujourd'hui 12 psychiatres pour 100 000 habitants, ce qui la place nettement en dessous de la moyenne nationale des 23 psychiatres pour 100 000 habitants.

Il l'alerte sur la recrudescence des problématiques de santé mentale qui traversent notre société contemporaine, tout en dénonçant la paupérisation des politiques publiques de médecine psychiatrique. Selon les chiffres du ministère de la santé, en 25 ans, le nombre de lits d'hospitalisation a été diminué de moitié, alors que 3 millions de personnes souffrent de troubles psychiques sévères plaçant le suicide comme première cause de mortalité chez les 15-35 ans.

Le refus d'un diagnostic réel et partagé de l'état de souffrance psychiatrique qui traverse le pays entraîne une réponse insuffisante ne permettant pas d'assurer un suivi efficient des patients. Cette cécité révèle le malaise qui entoure la société dans laquelle le patient est trop souvent marginalisé.

Il rappelle que le seuil d'alerte est plus que dépassé. Il est aujourd'hui essentiel d'agir face au manque de moyens financiers comme humains afin de garantir un service public de qualité tout en endiguant la fuite des praticiens hospitaliers vers le privé ou le médico-social.

Il lui demande quelles mesures concrètes le Gouvernement compte mettre en place afin d'augmenter la capacité d'accueil en Sarthe face à l'abandon de la psychiatrie publique.

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Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins


Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 31/07/2025

Le département de la Sarthe connait depuis plusieurs années une situation de tension concernant l'offre de soins de psychiatrie. Cette situation s'est dégradée au cours des derniers mois du fait de départs en retraite de professionnels, d'un recours plus limité à l'intérim et d'arrêts maladie, ce qui a entrainé des fermetures de lits au sein de l'Etablissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe. Face à cette situation, l'ensemble des acteurs du département et de la région a été mobilisé par l'Etat, avec le concours de l'Agence régionale de santé (ARS) des Pays-de-la-Loire. Celle-ci a organisé : - la mise en place d'une cellule d'ordonnancement, qui référence quotidiennement les lits d'hospitalisation en psychiatrie disponibles dans la région ; - la mise en oeuvre de téléconsultations, en soutien des centres médico-psychologiques de l'EPSM avec l'appui des centres hospitaliers universitaires de Nantes et d'Angers ; - la signature par l'EPSM, l'ARS et la fédération des hôpitaux de France d'une charte de mobilisation en faveur de l'attractivité des métiers ; - le soutien financier des projets de diversification des métiers au sein de l'EPSM, en ciblant notamment les infirmiers de pratique avancée, les psychologues, les ergothérapeutes et les éducateurs ; - la mise en place d'une unité « tampon » paramédicalisée au sein de l'EPSM pour éviter une attente trop longue des patients aux urgences du centre hospitalier du Mans ; des protocoles d'admission et de prise en charge sont en cours de rédaction pour cette unité ; - la mobilisation de plusieurs lits au sein du pôle santé sud. Depuis septembre 2023, un point d'orientation se tient régulièrement pour organiser les parcours des patients. Celui-ci est animé par l'ARS et réunit l'EPSM, la cellule régionale d'orientation, le centre hospitalier du Mans, le centre hospitalier universitaire d'Angers ainsi que les cliniques du territoire. Par ailleurs, un projet d'unité hémi-régionale de psychiatrie de l'adulte est en cours d'élaboration, avec des lits d'hospitalisation situés au centre hospitalier universitaire d'Angers à destination des patients de la Sarthe, de la Mayenne et du Maine-et-Loire. Au-delà de la situation en Sarthe, le ministère chargé de la santé est bien conscient des difficultés rencontrées en termes d'accès aux soins de psychiatrie et souligne les efforts très significatifs faits en réponse au cours des dernières années au bénéfice de ce secteur.

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