Question de Mme HARRIBEY Laurence (Gironde - SER) publiée le 28/11/2024
Mme Laurence Harribey attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale sur le manque d'enseignants et de personnels éducatifs.
Loin de la promesse gouvernementale d'avoir un professeur devant chaque classe, il manquait, en cette rentrée 2024, au moins un enseignant dans 56 % des établissements du secondaire français. Plus de 3 000 postes n'ont pas été pourvus lors des concours organisés : une rémunération trop faible et une dégradation des conditions de travail en sont les raisons principales, créant une rupture d'égalité sans précédent pour de nombreux enfants.
En Gironde, la situation est similaire à celle constatée au niveau national, notamment au collège François Mauriac dans la commune de Saint-Symphorien qui manque structurellement de personnels enseignants, avec pour conséquence de nombreuses heures de cours qui ne sont pas assurées.
Ce cas est représentatif de la réalité actuelle des établissements scolaires où le mal-être des enseignants est palpable, et où les effectifs ne permettent pas aux élèves d'apprendre dans les meilleures conditions.
Ainsi, elle souhaiterait connaître les solutions envisagées à court et long termes par le Gouvernement afin de pallier la pénurie d'enseignants et de personnels éducatifs.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale
Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 30/10/2025
Lors de la session 2024 des concours de recrutement des personnels enseignants du premier degré, 9 895 postes ont été ouverts hors Polynésie Française et 8 722 candidats ont été admis sur la liste principale (session supplémentaire comprise). Par ailleurs, 1 105 candidats ont été inscrits sur une liste complémentaire dont 1 011 avaient déjà été appelés au 20 septembre 2024. Dès lors à cette date 9 733 postes étaient pourvus sur 9 895 soit 98 % des postes dans le premier degré. Dans le second degré, 13 426 postes ont été ouverts, 11 851 candidats ont été admis sur liste principale auxquels s'ajoutent 232 candidats appelés sur liste complémentaire. Au total, 12 083 postes ont été pourvus soit 90 % des postes ouverts. Dans le cadre de la préparation de la rentrée scolaire 2024, les difficultés liées aux rendements de concours dégradés ont été anticipées. Les services du ministère ont travaillé à l'élaboration d'un plan de rentrée avec comme objectif d'anticiper le plus en amont possible les besoins académiques en ressource stagiaire, titulaire et contractuelle, de professionnaliser la fonction « recrutement » au sein des académies en développant les partenariats avec France Travail notamment et d'anticiper davantage les opérations de recrutement et de formation des enseignants contractuels préalablement à la rentrée scolaire. Ce plan a permis d'améliorer les préparations des rentrées 2024 et 2025 Afin de enforcer l'attractivité du métier d'enseignant, depuis la rentrée scolaire 2023, la rémunération des enseignants est augmentée de 125 euros nets par mois grâce à un doublement du montant de la prime statutaire. Afin qu'aucun enseignant ne débute sa carrière à moins de 2 000 euros nets par mois, la prime d'attractivité est revalorisée et étendue aux fonctionnaires stagiaires. Pour permettre des déroulements de carrière plus fluide, l'accès aux grades supérieurs est facilité et élargi. À cette augmentation inconditionnelle des rémunérations s'ajoute une augmentation pour les enseignants volontaires qui s'engagent dans des missions complémentaires dont la rémunération unitaire annuelle est de 1 250 euros brut et pouvant prendre la forme pour certaines d'entre elles d'un volume horaire annuel et pour d'autre la forme d'un engagement annuel. Un premier ensemble de missions porte sur les activités pédagogiques en présence des élèves ; un second ensemble de missions sur le bon fonctionnement des écoles ou des établissements et sur des projets pédagogiques. Enfin, la réforme du recrutement des personnels enseignants prévue par le décret n° 2025-352 du 17 avril 2025 modifiant les conditions de recrutement et de formation des corps enseignants, du personnel d'éducation et des maîtres de l'enseignement privé sous contrat du ministère chargé de l'éducation nationale vise à renforcer l'attractivité des métiers de l'enseignement et de l'éducation. Les concours de recrutement des personnels enseignants seront désormais accessibles dès le niveau bac + 3. Ces nouvelles modalités vont ainsi permettre aux candidats qui justifient à la date de publication des résultats d'admissibilité d'une inscription en dernière année d'études en vue de l'obtention d'une licence (ou titre ou diplôme reconnu de niveau équivalent), comme ceux qui justifient d'ores et déjà d'une licence, de se présenter aux concours de recrutement des personnels enseignants selon ces nouvelles modalités dès la session 2026. Après réussite au concours, les lauréats titulaires d'une licence bénéficieront d'une formation initiale rémunérée de deux ans. Ils effectueront une première année de formation dans un établissement d'enseignement supérieur en qualité d'élèves fonctionnaires et percevront une rémunération égale à l'indice minimum de traitement de la fonction publique. Ils seront ensuite nommés fonctionnaires stagiaires pour une durée d'un an. Grâce à l'ensemble de ces mesures, le ministère chargé de l'éducation nationale entend renforcer l'attractivité du métier d'enseignant et en améliorer les conditions d'exercice.
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