Question de M. GAY Fabien (Seine-Saint-Denis - CRCE-K) publiée le 12/12/2024

M. Fabien Gay attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, chargé de l'industrie sur les annonces du groupe Valéo.

Le groupe Valéo est un équipementier automobile international, qui emploie près de 14 000 personnes en France.

Le 27 novembre 2024, la direction France a indiqué, sans préciser l'échéance, sa volonté de supprimer 868 emplois, soit 694 licenciements et 174 départs volontaires.

Ces réductions de postes vont concerner 6 sites, et deux d'entre eux, situés à La Verrière et La Suze-sur-Sarthe, sont menacés de fermeture.

La direction annonce également des mesures de reclassements pour certains salariés, ce qui pourrait porter le chiffre des destructions d'emploi à 1 200, si l'on tient compte des mobilités forcées qui pourraient être refusées.

Pour justifier sa décision, la direction du groupe invoque un ralentissement du marché automobile, nécessitant de réduire certains coûts.

Cependant, le groupe affiche une bonne santé financière : le directeur financier annonçait en fin d'année dernière avoir atteint ses objectifs financiers pour l'année 2023, et s'était fixé pour objectif d'augmenter de plus de 60 % son résultat d'exploitation, comme sa génération de cash entre 2023 et 2025.

Ainsi, cette direction prise par la direction Valéo ne semble s'inscrire que dans une vision de court-terme, puisque l'activité de recherche et développement, seule alternative durable pour faire face au ralentissement du marché, sera la plus durement touchée.

De plus, les organisations syndicales alertent sur la stratégie du groupe, qui semble vouloir délocaliser à bas bruit la production hors de France : en effet, Valéo est structuré en sites miroirs, et développe actuellement en Pologne des productions idoines à celles réalisés sur le sol français.

L'orientation prise par le groupe ne semble s'inscrire que dans une vision financière, au détriment de l'emploi et du développement de l'outil industriel sur le sol français ; cela, alors que Valéo a bénéficié d'allégements de cotisations, et perçu au moins 76 millions d'euros d'argent public en 2023 (51,5 millions sous forme de crédit impôt recherche (CIR), 21,7 millions sous forme de subventions diverses et 2,8 millions de chômage partiel).

Il aimerait donc savoir ce que le Gouvernement entend faire pour contraindre le groupe, eu égard à l'argent public perçu, à revenir sur sa décision en faveur d'une sauvegarde des emplois et de l'outil de production sur le sol français.

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Transmise au Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie


Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie publiée le 28/08/2025

L'annonce des restructurations des activités du groupe Valéo en France font suite à plusieurs autres annonces de suppressions d'emplois d'équipementiers en Europe en 2024 (Bosch, Continental ou encore ZF). Celles-ci interviennent dans une conjoncture difficile, caractérisée par une baisse structurelle des volumes de véhicules vendus depuis les années 2000 et une très faible croissance du marché automobile européen générant une situation surcapacitaire des sites de production. De surcroît, les équipementiers automobiles sont confrontés à deux dynamiques qui n'ont de cesse de s'amplifier : la concurrence de nouveaux acteurs asiatiques dont la montée en gamme et la prise de parts de marché sont croissantes (i), et des besoins financiers grandissants pour réussir les investissements nécessaires à la transition vers le véhicule électrique (ii). Dans ce contexte, les équipementiers et l'ensemble de la filière automobile ont pu compter ces dernières années sur un soutien fort de l'État visant à répondre à leurs besoins d'investissements et d'innovation - en vue du maintien des activités et des emplois en France. Les services de l'État ont travaillé avec Valeo pour limiter l'impact en termes d'emploi sur les sites français. En termes de subvention publique, l'État s'est assuré que les engagements pris par Valeo sont bien respectés. Pour préserver l'activité des sites automobile européens, notre priorité collective doit désormais être d'introduire des exigences de valeur ajoutée réalisée en Europe pour les produits importés et produits par nos constructeurs. Dans le même temps, nous agissons avec la Commission européenne pour rétablir des conditions de concurrence équitables vis-à-vis des productions importées de pays situés en dehors de l'Europe. Le Gouvernement est pleinement engagé en faveur du maintien en France des emplois et des compétences clés de la chaîne de valeur du véhicule du demain.

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